Demeure
Domaine viticole
Demeure, domaine viticole
Occitanie ; Tarn (81) ; Brens
Pays du Vignoble Gaillacois, Bastides et Val Dadou
Gaillac
Sauronne (la)
1827 A 507, 511, 514 à 516, 519, 495 ; 2000 A 301, 397
Isolé
Chai ; cuvage ; pressoir
Milieu 18e siècle (?) ; 2e moitié 18e siècle (?) ; 2e quart 19e siècle
1846
Daté par source
Attribution par source
La Sauronne, qui tire son nom du ruisseau qui le longe, est représenté sur la carte de Cassini pouvant être datée de la 2e moitié du 18e siècle. La propriété n'est pas représentée sur un document antérieur, de la 1ère moitié du 18e siècle, relatif au cours du Tarn. La maison et la ferme ont été construits au milieu du 18e siècle (?) ou dans la 2e moitié du 18e siècle. Un grand bâtiment à vocation agricole était adossé à la demeure, un pigeonnier et un four étaient aussi représentés sur le plan cadastral de 1827 (A 507 et 511) ainsi que des bâtiments annexes (A 514, 519). La maison principale appartenait en 1827 à Jacques de Vialar et la part la plus importante des terres était en possession du baron Antoine Portal, médecin du roi et grand-père de ce dernier (ADT, 3 P 353). Le domaine agricole de la Sauronne s'organise à partir de la demeure et d'une ferme affectée à l'élevage et aux cultures, située à l'écart. Des parcelles de vigne se trouvaient dans la plaine de la Sauronne en 1827 mais la spécialisation de cette activité n'apparaît clairement qu'à la fin de la première moitié du 19e siècle au moment où la propriété est acquise par le baron Frédéric d'Yversen. Il fait construire en 1846 un grand chai contre la demeure (archives privées, famille de Noblet, Mémoire des ouvrages, 1er décembre 1846). Le projet est confié à Pierre Miquel, architecte de Gaillac et agent voyer de l'arrondissement de Gaillac, Ayant déjà travaillé pour la famille pour le réaménagement de l'hôtel particulier de Gaillac, il suit le déroulement du chantier. L'entrepreneur est le maçon Rougé de Gaillac et le charpentier Arnoul. Le Mémoire des Ouvrages de maçonnerie détaille le projet d'un chai rationnel composé de deux parties. La première est composée du cuvier et du pressoir et du bouilloir ; la seconde, séparée par un mur de refend, est le chai à barriques au-dessus duquel est ménagé un "galetas". Dans le cuvier, les cuves sont installées dans une fosse de 4 m de profondeur appelée "cuvette" au milieu duquel se trouve selon toute vraisemblance un pressoir à levier supporté par des "piédroits". La fosse est creusée sur la toute la largeur du bâtiment, 12,80 m et sur la moitié de la longueur de la partie cuvier soit 6,80 m. Un espace central carrelé de 4,20 m de large sur 6,50 m de long était aménagé pour le pressoir. Ce dispositif laisse un emplacement de 4 m de large de chaque côté pour l'emplacement des deux grandes cuves. Une troisième cuve, plus petite, était aussi prévue contre cet espace, au nord et contre l'élévation ouest, du côté du ruisseau. L'emprise de la fosse était de 5,50 m sur 3 m. De l'autre côté se trouvait le bouilloir, l'emplacement des fourneaux qui permettaient de faire démarrer la fermentation de la vendange. Un système d'acheminement des eaux a été imaginé depuis le ruisseau par le biais d'"acqueducs" pour alimenter le chai en eau. La demeure, qui était probablement plus grande est alors diminuée pour l'établissement de ce grand chai de 32 m de long sur 13 m de large et la toiture semble avoir été rabaissée. La maison est agrandie d'un logement au nord, peut-être pour le régisseur ou le maître-valet. En 1970, il restait encore 12 ha de vigne cultivées dans la plaine de la Sauronne. C'est à ce moment-là qu'un appartement est aménagé dans la partie haute du chai et que le cuvier a été comblé.
Brique ; calcaire ; moellon ; enduit
Tuile creuse
1 étage carré
Toit à longs pans ; croupe ; toit à un pan
Escalier intérieur : escalier tournant, en maçonnerie
Elevés en bordure du ruisseau de La Sauronne qui se jette dans le Tarn quelques centaines de mètres plus loin, le chai et la demeure, contigus, présentent leur élévation principale au sud. Un chemin permettait de rejoindre les rives du Tarn. La demeure, ayant seulement deux travées au niveau de la façade principale, est double en profondeur et comprend un étage. A l'intérieur, elle est desservie par un grand escalier en pierre de taille dont le pilier central, chanfreiné, est amorti par un congé en bec rentrant. Probablement construite en brique, la maison a ses murs de refend en brique. La porte donnant sur le salon a les piédroits abattus par un large chanfrein ainsi que le linteau en bois. A l'étage, une chambre a conservé son aménagement de placards muraux de part et d'autre de la cheminée couverte d'un manteau en bois au linteau découpé de motifs chantournés. Le plafond à la française est complété des ais d'entrevous et des baguettes couvre-joints. Les fenêtres, à l'appui en pierre de calcaire, ont les piédroits en brique et sont couvertes d'un arc segmentaire que souligne une moulure torique. Sous l'appui, des départs de piédroits sont matérialisés au niveau des allèges. La porte a les piédroits ornés de pilastres qui supportent un entablement couvert d'une corniche. Le toit à longs pans se termine par une croupe au sud et au nord, le logement est couvert d'un toit à un pan. Le chai, bâtiment rectangulaire de 32 m de long sur 13 m de large est orienté sud-nord. Un mur de refend divise l'espace intérieur en deux parties. Au sud, se trouvait le chai à barriques. L'élévation sud était percée d'une large porte charretière et une fenêtre axiale. La partie nord comprenait un niveau de soubassement de 4 m de haut accueillant les cuves en bois et le pressoir. Ce niveau était aéré par une petite baie rectangulaire percée au niveau du soubassement de l'élévation occidentale et orientale. Le cuvier avait son propre accès dans l'élévation nord, la large porte charretière qui permettait aux charrettes d'entrer pour le déchargement de la vendange. La charpente de comble à surcroît est une ferme à faux-entrait, à arbalétriers déchargés par des jambes de force et à entrait des jambes de force. Le poinçon repose sur la faux-entrait et est assemblé aux arbalétriers par des contrefiches. Elle est assemblée à tenon et mortaise et renforcée par des élements métalliques, boulons et broches en fer détaillées dans le mémoire du projet d'origine. Les murs sont construits en moellons de calcaire et des assises de brique sont placées au niveau de l'ancrage de l'entrait. Deux portes piétonnes contiguës étaient percées dans l'élévation orientale, de part et d'autre du mur de refend. Le chai est couvert d'un toit à longs pans dont l'avancée est portée par des chevrons, les murs pignons sud et nord montent au-dessus du niveau de la toiture et sont couverts d'une génoise à deux rangs. Les fenêtres percées dans les élévations ouest et est ont un appui de calcaire et un encadrement en brique.
Propriété privée
2010
(c) Conseil départemental du Tarn ; (c) Inventaire général Région Occitanie
2011
Béa Adeline
Dossier avec sous-dossier
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