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Plateforme ouverte du patrimoine

Four crématoire

Désignation

Dénomination de l'édifice

Crématorium

Précision sur la dénomination de l'édifice - hors lexique

Four crématoire

Titre courant

Four crématoire

Localisation

Localisation

Grand Est ; Bas-Rhin (67) ; Natzwiller

Précision sur la localisation

Anciennement région de : Alsace

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Schirmeck

Lieu-dit

Struthof

Références cadastrales

1986 07

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

En écart

Nom de l'édifice

Camp de concentration

Références de l'édifice de conservation

IA67013274

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

2e quart 20e siècle

Auteur de l'édifice

Description historique

A l'origine, les incinérations des déportés décédés se faisaient au crématoire municipal de Strasbourg-Robertsau et les enregistrements des décès en mairie de Natzwiller. Les morts étaient donc systématiquement emportés dans des camions jusqu'à la ville. A partir de février 1942, un crématoire mobile fut installé sur une plate-forme bétonnée, située au-dessus et en surplomb du bâtiment qui contiendra la future chambre à gaz (camp-bas). C'est en 1943 que seront réalisés d'une part l'installation de la chambre à gaz au mois d'août et d'autre part l'achèvement du dernier block au bas du camp en octobre ; celui du crématoire fixe. A partir de cette époque, les exécutions sommaires se dérouleront sans plus aucune retenue, car les bourreaux du camp possédaient désormais les moyens de faire disparaître individuellement ou en masse les corps des suppliciés directement sur place. La mort, son enregistrement et la crémation des cadavres se déroulent désormais en circuit fermé, dans l'enceinte même du camp, échappant ainsi à toute perception extérieure. Le service du baraquement où se trouvait le four du crématoire était assuré par huit détenus, eux-mêmes condamnés à mort, et enfermés dans une cellule spéciale. Au bout de quelques temps, ils étaient exécutés à leur tour.

Description

Matériaux du gros-œuvre

Maçonnerie ; bois ; fonte

Description de l'élévation intérieure

Rez-de-chaussée

Commentaire descriptif de l'édifice

L'aile Est était composée du four crématoire et de différentes salles. Installé dans un baraquement spécialement conçu à cet effet, le four lui-même est composé de deux parties dans le prolongement l'une de l'autre : à l'arrière on enfournait le charbon qui servait à chauffer, tandis que les corps étaient introduits par l'avant, la porte étant dans l'axe de l'entrée du baraquement. Dans un angle, une trappe, pratiquée dans le sol maçonné, était équipée d'un monte-charge avec treuil et poulies. Ce système permettait de hisser directement au niveau du four et à l'aide d'une civière en tôle, les corps des suppliciés qu'on avait assassiné au sous-sol. Les cendres étaient ensuite répandues soit dans la fosse commune située quelques mètres plus bas (à proximité du collecteur des eaux usées) , soit à l'emplacement de l'ancien jardin du commandant (actuel emplacement de la lanterne des morts). De l'extérieur, on devine facilement la présence centrale du four, car il est directement installé sous le conduit de cheminé haut de 9m. D'autres pièces étaient réparties de part et d'autre du corridor central de l'aile Est. A côté du crématoire, se trouve une salle assez vaste, où étaient également déposés les corps avant leur incinération. Une pièce appelée "salle des douches" était notamment alimentée par un ballon d'eau chaude, chauffée par le four crématoire. Dans une chambre commune avec châlits à deux niveaux étaient retenues les personnes destinées à subir les expérimentations des médecins SS, ou en attente de leur exécution. Au fond de l'aile Est, se trouvait une "salle d'autopsie", pourvue en son centre d'une table d'opération inclinée en ciment et revêtue d'un carrelage en faïence avec rainures et canalisations d'écoulement. Dans un petit local sont stockées des urnes en terre cuite rouge ou noire et des récipients en tôle destinés à contenir ces urnes (les cendres étaient celles de défunts d'origine allemande, condamnés pour des crimes de droit commun et dont les familles pouvaient demander la restitution). Une salle dite "de désinfection" était l'endroit où on coupait les cheveux des prisonniers. Une pièce destinée aux exécutions par balle avec sol cimenté et incliné vers un siphon central, muni d'une plaque métallique trouée. A la Libération, le plafond était encore garni de crochets de bouchers. Enfin, d'autres pièces, actuellement vides servaient de bureaux à l'usage des "médecins" et du personnel.

Protection et label

Intérêt de l'édifice

À étudier

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2003

Date de rédaction de la notice

2006

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Fritsch Florent ; Haegel Olivier

Cadre de l'étude

Typologie du dossier

Sous-dossier

Adresse du dossier Inventaire

Région Alsace - Service de l'Inventaire du Patrimoine culturel Palais du Rhin - 2 Place de la République 67000 Strasbourg - 03.88.15.38.31