Château
Château de Digoine (paysages du canal du Centre)
Bourgogne-Franche-Comté ; Saône-et-Loire (71) ; Palinges
Anciennement région de : Bourgogne
Bourgogne
Bief 19 du versant Loire-Océan ; Digoine
Isolé
Canal du Centre
Logement ; parc ; étang ; communs ; chapelle ; colombier
9e siècle ; 1er quart 18e siècle
1709 ; 1770
Daté par travaux historiques
Attribution par travaux historiques
Le château de Digoine est le centre de la baronnie éponyme, règnant sur une partie du canton de Palinges et au-delà, du haut d'un coteau dominant la Bourbince, puis le canal et la route de Charolles et Paray-le-Monial. Ce poids politique est important dès le 9e siècle et se traduit concrètement par une "grande tour" dans un aveu et dénombrement de 1290. Un inventaire de 1579 effectué pour Antoine de Damas, propriétaire, montre l'évolution. "La maison de Digoine est composée de belles et grosses tours bien flanquées et percées, et étant entourée de grands et beaux fossés, d'un pont-levis et de bonnes et fortes murailles." En 1646, un dénombrement indique que le château est accessible par une cour et comporte "un corps de logis, des greniers, des caves voutées et autres commodités". A l'est, les écuries, les granges et "autres bâtiments servant à la ménagerie" se trouvent dans une seconde cour. L'ensemble des bâtiments est environné de jardins "clos de murailles avec quelques tours dont l'une sert pour le colombier et d'un verger situé vis-à-vis de l'entrée de ladite basse-cour". En 1700, les Reclesnes achètent la seigneurie de Digoine. En 1709, l'ancien château est en partie détruit, pour construire le nouveau, achevé vers 1770 ou 1781, avec deux campagnes de travaux. Ces nouveautés permettent d'obtenir une ouverture sur l'extérieur, une atténuation des défenses et des décors intérieurs au goût du jour. La première campagne (façade méridionale et aile) est peut-être due à un architecte de la famille Caristie (Michel-Ange Caristie, qui a conçu pour les jésuites le collège d'Autun en 1709). Edme Verniquet reprend les projets en 1760 et fait édifier la façade septentrionale (Cf. marché de 1771 entre seigneur de Digoine et François Benoît, charpentier à Paray pour les planchers). En 1779, après le terrassement dans la cour du château, les extérieurs sont profondément modifiés : fossés comblés, murs d'enceinte détruits, tours coiffées de toits en dôme. En 1778-1780 est installée la grille d'accès (par Chambreuil, ferronnier normand ou frères Julien de Cluny) précédée de la grande avenue de chênes d'Amérique. On note également, au cours du 19e siècle, l'installation d'un décor parisien (aujourd'hui un moulage en plâtre du début du siècle) du décor aquatique de Clodion (1782) provenant de la salle de bain de l'hôtel du Baron de Besenval à Paris (1822), d'une bibliothèque de style Charles X (1825), la construction d'une chapelle néo-gothique (1828) et d'un théâtre (1842). La serre est installée en 1830 (Cf. Arnaud Deschar, Canton de Palinges, Conseil Général de Saône-et-Loire, 2004) et le jardin avec topiaires devant la façade Sud est aménagé en 1920 par Achille Duchêne.
Le domaine de Digoine est situé sur le coteau de la rive gauche du canal, à hauteur du site d'écluse 19 Océan, où était située l'ancienne entrée principale. Il se compose d'un pavillon d'entrée, présent sur les plans du canal du début du 19e siècle, d'un grand parc, d'un ancien couvent du Tiers-Ordre, reconverti en ferme, de communs, d'un théâtre et d'un grand corps de logis. Dans un grand parc arboré à l'anglaise, un cheminement est prévu autour d'une pièce d'eau, avec halte vers des fabriques (grotte, kiosque, glacière), d'un jardin potager, seule partie antérieure aux aménagements du 18e siècle, avec serre. Cette dernière, que l'on voit d'ailleurs depuis le canal, a été édifiée sur les fondations des écuries médiévales. Elle se compose de trois pavillons en maçonnerie, entrecoupés de deux ailes vitrées, avec armature métallique. L'ensemble est surmonté de claustras de terre cuite ajourés. Au sud de la serre s'étend le jardin à la française, et au nord, le jardin anglais avec sa pièce d'eau. (Lauréat du Prix régional du Patrimoine 2008). Le corps de logis principal, de plan en I, est flanqué de chaque côté deux pavillons d'angle en façade sud et deux tours rondes, vestiges du château médiéval, en façade nord. Un avant-corps en légère saillie, avec fronton triangulaire sculpté, anime chacune des façades. Une élévation très classique a été choisie, à un étage sur rez-de-chaussée surélevé, avec un étage de comble ouvert par des lucarnes. L'ardoise est utilisée de manière uniforme pour toutes les toitures du corps de logis (dôme pour les tours rondes, à croupe pour les pavillons d'angle et longs pans pour le corps principal). A l'intérieur, les décors conservés reflètent l'époque de leur construction : salon Louis XVI, vestibule néo-classique et blbliothèque de style troubadour aménagée en 1825. Les communs à l'entrée sont en fait l'ancien couvent et église de Picpus, construits par Théophile de Damas en 1609 pour les religieux-pénitents du Tiers-ordre de Saint-François dit de Picpus. Supprimé en 1775 pour être unie à la communauté de Charolles, le couvent est dévenu une ferme et l'église une orangerie. Le cimetière des religieux est réutilisé en potager (Daniel et Cécile de Rochequairie, livret de visite du château).
1986/12/01: inscrit MH partiellement ; 1993/07/05 : classé MH
Propriété privée
2012
© Région Bourgogne - Inventaire général
2012
Lestienne Cécile ; Malherbe Virginie ; Lallement Aurélie
Dossier avec sous-dossier
Conseil régional de Bourgogne - Service Patrimoine et Inventaire 17, bd de la Trémouille BP 23502 - 21035 Dijon cedex - 03.80.44.40.55