Station de sports d'hiver
Avoriaz
Station de sports d'hiver : Avoriaz
Auvergne-Rhône-Alpes ; Haute-Savoie (74) ; Morzine
Anciennement région de : Rhône-Alpes
Avoriaz
Biot (Le)
En écart
Secteur urbain ; salle de spectacle ; galerie marchande ; téléférique
2e moitié 20e siècle ; 1er quart 21e siècle
Brémond Gérard (commanditaire) ; Vuarnet Jean (personnage célèbre)
La station d'Avoriaz, d'une capacité de 18 000 lits touristiques, fut réalisée en plus de trente années. Elle est aménagée sur l'alpage communal d'Avoriaz, dominé au sud par les pentes des Haut-Forts (2466 m d'altitude) et ouvert à l'ouest sur le panorama du Roc d'Enfer. Le projet naît dans les années 50 lorsque Morzine, dont le domaine skiable était devenu trop limité, cherchait à l'étendre. En 1960, le skieur Jean Vuarnet, né en 1933 à Morzine et champion olympique à Squaw-Valley en février 1960, trace les pistes de ski de la nouvelle station qu'il imagine sans voiture. Il exploite les pentes des Haut-Forts qui s'inclinent sur le plateau d'Avoriaz situé à 1800 m, vaste balcon dominant la vallée des Ardoisières et de Morzine, par une falaise de 700 m. Il pense d'emblée à relier le versant suisse déjà équipé par la station de Champéry, devenu en 1964 le domaine des "Portes du Soleil", premier domaine skiable transfrontalier. Il engage la construction du téléphérique des Prodains qui permettra de relier la vallée de Morzine à la station nouvelle et les premières infrastructures pour skieurs. En 1962, l'aménagement des terrains communaux et l'équipement du domaine skiable sont concédés à un jeune promoteur immobilier, Gérard Brémond, né en 1937, qui développe son projet suivant le concept de station intégrée. Il fait appel à une équipe de jeunes architectes urbanistes, Jacques Labro et Jean-Jacques Orzoni, tous deux nés en 1935, assistés de Jean-Marc Roques, d'un an plus jeune, en début d'opération. Ils recherchent une intégration de l'architecture au site avec l'implantation des résidences en fonction du soleil, des vues et des pratiques sportives, un choix de matériaux harmonisés au paysage, et une intégration de la pratique du ski dans la station. Ils jettent les bases d'une architecture organique qui réconcilie architecture et nature, en travaillant à partir de leurs fondements naturels, le roc, le bois, la neige, la pente. Le plan de masse du lotissement d'Avoriaz est approuvé en 1965. La station a valeur de manifeste par le retentissement et la médiatisation rencontrés dès l'ouverture en 1966 de l'hôtel des Dromonts, conforté par l'attribution en 1968 du Prix de l'Équerre d'Argent pour cet hôtel, puis par l'animation culturelle et sportive sans cesse renouvelée : déplacements en traîneaux tirés par des rennes, parcours publics protégés avec des galeries couvertes et des ascenseurs panoramiques incorporés aux programmes immobiliers. La réussite commerciale d'Avoriaz permet à Gérard Brémond de créer en 1978 le groupe Pierre et Vacances, devenu l'un des premiers hébergeurs touristiques français. En 1992, trente ans après son démarrage et au terme de la convention liant l'investisseur et la commune, la station d'Avoriaz comprend 15 000 lits. Elle est la seule station intégrée française encore maîtrisée par le promoteur d'origine qui poursuit l'aménagement avec Jacques Labro. Cette situation a permis d'engager depuis 2002 un programme de réhabilitation d'immeubles, basé sur des logements plus spacieux obtenus par la réunion de plusieurs studios. En 2007, l'approbation par la commune de Morzine d'un projet d'UTN en vue de l'extension de la station au quartier de la Falaise et des Crêtes permettra de compenser la réduction des lits touristiques. Ces projets devraient permettre de développer une déclinaison nouvelle des choix d'architecture d?origine, marqués par les préoccupations actuelles d'une meilleure maîtrise de l'énergie. La cohérence architecturale et urbaine que les architectes et le maître d'ouvrage ont su installer et préserver sur plus de trente années de construction de la station place Avoriaz parmi les monuments majeurs du patrimoine édifié en montagne dans la seconde moitié du 20e siècle. Création reconnue en 2003 par le Ministère de la Culture qui attribue le label XXe siècle au plan d'urbanisme de la station et aux principaux édifices des quartiers des Dromont s et de la Falaise. De même la présentation en maquette de la station d'Avoriaz et de l'hôtel des Dromonts à la Cité de l'architecture et du patrimoine au Palais de Chaillot à Paris depuis l'automne 2007 place le travail des architectes parmi les plus grandes créations contemporaines.
Le plan de masse du lotissement d'Avoriaz devient le plan de masse de la station mis en oeuvre par tranches successives. La station comprend trois quartiers, dont la composition est délimitée par l'identification de trois unités paysagères : les Dromonts adossés à la butte rocheuse selon une exposition sud, les Crozats accrochés au piedmont selon une exposition sud-ouest, et le quartier de la Falaise prévu sur le vaste replat surmontant la paroi verticale.
2006
© Inventaire général du patrimoine culturel, Région Rhône-Alpes ; © Ecole d'architecture de Grenoble
2008
Lyon-Caen Jean-François ; Salomon-Pelen Catherine
Dossier avec sous-dossier
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