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Plateforme ouverte du patrimoine

Abbaye de Saint-Riquier

Désignation

Dénomination de l'édifice

Abbaye

Genre du destinataire

De bénédictins

Vocable - pour les édifices cultuels

Saint-Riquier

Destination actuelle de l'édifice

Église paroissiale ; musée

Titre courant

Abbaye de Saint-Riquier

Localisation

Localisation

Hauts-de-France ; Somme (80) ; Saint-Riquier

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Somme

Canton

Ailly-le-Haut-Clocher

Références cadastrales

1984 AD 49, 50

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

En village

Partie constituante non étudiée

Église ; logis abbatial ; bâtiment conventuel

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

11e siècle ; 2e moitié 13e siècle ; 2e moitié 15e siècle ; 16e siècle

Siècle de campagne secondaire de consctruction

17e siècle ; 1ère moitié 18e siècle

Auteur de l'édifice

Description historique

Fondée selon la tradition au 7e siècle par Riquier converti au christianisme, l'abbaye est au 9e siècle, sous l'abbatiat d'Angilbert, un centre culturel, intellectuel et religieux important. Ruinées par les invasions normandes, les bâtiments sont réparés au 11e siècle et une crypte, dite crypte de Gervin, est construite à l'est du choeur. En 1131, Hugues de Campdavène, comte de Saint-Pol, incendie l'abbaye, réparée sous l'abbé Anscher de la Ferté. A partir de la seconde moitié du 13e siècle, Gilles de Machemont, abbé de Saint-Riquier (1257-1292) entame une nouvelle construction à partir du transept. La construction du choeur, du déambulatoire, de la chapelle Saint-André au nord, consacrée en 1274, la chapelle de la Vierge dans l'axe et la chapelle Saint-Laurent au sud dans laquelle reposa le prélat à sa mort, mais aussi le cloître et la salle capitulaire appartiennent à la même campagne. Il est probable que les successeurs de Gilles de Machemont aient poursuivi pendant un temps cette construction avant que la Guerre de Cent Ans ne vienne entraver le déroulement de cette construction. C'est sous Pierre Le Prestre (1457-1478) , que l'église est dallée et décorée. L'abbé se fait construire son enfeu dans la chapelle de la Vierge et fait peindre les voûtes des Miracles de Notre-Dame. Il fait également construire à partir de 1473 son palais abbatial, en face de la façade occidentale de l'église et fait faire quelques réparations aux bâtiments conventuels. En 1475, les troupes de Louis XI incendient la ville et l'abbaye que Pierre Le Prestre s'efforce de réparer. Il passe marché avec trois maîtres maçons originaires d'Abbeville : Philippe de Bernay, Jehan Le Febvre et Jehan Panier (attribution par source) qui travaillent au clocher projeté avec une flèche charpentée et couverte d'ardoises. A la mort de Pierre Le Prestre, Eustache le Quieux, son successeur, entame une grande campagne de travaux confiés à l'architecte Nicolas Lesveillé (attribution par source). Jusqu'en 1511, et malgré un nouvel incendie perpétré en 1487, les chapelles rayonnantes sont renouvelées, ainsi que les voûtes du déambulatoire, du moins partiellement. La salle du Trésor est également construite ainsi que la nef, dans ses quatre travées orientales et certains bâtiments conventuels tels que la salle capitulaire. Mort accidentellement sur le chantier qu'il dirigeait, Eustache le Quieux ne vit pas aboutir son dessein. A partir de 1511, Thibault de Bayencourt, le nouvel abbé se chargea de la fin de la construction en faisant élever les deux dernières travées occidentales de la nef et des bas-côtés et procéda jusqu'en 1536 au rhabillage de l'ancienne tour occidentale. Passée en commende en 1537, l'abbaye est à nouveau dévastée par les troupes de Philippe II en 1554. L'église, à l'exception de la chapelle de la Vierge et des deux chapelles voisines dédiées à saint Pierre et à saint Riquier, le chapitre, le dortoir, le réfectoire et le logis abbatial de Claude Dodieu encore inachevé élevé sur le bas-côté sud du cloître sont incendiés. Entre 1616 et 1629, on couvre l'aile est du cloître (1616) en tuiles, le transept (1625) et les bas-côtés (1629) pour la somme de 8000 livres. C'est également à cette époque que le mur d'enceinte de l'abbaye est reconstruit (1620) et le bâtiment abritant le dortoir est commencé. Sous Charles d'Aligre (1645-1695) , l'abbaye bénédictine passe à la réforme de Saint-Maur en 1660 et retrouve une certaine prospérité. Le nouvel abbé se fait construire un nouveau logis abbatial, dans le prolongement sud du précédent. En 1665, la charpente, la toiture et certainement aussi les voûtes du choeur sont rétablies pour la somme de 13600 livres. Peu après, c'est au tour de la nef d'être couverte. A la fin du 17e siècle et au début du 18e siècle, les bâtiments conventuels sont reconstruits, vraisemblablement sur les bases des plans exécutés par Dom Denys Plouvier (attribution par travaux historiques). Le 29 mars 17 19, un incendie ravage tous les bâtiments conventuels, y compris le chartrier et la bibliothèque. L'ensemble est cependant rapidement réparé au cours de la première moitié du 18e siècle. Après la Révolution, l'abbaye est destituée et vendue comme bien national. L'église devient l'église paroissiale le 12 novembre 1791, après l'achat par l'abbé Callé pour la somme de 4575 Francs. Son mauvais état est accru par la tempête du 18 brumaire an XI. Les réparations deviennent urgentes. Après 1820, l'aile est du cloître est détruite ainsi que la salle capitulaire attenante. A la même époque (1819-1822) les travaux dirigés par Cheussey portent sur les arcs-boutants de la face sud entièrement refaits et dépouillés de leurs arcatures flamboyantes. Parallèlement, l'aile sud des bâtiments conventuels dont il ne restait plus que le rez-de-chaussée de la façade sur jardin est reconstruite à partir de 1939 pour accueillir le Petit Séminaire. Après Cheussey se succèderont Daniel Ramée (1843-1850) , Aymar Verdier (1850-1861) , Daullé (1861-1891) , Danjoy (1891-1906) , Hardion (1906) et Henri Deneux (1907-1914). C'est sous ce dernier architecte qu'en 1908 et 1909, les couvertures du déambulatoire et des chapelles rayonnantes seront remplacées par des terrasses en ciment, mode de couverture qui s'étendra ensuite aux bas-côtés en 1911.

Description

Matériaux du gros-œuvre

Calcaire ; moyen appareil ; grand appareil

Matériaux de la couverture

Ardoise

Typologie de plan

Plan en croix latine

Description de l'élévation intérieure

3 vaisseaux

Typologie du couvrement

Voûte d'ogives ; voûte d'arêtes

Partie d'élévation extérieure

Élévation ordonnancée sans travées ; élévation ordonnancée

Typologie de couverture

Toit à longs pans ; terrasse ; toit à deux pans ; croupe polygonale ; toit conique ; toit polygonal ; pignon couvert ; pignon découvert

Emplacement, forme et structure de l’escalier

Escalier hors-oeuvre : escalier en vis sans jour ; escalier en équerre : escalier droit ; escalier en vis avec jour : sur voûte

Commentaire descriptif de l'édifice

L'abbaye est composée d'une église à plan en croix latine, d'un logis abbatial, d'un cloître détruit sur lequel se greffait la salle capitulaire à deux niveaux également détruite, et les bâtiments conventuels regroupant les infirmeries à l'est, le réfectoire, le dortoir au sud, et le bâtiment d'hôtellerie à l'ouest. L'église comprend une nef de six travées avec bas-côtés simples, un transept saillant, un choeur de deux travées droites à cinq chapelles rayonnantes à abside polygonale à trois pans. De part et d'autre des travées droites de ce déambulatoire deux chapelles droites complètent ce dispositif. Un clocher est monté sur la première travée de la nef, en façade occidentale. L'élévation intérieure est à deux niveaux. En façade, deux tourelles hors-oeuvre logent un escalier en vis sans jour en maçonnerie. Celui du côté sud est en vis de Saint Gilles. Deux autres escaliers maçonnés en vis sans jours ménagés également à l'intérieur de tourelles hors-oeuvre se situent à l'angle nord-ouest du transept et à l'intersection des deux chapelle rayonnantes nord. L'ensemble de l'église est voûté d'ogives. La nef est couverte d'une toiture à longs pans. Les bras du transept ont reçu une toiture à deux pans à pignons découverts. Le choeur, également couvert d'une toiture à deux pans pour ses travées droites se termine par une croupe polygonale. Il en est de même pour la chapelle de la Vierge, dans l'axe. Sur les bas-côtés et le déambulatoire à chapelle rayonnantes, les toitures à deux pans à pignons transversaux découverts ont été remplacés par une couvert.

Technique du décor des immeubles par nature

Sculpture

Protection et label

Date et niveau de protection de l'édifice

1840 : classé MH ; 1960/01/09 : classé MH ; 1965/10/22 : classé MH

Intérêt de l'édifice

À signaler

Statut juridique

Statut juridique du propriétaire

Propriété de la commune,propriété du département

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

1995

Date de rédaction de la notice

1995

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Isnard Isabelle ; Vincent Caroline

Typologie du dossier

Dossier individuel

Adresse du dossier Inventaire

Conseil régional Hauts-de-France - Service de l'Inventaire du patrimoine culturel 21 mail Albert-Ier 80000 Amiens