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Plateforme ouverte du patrimoine

Pont : viaduc du Viaur

Désignation

Dénomination de l'édifice

Pont

Précision sur la dénomination de l'édifice - hors lexique

Viaduc ferroviaire

Appellation d'usage

Viaduc du Viaur

Titre courant

Pont : viaduc du Viaur

Localisation

Localisation

Occitanie ; Tarn (81) ; Tanus

Précision sur la localisation

Oeuvre située en partie sur la commune Tauriac-de-Naucelle ; oeuvre située en partie sur le département de l'Aveyron

Canton

Pampelonne

Références cadastrales

1984 E 2, 7, 9 ; 2018 E1 2, 9, 882

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

En écart

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

4e quart 19e siècle ; 1er quart 20e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1897 ; 1902

Commentaires concernant la datation

Daté par source

Auteur de l'édifice

Commentaires concernant l'attribution de l'édifice

Attribution par source

Description historique

La construction du viaduc du Viaur est liée à l'histoire de la voie ferrée reliant Carmaux et Rodez. Si cette dernière était prévue depuis le milieu du 19e siècle, il faut attendre 1875 pour la ligne soit inscrite dans un projet de loi comme étant d'intérêt général (François Garcia, p. 71). Après des querelles locales pour le tracé de la ligne, il fut décidé que ce dernier serait parallèle à la R.N. 88. La plus grosse difficulté consistait en la traversée de la vallée de Viaur. Plusieurs solutions sont alors envisagées dont la construction d'un pont en maçonnerie haut de 80 mètres ou celle d'un pont en poutres métalliques qui permettait une plus grande hauteur. Après que l'ingénieur Berger donna plusieurs projets, on décida de mettre le viaduc au concours en 1888. 7 projets furent proposés par 5 candidats, dont Gustave Eiffel et tous excluaient l'utilisation unique de la pierre. Ils prévoyaient l'emploi de poutres droites continues supportées par des piliers métalliques ou maçonnés. En 1889, une commission désigne le projet de la Société des Batignoles comme lauréat. Réalisé par un ingénieur albigeois Paul Bodin, ce projet proposait une technologie nouvelle et une esthétique audacieuse pouvant servir, aux yeux du ministère, de vitrine pour l'industrie française sans que le coût prévu de 2.75 millions de francs ne fut plus excessif que celui des autres projets. Il fait appel à la technique cantilever (porte-à faux) qui permettra aux viaducs ferroviaires d'atteindre des portées considérables, jusque-là réservées aux ponts suspendus, alors inadaptés à la voie ferrée. L’apogée de cette tehnique se testée sur le deuxième pont de Québec en 1917. Le projet initial dut toutefois être modifié en 1891 en raison d'un règlement sur les ouvrages métalliques : l'ouverture de l'arc central fut ramenée à 220 mètres d'ouverture au lieu des 250 mètres envisagés. La première pierre fut posée le 9 mai 1895 par L. Dupuy-Dutemps, ministre des travaux publics et député de Gaillac. Les travaux commencèrent réellement 18 mois plus tard avec l'édification des maçonneries côté tarnais en novembre 1896. Ellels sont achevées en décembre 1899. Le montage de la structure métallique est dirigé par Jean Compagnon, chef monteur du viaduc de Garabit et de la tour Eiffel. Les pièces, founies par les formes du Creusot, de Denain et Pompey, sont préparées dans des ateliers parisiens. Si l'on utilisa un échaffaudage pour démarrer la construction en encorbellement du pont entre les culées et les arrière-culées, on utilisa pour la construction de l'arche centrale une plateforme roulante de 131 tonnes, composée d'une grue pivotante et d'un échaffaudage suspendu. Les épreuves de résistance se déroulèrent du 17 novembre au 4 décembre 1902 tandis que les travaux de peinture avaient démarré depuis le mois de mai de la même année. Ils s'achevèrent en septembre 1903. L'ouvrage fut inauguré le 5 octobre 1902 et le 18 décembre suivant, l'exploitation de la ligne, concédée à la Compagnie du Midi put commencer. Une première réfection fut entreprise entre 1979 et 1981, la seconde intervient au début des années 2000.

Description

Matériaux du gros-œuvre

Pierre ; pierre de taille ; acier

Commentaire descriptif de l'édifice

Situé sur la ligne SNCF Toulouse Rodez, ce pont en acier, assemblé par rivets, le viaduc du Viaur est reconnaissable entre tous par sa silhouette où la voie ferrée passe au sommet et non au milieu de la structure, comme c’est le cas pour les autres ponts à poutre en porte-à-faux. Longueur totale de l'ouvrage : 410 m. Hauteur : 116 m au-dessus de la rivière, 54 m au-dessus des appuis. Portée entre appuis : 220 m. Masse métallique : 3 800 t. L’essentiel de l’ouvrage est formé par des pièces en acier laminé (3.245 tonnes), les autres sont soit en fer (371 tonnes) pour les travées de raccord, les échelles de visite et le plancher, soit en acier roulé (88 tonnes) pour les pièces maîtresses des appuis et des articulations. Quant aux rivets (147 tonnes) d’abord en fer, ils furent ensuite en acier (à partir de juillet 1900). L’originalité du viaduc réside dans sa conception, novatrice à l’époque. Il est composé de deux poutres en porte-à-faux équilibrées (cantilever) et articulées, chacune prolongée par une courte poutre à section constante et une culée en maçonnerie à deux arches. C’est le seul pont de ce type en France. Chacune des deux ossatures est autonome par rapport à l’autre et par rapport au versant de la vallée. Il existe ainsi 5 points d’articulation : Au centre, la clé formée de deux cylindres de 20 cm de diamètre autorise les déformations verticales ; à chaque extrémité les travées prennent contact avec des appuis spéciaux autorisant également un abaissement de plus de 8 cm et un déplacement latéral ; à la base, les culées sont surmontées d’un sabot avec une rotule pouvant supporter une pression de 1800 tonnes. Chaque ferme est constituée de traverses supérieures qui portent le tablier de la voie ferrée et de traverses inférieures, reliées par des montants et des obliques dont la partie médiale a un renflement et dont les plus proches de la clé de travée de raccord sont pleins. Le pied de chacune des fermes a été solidarisé avec la maçonnerie de la culée grâce à un tirant de fer de 17 cm de diamètre. Un garde-corps métallique haut de 1.80 m suit la voie. Pour les maçonnneries on utilise des moellons de gneiss locaux, les finitions sont en moellons têtués de Bruniquel et en granit du Sidobre (pour le couronnement)

Dimensions normalisées des édicules uniquement

41000 l ; 11600 h

État de conservation (normalisé)

Bon état

Protection et label

Date et niveau de protection de l'édifice

1984/12/28 : inscrit MH

Intérêt de l'édifice

À signaler

Statut juridique

Statut juridique du propriétaire

Propriété d'un établissement public

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2012

Date de rédaction de la notice

2018

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Chabbert Roland ; Poitou Philipppe

Cadre de l'étude

Typologie du dossier

Dossier individuel

Adresse du dossier Inventaire

Conseil régional Occitanie - Direction de la Culture et du Patrimoine - Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - Espace Capdeville, 417 Rue Samuel Morse, 34000 Montpellier - 05.61.39.62.47

pont : viaduc du Viaur
pont : viaduc du Viaur
(c) Inventaire général Région Occitanie
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