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Généralités communales

Désignation

Titre courant

Généralités communales

Localisation

Localisation

Occitanie ; Tarn (81) ; Arfons

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Parc Naturel Régional du Haut-Languedoc

Canton

Dourgne

Historique

Description historique

L'occupation humaine de la commune d'Arfons est ancienne. Passage obligé, Arfons assure la liaison des hauteurs de la Montagne Noire vers le versant sud. La voie romaine Castres-Carcassonne passait par la Prune, les Gaillards, Fonsaguet, Arfons, Lespinas et le Fort. Plusieurs sites archéologiques datant de l'Antiquité y ont été repérés notamment à la Patience et, au nord de la ferme de Fourtet, un autel votif gallo-romain a été découvert près de la source du Sor dans le pré de Landry (Durand-Gorry, 1971). La sauveté d'Arfons semble voir le jour au cours du 12e siècle. La petite bourgade franche est créée pour assurer le défrichement et la mise en valeur des terres de la montagne (Cazals, 1992) par les Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem et les seigneurs de Dourgne. Au 13e siècle, les Hospitaliers y ont un établissement, une préceptorerie, membre de la commanderie de Renneville, elle-même dépendante du grand prieuré de l'hôpital Saint-Rémi de Toulouse (qui prendra par la suite le nom de Saint-Jean). Le précepteur d'Arfons est par conséquent un vassal du comte de Toulouse. Tout au long du 13e siècle, il semble que les frères de l'ordre de l'Hôpital aient à défendre leur bien face aux seigneurs de Dourgne et à la famille Jourdain de Saissac dont les terres respectives s'étendent autour d'Arfons. A la fin du 13e siècle et au début du 14e siècle, les Dominicaines de Prouille (Aude) sont propriétaires d'une partie de la forêt de Ramondens et elles doivent à leur tour défendre leur propriété des prétentions des Hospitaliers (Caliste, 2005). Elles possèdent alors une grange au lieu-dit Ramondens, centre de leur exploitation forestière, citée dans les textes à partir de 1310. Les religieuses exploitent la forêt pour trois raisons majeures : comme pâturage, comme lieu de production de charbon et comme centre de production proto-industrielle du fer et du verre. Elles ont aussi droit de rendre la justice sur place et possèdent des fourches patibulaires dans la forêt. La paroisse d'Arfons est rattachée au diocèse de Toulouse jusqu'en 1317, lorsque est créé le diocèse de Lavaur auquel elle appartient jusqu'à la Révolution. Dépeuplés au cours de la guerre de Cent Ans, Arfons et tout le secteur de la montagne deviennent un repère de pillards mentionné comme tel à maintes reprises dans les textes. Lors des guerres de Religion, une importante expédition punitive y est menée en 1580 par l'armée huguenote. Après les guerres de la fin du 16e siècle, Arfons connaît une longue période de stabilité favorable à son développement. Au 17e siècle, deux activités exceptionnelles qui exploitent les richesses naturelles du territoire s'installent à Arfons. Profitant des forêts de hêtres, des verriers s'établissent au milieu des bois pour développer leur production. Selon Yves Blaquière, dans la seconde moitié du 16e et au 17e siècle, le plateau arfontais abrite quatre ou cinq verreries appartenant aux gentilshommes verriers de la famille de Robert. Cette famille, présente sur tout le territoire de la Montagne Noire, a largement contribué à développer l'activité verrière au-delà du massif (Caliste, 2007). D'autre part, le canal royal du Languedoc, aménagé dans la seconde moitié du 17e siècle par Pierre-Paul Riquet, vient y puiser sa source en collectant les eaux abondantes de la montagne. Aux 17e, 18e et 19e siècles, les habitants du village vivent essentiellement de l'exploitation de la forêt et d'une agriculture d'élevage du mouton et de culture du seigle et de la pomme de terre (Durand-Gorry, 1971). L'artisanat du bois et la fabrication de tissu de laine s'y développent comme économie complémentaire à la sylviculture et à l'agriculture, inopérantes pendant les rues mois d'hiver. Au 18e siècle, le Languedoc entame une longue période de croissance économique et démographique. L'activité textile connaît alors un développement important. Tout le secteur ouest de la Montagne Noire se spécialise dans la fabrication de cordelat, tissu de laine assez grossier. L'amélioration des voies de communication facilite les échanges commerciaux, et Arfons bénéficie pleinement de cet état de fait. La population s'élève alors à un millier d'habitants environ. Au milieu 19e siècle, la population d'Arfons est à son apogée, on compte alors 1500 habitants (Durand-Gorry, 1971). Quelques années plus tard seulement, en 1862, la population commence à décroître et on ne dénombre plus que 1304 habitants (Tranier, 1862). Commence alors une baisse progressive qui ne s'inversera plus désormais. La diminution de la population qui s'amorce dans la seconde moitié du 19e siècle est directement liée au ralentissement de l'économie. La production de drap qui a connu son heure de gloire au 18e siècle semble s'arrêter à partir de la seconde moitié du 19e siècle. Dorénavant, les habitants d'Arfons vivent de l'exploitation de la forêt et de l'agriculture. En hiver, selon Maurice Bastié, ils fabriquent « des sabots, des échelles, des volières, des charrues ; ils se livrent aussi à la fabrication du charbon de bois ». Pourtant, de nouvelles routes sont ouvertes qui auraient pu contribuer au développement du village. La route de Dourgne (chemin de grande communication n° 12), venant du nord, et celle conduisant à Saissac, au sud, ont toutes deux été créées au cours du 19e siècle. Aujourd'hui, la commune d'Arfons compte 176 habitants. 266 logements dont seulement 84 résidences principales ont été recensés en 1999. 201 logements ont été construits antérieurement à 1949. Depuis les années 1980, la construction de logement se résume à 5 ou 6 par décennie.

Description

Commentaire descriptif de l'édifice

Située à l'extrémité sud du département du Tarn, la commune d'Arfons s'étend sur le versant nord de la Montagne Noire, à la limite des régions Midi-Pyrénées (à laquelle elle appartient) et Languedoc-Roussillon. D'une superficie de 4071 hectares, la commune se caractérise par un territoire étendu, situé entre 560 et 900 mètres d'altitude. Au nord s'étend la commune de Dourgne. Sa limite sud se confond avec celle du département du Tarn ; au-delà s'étend le département de l'Aude. A l'ouest, la commune voisine est celle des Cammazes. Sur ce territoire de moyenne montagne, plus des trois quarts sont occupés par la forêt, source d'activité et de richesse depuis le Moyen Age. La forêt de Ramondens, entièrement située sur la commune, offre de hautes futaies de hêtres et de résineux ; elle abrite encore aujourd'hui des arbres remarquables. A l'ouest, les forêts de Sagnebaude et de Sarremegé sont en partie localisées sur le territoire d'Arfons. La plantation de résineux est intervenue à partir des années 1960, lors d'un programme de reboisement systématique. Les paysages façonnés par l'exploitation humaine sont variés. Clairières et hauts plateaux constituent des espaces ouverts autour du village et des hameaux des Bastouls et des Escudiès, situés au milieu de terres encore agricoles. Les sols, sablonneux et peu fertiles sont depuis longtemps, exploités pour l'élevage des ovins. La majeure partie du territoire est caractérisée par un substrat de schiste qui rencontre des plateaux granitiques, en particulier au sud de la commune. Le front montagnard océanique, particulièrement actif le long du versant nord de la Montagne Noire, et les flux d'air dominants d'ouest-nord-ouest engendrent un climat montagnard frais et humide. Les précipitations annuelles se situent entre 1100 et 2000 mm. Les hivers sont froids et la neige est fréquente. Le territoire est sillonné par une dizaine de petits cours d'eau, parmi lesquels l'Alzeau qui marque la limite orientale de la commune, les ruisseaux des Coudières, de Bergnassonne et du Lampy. Les deux principaux sont l'Aiguebelle et le Sor, lequel prend sa source sur le territoire de la commune. La forte présence de l'eau est à l'origine du toponyme d'Arfons : Orbi fontes, sources cachées (Le Pottier, 1990).

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2004

Date de rédaction de la notice

2004

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Servant Sonia

Typologie du dossier

Présentation de la commune

Adresse du dossier Inventaire

Conseil régional Occitanie - Direction de la Culture et du Patrimoine - Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - Espace Capdeville, 417 Rue Samuel Morse, 34000 Montpellier - 05.61.39.62.47

Vue des bois et des hauts plateaux d'Arfons.
Vue des bois et des hauts plateaux d'Arfons.
(c) CAUE du Tarn ; (c) Inventaire général Région Occitanie
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