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Plateforme ouverte du patrimoine

L'écart, actuellement le lotissement et la station balnéaire d'Onival

Désignation

Dénomination de l'édifice

Écart ; lotissement ; station balnéaire

Appellation d'usage

Onival

Titre courant

L'écart, actuellement le lotissement et la station balnéaire d'Onival

Localisation

Localisation

Hauts-de-France ; Somme (80) ; Ault

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Côte picarde

Canton

Ault

Lieu-dit

Onival

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

En écart

Partie constituante non étudiée

Chapelle ; hôtel de voyageurs

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

4e quart 19e siècle ; 20e siècle

Commentaires concernant la datation

Daté par travaux historiques

Description historique

La station balnéaire d'Onival est issue d'un lotissement fondé à la fin du 19e siècle. Devant cette future station, au pied des falaises, se situait la Basse-Ville aussi nommée Perroir d'Ault, quartier où se trouvait un port, avec des estacades en bois ainsi que des maisons de pêcheurs. Une église dédiée à Notre-Dame s'y serait élevée jusqu'au 16e siècle (source : Monborgne). L'avancée de la mer vers les terres a cependant progressivement détruit cet ancien quartier, dont il ne subsiste plus rien au milieu du 19e siècle. A l'est de ce Perroir, le site actuel d'Onival est alors nommé 'Les Cottières des Hautes Rues' (cadastre de 1825) et quasiment vierge de toute installation humaine. Il semble qu'à l'époque de la fondation du lotissement, il n'existait qu'une ferme appartenant à un certain Michel Hénin, le long de l'actuelle rue de Saint-Valery (source : plan du lotissement). Le 5 mai 1862, quatre ans après l'installation d'un établissement de bains au Bourg d'Ault, une adjudication est décidée en faveur d'un certain Domont, qui peut louer un espace de la plage d'Onival pour 840 fr. par an afin d'installer un établissement de bains (source : Monborgne). La plage d'Onival aurait été découverte vers 1870 par Firmin Girard, artiste peintre parisien, qui se fait bâtir la première villa du site le long de l'actuelle rue de Saint-Valery (détruite). Nommée Saint-Luc, patron des peintres, elle était construite en brique, couverte d´ardoise, et présentait un vaste belvédère atelier. Les amis de l'artiste se logent au Café des Artistes, qui deviendra plus tard l´Hôtel Malvina, situé dans le quartier des Quatre-Rues. Le moulin de Pierre, tout proche, était un des lieux de réunion de tous ces Parisiens (source Monborgne). Entre 1880 et 1883 (imposition du cadastre en 1883), le lotissement à l'origine de la station balnéaire est fondé par Louis Gros, caissier de banque à Paris (source : matrices cadastrales des propriétés non bâties). Sur un terrain en pente, ce sont 100.000 mètres carrés de terrains qui sont lotis. Les prix des lots varient selon l'emplacement : de 7 francs le mètre carré pour les terrains situés en haut de la station, avec une vue privilégiée, mais éloignés de la plage, à 30 francs le mètre carré pour les terrains les plus proches de la mer. Les premières villas sont construites vers 1883 (Villa Saint-Jean) sur la partie médiane du lotissement. Vers 1885, le premier phare d'Onival est construit sur les hauteurs du site : le gros-oeuvre, en brique était peint en blanc et servait d'amer aux marins. Un casino est inauguré en bas de la future avenue du Casino vers 1887 (la villa Buena Vista sera construite en mitoyenneté par la suite). Vers 1888 un Grand Hôtel (Hôtel Continental) est construit en front de mer, destiné à accueillir les premiers baigneurs et futurs acheteurs de terrains. Louis Gros poursuit ses acquisitions foncières à la fin du 19e siècle afin d'agrandir son lotissement primitif : vers 1891, de nouveaux lots sont proposés sur l'îlot situé entre la rue de la Plaine et l'avenue du Casino, et vers 1894, autour des rues de Calais et de la Mer, alors que plus à l'est, vers le phare, sont projetées les rues d'Amiens, d'Abbeville, Douville Maillefeu et le boulevard des Anglais. Parallèlement, d'autres spéculateurs lotissent des pièces de terre situées près de la plage : un certain Ecalle, en collaboration avec l'architecte Jules Mesnard, propose 25 lots situés autour des rues de la Brise et de la Mer et un certain Deschamp vend quelques parcelles acquises de l'Administration des Domaines, sur la digue de galets [annexe 1]. L'eau courante est disponible en 1906, et une usine à gaz fournit l'énergie nécessaire à l'éclairage des propriétés (à l'emplacement actuel de l'usine Falsimagne). La station connaît un succès fulgurant : entre 1883 et 1900, plus de 120 constructions sont élevées à Onival, près de 50 au cours du 1er quart du 20e siècle (source : matrices cadastrales des propriétés bâties). En 1887, un courrier administratif nous apprend par ailleurs que la station est fréquentée chaque année par près de 300 baigneurs (AD Somme : 4 M 98017/2). La Première Guerre mondiale marque une rupture dans l'histoire de la station : pendant le conflit, les activités saisonnières sont interrompues, les hôtels servent d'hôpitaux militaires et accueillent des réfugiés. Mais c'est surtout après 1918 que l'on note une certaine désaffection pour la station : le nombre de constructions baisse notablement au cours de l'entre deux guerres (sources : matrices cadastrales des propriétés bâties et repérage). Par ailleurs, les tempêtes de 1924 et 1925 détruisent les villas implantées sur le lotissement Deschamp, à même le galet (La Sirène, Les Pachas, L'Alcyon, Bambino et Les Crevettes). Le Kursaal, lui aussi sur la digue, est détérioré à la même époque. La Seconde Guerre mondiale marque à son tour la station : l'ensemble des maisons élevées sur les hauteurs du site sont détruites, de même que celles les plus proches de la mer. Des blockhaus sont construits, le phare est dynamité par l'armée allemande le 6 juin 1940, reconstruit de 1945 à 1949 sur le même emplacement (un sémaphore est construit en 1981).

Description

Commentaire descriptif de l'édifice

Le territoire d'Onival se situe en grande partie sur la commune d'Ault, et en partie sur la commune voisine de Woignarue. Le lotissement occupe une situation de choix : sur la pente douce de la falaise morte, le site pouvait être jugé inhospitalier pour les habitants de la commune, mais pour Louis Gros, le lotisseur, c'est un emplacement très pittoresque pour y implanter une station balnéaire. L'amphithéâtre naturel assure en effet une vue dégagée pour l'ensemble des constructions étagées sur le coteau. Les lots, de taille moyenne, ont permis des constructions en milieu de parcelle, mais les maisons répondent invariablement à un alignement par rapport à la rue, et non par rapport à la vue sur mer. Les destructions et les dénaturations des constructions, à la suite de la Seconde Guerre mondiale ou au recul du trait de côte, donnent à la station un caractère singulier où se mêlent les maisons en briques apparentes, les maisons sinistrées recouvertes d'un enduit et aux lignes épurées, et les maisons reconstruites.

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2002

Date de rédaction de la notice

2003

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Justome Elisabeth

Typologie du dossier

Dossier individuel

Adresse du dossier Inventaire

Conseil régional Hauts-de-France - Service de l'Inventaire du patrimoine culturel 21 mail Albert-Ier 80000 Amiens

Vue d'ensemble depuis le phare d'Onival.
Vue d'ensemble depuis le phare d'Onival.
© Inventaire, général, ADAGP ; © SMACOPI ; © AGIR-Pic
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