Usine métallurgique
Forges de Varigney
Logement
Usine métallurgique dite forges de Varigney, actuellement logement
Bourgogne-Franche-Comté ; Haute-Saône (70) ; Dampierre-lès-Conflans
Anciennement région de : Franche-Comté
Haute-Saône
Vauvillers
Varigney
1830 A 1450 à 1490 ; 2006 B 879, 885 à 887, 890, 901, 995 à 1004, 1010 à 1013, 1032 à 1035, 1045, 1052 à 1056, 1073 à 1092
En écart
Planey (dérivation du)
Entrepôt industriel ; bâtiment d'eau ; bureau ; logement patronal ; logement d'ouvriers ; serre ; ferme ; réservoir ; chapelle ; bief de dérivation ; salle des machines
2e quart 19e siècle ; 3e quart 19e siècle
1834
Daté par source ; daté par travaux historiques ; porte la date
Attribution par source ; attribution par source
Un moulin, propriété de l'abbaye de Clairefontaine (70), est attesté dès le 12e siècle. Un fourneau a vraisemblablement fonctionné au début du 17e siècle à cet endroit. Le site de Varigney est amodié en 1719 par l'abbaye de Clairefontaine à Jean-Baptiste Perreur, d'Epinal, pour y établir un haut fourneau, lequel semble déjà construit en 1728. Acheté vers 1790 par Claude-Antoine Vuilley, le haut fourneau est alors loué à Pierre-François Galaire, maître de forges à Port-sur-Saône (70), lequel s'associe à Jean-Baptiste Patret. Sa production passe de 300 t de fonte en 1786 (dont les 2/3 sont convertis en produits moulés) à 400 000 livres en 1811. En 1827, Jérôme-Auguste Patret succède à son père Jean-Baptiste à la tête de l'établissement. Il fait édifier un atelier de fonte de seconde fusion en 1834. Le minerai de fer provient d'une concession obtenue en 1832 sur les communes de Conflans-sur-Lanterne et de Briaucourt. En 1835, le haut fourneau utilise 3000 quintaux métriques de minerai de fer. Une ordonnance royale du 29 janvier 1845 autorise le sieur Patret à conserver le patouillet du haut fourneau, établi au début du 19e siècle. L'établissement compte également à cette date un bocard, des machines soufflantes, un atelier de "tours et d'ajustage" établi dans l'ancien moulin, et une scierie. Jérôme-Auguste Patret obtient en 1858 des brevets pour l'application à ses fourneaux d'un procédé dit à flamme descendante " à l'usage de la classe ouvrière ". Son gendre, Albert Ricot, ingénieur des Ponts et Chaussées, lui succède en 1862. Il recentre l'activité vers la fonderie de seconde fusion et travaille pour les compagnies de chemin de fer et les services des Ponts et Chaussées. En 1863, l'usine produit 420 t de fonte brute et 530 t de fonte moulée. Un nouvel atelier de fonderie est construit en 1862-1863, et un second cubilot est mis en service. Le haut fourneau réduit progressivement son activité et s'éteint vers 1870. Une chapelle dédiée à Saint-Eloi a été élevée en 1874-1875, peut-être d'après les plans d'Albert Ricot et de Léon Grillot, architecte départemental des Vosges. La fonderie de seconde fusion se développe et produit des pièces, telles que poteaux indicateurs, plaques de route, abreuvoirs, lavoirs, bassins de fontaine, poêles, ainsi que du matériel ferroviaire. Marcel Nicolas, gendre d'Albert Ricot, lui succède en 1902. Après la Première Guerre mondiale, la fonderie modernise son équipement (acquisition de démouleuses à main), se lance dans l'émaillage des fontes et élargit sa gamme d'appareils de chauffage (cuisinières, fourneaux, calorifères en fonte brute et émaillée). En 1919 est créée la société anonyme des usines de Varigney, dirigée par Henri Barret, gendre de Marcel Nicolas. L'établissement, devenu SARL Fonderie et Ateliers de Varigney et dirigé par Denis Rousse, poursuit difficilement son activité après la Seconde Guerre et ferme ses portes en 1955. Un atelier de mécanique, construit contre la route vers 1920, est rasé à cette époque. Entre 1956 et 1960, les bâtiments ont abrité un petit atelier de montage de cuisinières-chaudières, commercialisées sous la marque Essor. L'atelier de fabrication a été quasiment rasé en 1982. L'ensemble des logements subsistants reste la propriété de la société anonyme des usines de Varigney. La chapelle Saint-Eloi a été inscrite à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1994. Un four à la Wilkinson est attesté en 1835. Installation d'un récupérateur de chaleur sur le gueulard du haut fourneau en 1834-1835. En 1866, l'usine renferme un haut fourneau, un cubilot, une machine soufflante, deux machines hydrauliques de 13 ch et un machine à vapeur de 6 ch. Une turbine de 50 ch est attestée en 1938. L'usine métallurgique emploie 250 ouvriers en 1788, 77 hommes, 3 femmes et 8 enfants en 1875, 50 hommes et 3 enfants en 1893, 72 ouvriers en 1929 et une quarantaine en 1938.
Grès ; brique ; enduit ; essentage de planches ; moellon ; pierre de taille
Tuile mécanique ; tuile plate
2 étages carrés
Charpente en bois apparente
Toit à longs pans ; toit conique ; croupe ; demi-croupe
Énergie hydraulique ; produite sur place ; turbine hydraulique ; énergie thermique ; produite sur place ; énergie électrique ; achetée
Site industriel desservi par embranchement ferroviaire (1862). De la halle du haut fourneau ne subsistent que les murs nord et est, percés de baies en plein-cintre. Le mur de la façade antérieure (est) est surmonté d'un fronton triangulaire portant la date 1834. Les bâtiments de stockage (magasins et entrepôts) sont en moellon de grès, avec enduit ou essentage de planches, couverts de toits à longs pans. La turbine à axe verticale, immergée dans le bief, est équipée de son système de régulation à boules et de transmission. Les logements d'ouvriers sont construits en moellon de grès enduit, généralement à un étage carré, couverts d'un toit à longs pans en tuile mécanique. L'ancienne salle des machines est couverte d'un toit à longs pans en tuile plate. Le château d'eau (réservoir) est construit en brique et couvert d'un toit conique et tuile plate. La serre, bien que dépourvue de sa vitrerie, possède encore sa structure métallique. Le logement patronal sud s'élève sur deux étages carrés et est couvert d'un toit à croupes. Le logement patronal nord possède un étage carré et une loggia au second niveau ; il est couvert d'un toit à demi-croupes. La chapelle, construite en pierre de taille et moellon enduit, est surmontée d'une flèche métallique.
Établissement industriel désaffecté
inscrit MH partiellement
Chapelle Saint-Eloi (cad. B2 1010) : inscription par arrêté du 21 décembre 1994.
À signaler
Chapelle
Dédiée à Saint-Eloi, patron des forgerons, la chapelle aurait été bâtie d'après les plans d'Albert Ricot, maître de forges, et de Léon Grillot, architecte départemental des Vosges. Construite en 1874-1875 à l'entrée de l'usine, elle possède une flèche de style néo-gothique entièrement métallique.
Propriété privée
2006
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
2006
Favereaux Raphaël
Dossier individuel
Région Franche-Comté - Direction de l'Inventaire du patrimoine 4, square Castan 25031 Besançon Cedex - 03.63.64.20.00