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Château

Désignation

Dénomination de l'édifice

Château

Titre courant

Château

Localisation

Localisation

Occitanie ; Tarn (81) ; Lisle-sur-Tarn

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Pays du Vignoble Gaillacois, Bastides et Val Dadou

Canton

Lisle-sur-Tarn

Lieu-dit

Bellevue

Références cadastrales

1831 G 874, 879, 886, 888, 891, 893, 897 ; 2010 G 166

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

En ville

Partie constituante non étudiée

Parc ; chai ; moulin ; ferme ; pressoir ; cellier

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

Limite 18e siècle 19e siècle

Description historique

Selon les historiens qui se sont intéressés à Bellevue, le site aurait été occupé depuis le Moyen Age par un château qui contrôlait le passage sur le Tarn (C. et Y. Chabot de l'Allier et A. Fournié, 2011). Le lieu est connu sous le nom de Bellevue (Bellovidere) et de Belbèze. En 1248, Béranger et Gautier de Saint-Jean échangèrent au comte de Toulouse leur château de Bellevue contre des terres situées à Montaigut (A. Masclet, p. 44). Cette transaction, qui semble s'être faite au détriment des de Saint-Jean, semble intervenir le cadre de la création de la bastide de Lisle, toute proche, dont le comte de Toulouse est le fondateur. Le château de Bellevue devait être acquis à la ville nouvelle et ne devait pas constituer une menace. Selon Anne Masclet, en 1260, "l'état des revenus deu domaine comtal donne un montant de 15 livres de redevance sur la vigne, le vivier et le jardin de Bellevue". A partir de 1636, le château est en possession de Pierre Desplats, seigneur et baron de Gragnague, conseiller puis président du Parlement de Toulouse (H. Arvengas, 1939, p. 10). "Il versait chaque année 20 livres d'albergue pour le château et 6 livres pour le moulin sur le Tarn" selon Hubert Arvengas. Le château passe ensuite par le mariage de la fille de Pierre Desplats à la famille du Puget de Gau, également famille toulousaine de magistrats. Le château reste dans cette famille jusqu'en 1808. A cette date, il est vendu par Charles Pie du Puget (1767-1834), chevalier de Malte et chef de bataillon, à Charles Louis Maxime de Chastenet de Puységur, originaire de Rabastens (Tarn) pour le prix de 75000 francs. Celui-ci, émigré en 1790, est rentré en France en 1809. Il fut successivement sous-préfet de Gaillac puis préfet des Landes et de la Dordogne. Il fut par ailleurs chevalier de Malte, de Saint-Louis et de la Légion d'honneur. Dans l'acte de vente de 1808, il est mentionné que le château est "nouvellement construit à neuf" (C. et Y. Chabot de l'Allier et A. Fournié, 2011, d'après l'acte notarial). On doit donc attribuer la reconstruction du château à Charles Pie du Puget, entre l'extrême fin du 18e siècle et le début du 19e siècle. Par ailleurs, les caractéristiques architecturales et le style des aménagements intérieurs sont propres à cette période. L'organisation des chambres avec leurs annexes (alcôve, garde-robe, petite chambre pour un domestique) renvoie à la distribution du 18 siècle. Il n'est cependant pas à exclure que la salle voûtée de l'aile sud, en partie basse du château, soit plus ancienne et qu'elle puisse subsister d'un château antérieur à celui que nous voyons aujourd'hui. A la mort du comte de Puységur, c'est sa fille Sophie Marie princesse de Vogoridy qui en hérite. Elle fit elle-même dont du château et du domaine à la Société française de secours aux blessés militaires. Vendu ensuite aux enchères publiques en 1937, le château est racheté par Ernest Salvet de Toulouse qui exploita le domaine. Racheté en 1973 par la commune de Lisle-sur-Tarn, le château est actuellement occupé par des associations. Le mauvais état de la toiture a causé des dommages importants dans plusieurs salles au premier et au dernier étage de la partie sud du bâtiment. La métairie située à proximité du château aurait également été construite à la fin du 19e siècle ; elle a été très transformée par des réaménagements récents. Deux moulins à eaux faisant partie du domaine sont mentionnés dans l'acte de vente de 1808, et sur le plan cadastral des années 1830 on en repère trois. Ils ont été détruits et seuls quelques soubassements peuvent encore être observés sous la végétation.

Description

Matériaux du gros-œuvre

Brique ; moellon ; enduit

Matériaux de la couverture

Tuile creuse

Typologie de plan

Plan régulier en U

Description de l'élévation intérieure

Étage de soubassement ; 1 étage carré ; étage de comble

Typologie du couvrement

Voûte en berceau ; voûte en berceau segmentaire

Partie d'élévation extérieure

Élévation ordonnancée

Typologie de couverture

Toit à longs pans ; croupe ; toit à un pan

Emplacement, forme et structure de l’escalier

Escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour, en maçonnerie

Commentaire descriptif de l'édifice

Le château de Bellevue est implanté au bord du Tarn, à environ 400 mètres au nord de la ville de Lisle-sur-Tarn. Il est établi à proximité de l'endroit où le ruisseau des Cassarous se jette dans le Tarn. C'est sur ce ruisseau que les trois moulins avaient été installés. L'un d'entre eux (parcelle 886 sur le cadastre de 1831) se situait plus précisément sur une dérivation qui contournait le château par l'ouest. Il semblerait que cette dérivation ait pu prendre place dans le fond du fossé qui défendait le château sur tout le côté nord-ouest. Ce creusement se remarque encore à l'heure actuelle. Le château s'organise sur un plan en U déterminant une cour centrale. Le corps de logis, d'une longueur de 30 mètres environ, s'élève sur un étage de soubassement et deux étages (dont un étage de comble) et est pourvu de deux ailes latérales en retour, bien plus basses, à un étage de soubassement et un rez-de-chaussée. Côté Tarn et côté cour, les deux façades sobres du corps de logis sont pratiquement identiques : neuf travées très régulièrement implantées avec une seule grande porte en position centrale. On observe seulement quelques différences entre ces deux élévations. La plus marquante est le décrochement des cinq travées centrales côté cour où l'encadrement de la porte adopte un décor de moulures plates assez développé. Sur la façade côté Tarn, un cordon d'étage supplémentaire entre le rez-de-chaussée et le premier étage s'aligne avec le larmier de la porte. Sur l'ensemble du corps de logis, les encadrements des ouvertures sont en brique et les appuis et les pierres de gond pour les contrevents sont en grès. Au-dessus de l'étage de comble, le chéneau couvert forme une légère surélévation du mur. Le corps de logis est construit pour l'essentiel en brique cuite. Mais seules les façades sur cour des ailes latérales sont en brique, les autres élévations sont en gros moellons de grès équarris qui alternent avec des rangs de brique. L'étage de soubassement sur lequel le château est élevé est entièrement voûté. Sous l'aile sud, accessible depuis l'extérieur par une large porte, se trouve le chai qui a conservé au sol les structures maçonnées qui servaient à maintenir les tonneaux. Cette partie du bâtiment communique avec une autre salle située sous la partie sud du corps de logis qui a peut-être pu servir de cuvier ou de pressoir. Cette partie dédiée à la vinification ne communique pas avec le reste des salles aménagées en partie basse du château, et notamment avec la cuisine située sous la partie nord du corps de logis. Y sont conservés l'évier en pierre, le four, une grande cheminée et des petites salles de réserves. Le soubassement de l'aile nord est occupé par une salle voûtée unique dont les ouvertures sur le pignon sont des repercements. Dans la cour, les rez-de-chaussée des ailes latérales sont percés par de hautes portes couvertes par des arcs en plein cintre qui pouvaient donner accès aux écuries et remises. Mais les espaces intérieurs des ailes sont aujourd'hui complètement réaménagés. Au rez-de-chaussée, côté cour, la porte donne accès à un vestibule où se trouve le grand escalier en pierre tournant à deux repos. Le corps de logis est double en profondeur. Un poêle en faïence blanche logé dans une niche subsiste dans la deuxième salle, côté Tarn, en partant de l'est. Il est orné d'une salamandre, animal dont la réputation est de résister au feu. Au nord du vestibule, se trouve la cave à vin du château où l'on conservait les bouteilles prévues pour la consommation des occupants. Les casiers et la voûte qui adopte un tracé aplati sont en brique. A l'étage, un couloir central dessert les chambres qui conservent encore leurs annexes et aménagements d'origine : alcôve désignant la place du lit, garde-robes et petite chambre de domestique. Les décors de gypserie des cheminées sont pour la plupart d'une élégance sobre : pilastres couronnés de chapiteaux ioniques, frontons triangulaires ou semi-circulaires, frises de palmettes, vases à l'antique, etc. L'étage de comble conserve encore des cheminées dont les manteaux de bois ornés de décors géométriques attestent l'utilisation de ce niveau en chambre.

Protection et label

Intérêt de l'édifice

À signaler

Statut juridique

Statut juridique du propriétaire

Propriété de la commune

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2011

Date de rédaction de la notice

2011

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Servant Sonia

Typologie du dossier

Dossier individuel

Adresse du dossier Inventaire

Conseil régional Occitanie - Direction de la Culture et du Patrimoine - Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - Espace Capdeville, 417 Rue Samuel Morse, 34000 Montpellier - 05.61.39.62.47

La façade côté cour (nord-ouest).
La façade côté cour (nord-ouest).
© Conseil général du Tarn ; © Inventaire général Région Midi-Pyrénées
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