Église paroissiale
Saint-Sulpice
Église paroissiale Saint-Sulpice
Occitanie ; 81 ; Saint-Sulpice-la-Pointe ; Eglise (place de l')
Les Portes du Tarn
Eglise (place de l')
1825 B 134 ; 2016 B 233
En ville
2e moitié 14e siècle ; 4e quart 19e siècle
1886
Daté par travaux historiques ; daté par source ; porte la date
Attribution par source ; signature
Thiéry curé (maître d'ouvrage) ; Picard Jean-Baptiste (maître d'ouvrage)
L’église est placée depuis le 16e siècle sous le vocable de Saint-Sulpice, évêque de Bourges du 7e siècle, elle était auparavant appelée Notre-Dame ou Notre-Dame de Saint-Sulpice (Laurens, p. 107-108). La ville de Saint-Sulpice est fondée au 13e siècle par Sicard Alaman sur le modèle des bastides. Traditionnellement, les bastides accueillent en son centre la place du marché or à Saint-Sulpice, l’église est élevée à cet emplacement (Laurens, p. 107). Une ancienne église était placée en dehors des fortifications sur le Plô de Fontpeyre, au sud de l’église actuelle (Cabié, p. 55). En pleine guerre de Cent Ans, la cité préfère établir une nouvelle église à l’abri des remparts. L’église dotée d’un clocher monumental avec tours et mâchicoulis devient l’ultime défense de la ville en cas d’incursion (Cabié, p. 55). L’église est construite au gré des dons et legs des habitants durant deux siècles, du milieu du 14e au milieu du 16e siècle (Laurens, p. 138). Les dons et legs par testament permettent de retracer les différentes phases de construction car chaque financement est attribué à une réalisation particulière. Laurens mentionne précisément ces documents dans sa monographie de la ville de Saint-Sulpice, publiée en 1893. La construction de la nef débute dès le 3e quart du 14e siècle (dons de 1365 et 1367, Laurens, p. 138). Le chevet est commencé dès 1415 par un maçon toulousain Bernard du Solier, continué par Guillaume de Malhoc et terminé par le charpentier Candet (Laurens, p. 138). Le clocher est construit indépendamment de la nef à la fin du 14e siècle à l’initiative de Gaston Fébus, seigneur de Saint-Sulpice mais son achèvement est interrompu à la mort de ce dernier. Le nouveau seigneur, le duc de Berry, modifie le projet du clocher. Il autorise la construction d’un clocher-arcade moins haut que celui projeté afin qu’il ne dépasse pas la hauteur du château de Saint-Sulpice (Laurens, p. 228). Cependant, le clocher est augmenté durant la première moitié du 15e siècle grâce aux nouveaux dons et legs des habitants (Laurens, p. 229). Deux imposantes tours et trois flèches polygonales viennent s’ajouter à la façade monumentale. Le clocher arbore aujourd’hui deux styles différents car il a conservé ses arcades de la première construction de la fin du 14e siècle. Malheureusement, il est le seul vestige médiéval encore présent car l’église est entièrement rebâtie à la fin du 19e siècle. En 1884, la commune lance des travaux de réparations et d’harmonisation des chapelles de l’église sous la direction de l’architecte toulousain Gabriel Bréfeil (A.D. Tarn : 2 O 271/2). Les murs des chapelles, en mauvais état, sont reconstruits, la taille des chapelles est également uniformisée. Les travaux sont exécutés par l’entrepreneur Pierre Rouayse à partir du 23 mars 1884 (A.D. Tarn : 2 O 271/2). Malheureusement, des problèmes structurels provoquent l’effondrement de la voûte de l’église le 6 juillet 1884. Les travaux précédents de Bréfeil et Rouayse sont mis en cause dans la catastrophe (Mahoux, p. 202-203). Excepté le clocher qui est structurellement indépendant de la nef, l’église doit être entièrement reconstruite. Les travaux sont réalisés entre 1886 et 1888 par l’entrepreneur Ulysse Bertrand dirigé par l’architecte départemental Hess (A.D. Tarn : 2 O 271/2). La commune et la fabrique de la paroisse financent conjointement la reconstruction. Des emprunts et une imposition extraordinaire sont nécessaires mais insuffisants pour subvenir aux dépenses des travaux (A.D. Tarn : 2 O 271/2). Le plus beau trésor de l’église est alors cédé au musée de Cluny contre une subvention : un triptyque en ivoire daté du 14e siècle (Mahoux, p. 204 ; A.D. Tarn : 2 O 271/2). Le maître-autel et la chaire sont commandés aux ateliers Virebent de Launaguet (Mahoux, p. 205), l’église peut alors accueillir sa première messe dès le 1er avril 1888. Quelques années plus tard, la partie occidentale de l’église entre à son tour en travaux sous la direction l’architecte toulousain Joseph Thillet. La tribune et le portail d’entrée sont réalisés en 1894 par l’entrepreneur Marcelin Reilhes (A.D. Tarn : 2 O 271/2). La façade du massif occidental est restaurée par l’entrepreneur Emile Calvet en 1896. Ce dernier emploie le sculpteur Dedieu pour la réalisation de sculpture en pierre de taille : la clef de porte aux armes de Gaston Fébus ainsi que huit corbeaux représentants plusieurs personnages de la Bible (A.D. Tarn : 2 O 271/2). L’architecte intervient également sur les flèches du clocher, il fait reconstruire entièrement deux des trois flèches. La flèche centrale est conservée mais ses mâchicoulis sont refaits (A.D. Tarn : 2 O 271/2). A la suite de ces travaux, le grand orgue provenant de la maison Théodore Puget est installé en 1896 (Mahoux, p. 205). Le conseil municipal remplace l’horloge du clocher en 1922, la nouvelle provient de la Maison Odobey Cadet (A.D. Tarn : 2 O 271/2). Les vitraux du choeur sont installés lors de la reconstruction en 1886-1888 par M. Châlons, peintre-verrier à Toulouse. Les archives de la reconstruction indiquent que M. Châlons est l’auteur des vitraux de l’église, aucun autre maître-verrier n’est mentionné (A.D. Tarn : 2 O 271/2). On peut supposer qu’il soit l’auteur de l’intégralité des vitraux. Cependant, le vitrail de la première chapelle sud est différent des autres vitraux. Il est daté de 1938 et signé A. Ouillac. Le vitrail central du choeur porte les noms du curé Thiéry et du maire Picard ainsi que les armoiries de la ville, celles du pape Léon XIII et celles de l’archevêque d’Albi Jean-Emile Fonteneau. Ces noms et armoiries n’indiquent pas un financement personnel mais une liberté prise par le maire et le curé de l’époque. Cette liberté est vivement critiquée par la municipalité suivante (A.D. Tarn : 2 O 271/2). Le choeur et les chapelles attenantes sont recouverts de peintures murales réalisées après la seconde guerre mondiale. Les peintures du choeur suivent un même programme iconographique représentant trois sacrements. Elles sont signées André Poudens et datées de 1947 et 1948. De gauche à droite figurent le Baptême peint en mai 1948, l’Eucharistie en 1947 et la Confirmation en février 1948. Les peintures de la chapelle de gauche sont peintes par M. André en 1949 et représentent la vie de Saint-Sulpice, patron de l’église. La seconde chapelle est dédiée à Sainte-Cécile, patronne du diocèse d’Albi, les peintures portent la signature de F. Soulier et la date de 7 novembre 1949. Deux autres noms figurent sur cette peinture (N. Crassous, R. Faure).
Brique
Tuile creuse
Plan allongé
1 vaisseau
Voûte d'ogives
Toit à deux pans ; croupe polygonale
L’église est orientée et se présente sur un plan allongé. La nef est flanquée de chapelles latérales dont la taille harmonisée forme deux bas-côtés. Le chevet de forme polygonale est augmenté de chapelles rayonnantes. Le massif occidental est flanqué de deux grandes tours, il est surmonté d’un clocher-mur et de trois flèches polygonales. Des contreforts rythment les élévations latérales de la nef, chaque intervalle correspond à une travée signifiée par une arcature aveugle contenant une fenêtre haute. Les élévations de la nef sont couronnées de garde-corps ajourés à remplage quadrilobé ponctuées de pinacles à fleur de lys. Les chapelles disposent également de garde-corps et de pinacles mais les décors diffèrent quelques peu et sont agrémentées de sculptures de gargouilles. Les baies de la nef et des chapelles se composent d’un meneau, de deux lancettes et d’un réseau d’intrados trilobé. Le chevet muni de trois chapelles rayonnantes possède le même aspect que la nef et les chapelles latérales. Le massif occidental, haut de 40 mètres, est considéré comme le clocher-mur le plus haut du Tarn. Il se compose d’une façade monumentale et deux tours accolées. La façade conserve les traces du premier clocher du Duc de Berry : la série d’arcatures aveugles placée à mi-hauteur devait probablement déterminer la hauteur du premier clocher. Ces arcatures reposent sur des culots sculptés de modillons en pierre, ils représentent des personnages de la Bible. La partie supérieure de la façade comporte un registre de mâchicoulis surmonté de quatre baies campanaires. Un second registre de mâchicoulis parcourt le sommet de la façade et des deux tours. Un édicule octogonal surplombe la façade, il est ajouré, couronné de mâchicoulis et surmonté d’une flèche polygonale. Les tours de forme carrée sont surmontées de flèches polygonales. Le portail situé sur le massif occidental, est agrémenté de quatre voussures de briques reposant sur des chapiteaux sculptés en pierre de taille. La clef de voûte de la voussure extérieure porte les armoiries de Gaston Fébus. Les dimensions du portail paraissent réduites par rapport à l’aspect monumental du massif. Les tours et les mâchicoulis renforcent l’aspect défensif de l’église souhaité lors de sa construction. La nef de six travées est agrémentée de voûtes en ogives quadripartite en brique. Les arcs doubleaux de la nef et du choeur reposent sur des piliers aux chapiteaux floraux. Les chapelles sont également voûtées en ogives mais les nervures reposent sur des culots. Les deux chapelles adjacentes au choeur sont recouvertes de peintures murales hagiographiques, l’une dédiée à Sainte-Cécile, l’autre à Saint-Sulpice. Les chapelles sont toutes dotées de vitraux représentant différents saints ou scènes invoqués dans l’église : la Résurrection du Christ, le Baptême du Christ, Notre-Dame du Rosaire, Sainte-Germaine de Pibrac, Notre-Dame de Lourdes, le Purgatoire, Saint-Sulpice, Sainte-Marguerite-Marie, la Sainte Famille, le Lavement des pieds et la Piéta. L’orgue est installé dans une tribune en bois contre le mur occidental de la nef. Les trois chapelles rayonnantes visibles depuis l’extérieur sont matérialisées dans le choeur par trois grandes arcades brisées dans la continuité des chapelles latérales. Ces arcades sont murées et recouvertes par les peintures murales d’André Poudens. La partie centrale est réservée au Saint Sacrement, les deux autres arcades sont percées de porte permettant l’accès à la sacristie. L’iconographie des vitraux du choeur est traditionnelle, sont représentés des scènes de la vie du Christ, la Vierge, Saint-Joseph, les quatre évangélistes, saint Pierre et saint Paul. Les vitraux de la nef, placés en partie haute, sont à décors géométriques et floraux.
Sculpture ; peinture ; vitrail
Armoiries ; Immaculée Conception ; Vierge de Pitié ; Christ en croix ; Christ ressuscité ; saint Jean ; saint Matthieu ; saint Pierre ; saint Marc ; saint Luc ; saint Joseph ; Lazare ; Purgatoire ; sainte Marguerite Marie Alacoque ; sainte Germaine de Pibrac ; sainte Cécile ; saint Sulpice ; pinacle ; fleur de lys ; quadrilobe ; trilobe ; gargouille ; culot ; chapiteau ; modillon ; David ; Moïse ; Daniel
Les armoiries de Gaston Fébus figurent sur le portail de l'église, son blason est : écartelé d’or aux trois pals de gueules et d’or à deux vaches de gueules. Les modillons sculptés sur la façade occidentale représentent des personnages de la Bible, sont identifiés David, Moïse et Daniel.
Clocher-mur
Propriété de la commune
Affecté au clergé
2016
(c) Communauté de communes Tarn-Agout ; (c) Inventaire général Région Occitanie
2016
Cadot Fabien
Dossier individuel
Conseil régional Occitanie - Direction de la Culture et du Patrimoine - Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - Espace Capdeville, 417 Rue Samuel Morse, 34000 Montpellier - 05.61.39.62.47