Saline ; usine de produits chimiques
Saline de Gouhenans
Saline et usine de produits chimiques dites saline de Gouhenans
Bourgogne-Franche-Comté ; Haute-Saône (70) ; Gouhenans ; R.D. 92
Anciennement région de : Franche-Comté
Haute-Saône
Villersexel
Saline (la)
R.D. 92
2005 D 39, 41 à 45, 47, 83, 86, 90, 101, 102, 110, 111, 114 à 116, 118 à 121, 124 à 126, 128 à 131, 133 à 135, 144, 145, 147, 148, 154, 159 à 160, 163, 165, 166, 168 à 171, 175 à 181, 187, 190, 191, 194, 201, 203, 206, 216, 226 à 230, 235 à 241, 244, 245
En écart
Atelier de fabrication ; cheminée d'usine ; logement ; cité ouvrière
2e quart 19e siècle ; 1er quart 20e siècle
Daté par source ; daté par travaux historiques
En 1828, une concession de mine de houille accordée aux sieurs Parmentier, Grillet et Cie entraîne la découverte d'un banc de sel d'une d'épaisseur de 7 à 8 m. La demande d'exploitation du gîte salifère étant rejetée, Parmentier saisit les tribunaux (Lure, Besançon, puis le conseil d'Etat) et entreprend sans autorisation la construction d'une saline au lieu-dit les Epoisses. Mettant en oeuvre le procédé ignigène (cuisson de la saumure dans des poêles), la saline est mise en service en juillet 1831. Une nouvelle demande formulée en 1840 aboutit à l'ordonnance royale du 3 janvier 1843, qui accorde à la société Parmentier, Grillet et Cie la concession d'une mine de sel gemme sur les communes de Gouhenans, Athesans, Villafans et Longevelle, d'une superficie de 688 ha. L'usine opère par dissolution du sel gemme par envoi d'eau douce sur le banc de sel. Des "trous de sonde", ou sondages, alimentent en eau salée l'établissement industriel, lequel renferme 37 poêles, représentant une surface d'évaporation de 2 211 m². Une seconde ordonnance du 28 mars 1843 autorise la mise en activité et l'agrandissement de la saline. C'est vraisemblablement à cette époque que l'établissement est transféré à l'est du village, à son emplacement actuel. Par ailleurs, la société poursuit l'exploitation de la houille et entreprend la fabrication de produits chimiques. En 1844, son directeur, Jean-Baptiste Hézard, est autorisé à édifier dans l'usine "une fabrique de soude au four à réverbère, de sel de soude, d'acide tartrique, d'acide hydrochlorique, de sulfate de soude, de sel d'étain et de gélatine extraite des os par acide chlorhydrique". L'établissement utilise plusieurs chaudières et machines à vapeur pour actionner les pompes d'élévation des eaux salées et douces, les puits de mine de houille et les ateliers de produits chimiques. Devenue un concurrent sérieux, l'usine est acquise vers 1850 par la puissante société des Anciennes Salines domaniales de l'Est, devenue société anonyme en 1862. En 1864, la saline fournit 102 000 quintaux de sel. En 1866, la saline des Epoisses n'est plus exploitée et sert de logements aux ouvriers. En 1869, l'usine de produits chimiques fabrique de l'acide sulfurique, chlorhydrique, nitrique, du sulfate de soude et du chlorure de chaux. En 1894, l'usine appartient à la Cie Anonyme des Salines, Houillères et Fabrique de produits chimiques de Gouhenans. Cette dernière produit annuellement 40 000 quintaux d'acide chlorhydrique, d'acide sulfurique et de sulfate de soude. La saline exploite trois trous de sonde d'une profondeur de 100 m, et fabrique 61 550 quintaux de sel en 1895. Un embranchement ferroviaire particulier est mis en place en 1896, et une cité ouvrière édifiée au sud au tout début du 20e siècle. Implantée au nord du site vers 1903, une verrerie ferme dès 1908 et reprend son activité, après restructuration, à la fin de 1909. Faute de main-d'oeuvre, elle ne fonctionne pas pendant la Première Guerre mondiale et semble inactive après. La saline produit 8 249 t de sel en 1912. L'exploitation houillère cesse en 1916. Depuis au moins 1927, les bâtiments sont occupés par deux sociétés : la Société Minière et Industrielle de Gouhenans, et la société de produits chimiques Kuhlmann. La saline produit encore 600 t de sel par mois en 1943, mais ferme ses portes juste après la Seconde Guerre mondiale. La fabrique de produits chimiques des Ets Kuhlmann a cessé son activité en 1955. Une partie de ses bâtiments a ensuite servi d'entrepôt de produits chimiques, mais la quasi-totalité des constructions a été rasée dans les années 1970. Le site est aujourd'hui envahi par la végétation. Le pavillon d'entrée (ouest) a été détruit par un incendie en 1992. La saline renferme 16 poêles d'évaporation en 1834. Les 5 premiers trous de sonde sont autorisés par arrêté préfectoral du 26 avril 1843. En 1853, la houillère exploite deux machines à vapeur de 12 et 8 ch, et la saline en utilise une de 18 ch. En 1869, les poêles mesurent 16 m de long sur 7 m de large, et produisent chacune près de 4 t de sel en 24 h. Il faut 65 kg de houille de Gouhenans pour fabriquer 100 kg de sel. Neuf poêles sont en service en 1926. En 1865, l'effectif est de 105 personnes à la saline, 80 à la houillère et 27 à l'usine de produits chimiques. En 1875, les usines emploient 242 hommes, 5 femmes et 30 enfants. L'effectif total est de deux surveillants, deux contremaîtres, 50 ouvriers et 11 manoeuvres et charretiers en 1895. En 1905, la verrerie emploie entre 30 et 40 ouvriers. La saline emploie 50 personnes en 1912 et en 1931, et l'usine Kuhlmann en embauche 70.
Calcaire ; grès ; moellon ; brique ; enduit
Tuile mécanique ; tuile plate
1 étage carré ; étage en surcroît
Toit à longs pans ; croupe
Énergie thermique ; produite sur place ; énergie électrique ; achetée
Site industriel anciennement desservi par embranchement ferroviaire. Bâti en moellon de calcaire enduit, le pavillon d'entrée est comprend un étage carré et est couvert d'un toit à croupes en tuile plate. Les vestiges des bâtiments industriels montrent qu'ils étaient construits en moellon de calcaire et de grès, avec encadrements de baies en pierre de taille de grès. De section carrée, la cheminée subsistante est construite en brique pleine. Quoique très modifié, l'ancien atelier de menuiserie est construit en moellon de calcaire, couvert d'un toit à longs pans en tuile mécanique. Construite aux n° 1 à 16 impasse Talameau, la petite cité ouvrière comprend six maisons, abritant chacune deux logements, construites en moellon de calcaire enduit, comprenant un rez-de-chaussée et un étage en surcroît, avec toit à longs pans et tuile mécanique.
Vestiges
Propriété privée
2004
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
2004
Favereaux Raphaël
Dossier individuel
Région Franche-Comté - Direction de l'Inventaire du patrimoine 4, square Castan 25031 Besançon Cedex - 03.63.64.20.00