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Plateforme ouverte du patrimoine

Ancien collège de Jésuites actuellement maison de la culture

Désignation

Dénomination de l'édifice

Collège

Genre du destinataire

De clercs réguliers de la compagnie de Jésus

Destination actuelle de l'édifice

Maison de la culture

Titre courant

Ancien collège de Jésuites actuellement maison de la culture

Localisation

Localisation

Occitanie ; 82 ; Montauban ; rue du Collège

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Montauban centre

Canton

Montauban 6

Adresse de l'édifice

Collège (rue du)

Références cadastrales

1830 T 610, 611, 613 ; 2010 BM 308

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

En ville

Partie constituante non étudiée

Église

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

2e moitié 17e siècle ; milieu 19e siècle

Commentaires concernant l'attribution de l'édifice

Attribution par source

Description historique

L'édifice actuel semble avoir été bâti à partir de 1658. Cette date est en effet celle à laquelle le receveur des tailles en Quercy, Michel de Colom, se porte acquéreur d'une série de maisons de la rue des Soubirous-Bas. Il apparaît que ce dignitaire voulut mettre à profit la démolition des fortifications pour mener à des fins personnelles une véritable opération de rénovation urbaine. De par ses hautes fonctions et grâce à l'influence qu'il en tirait, Michel de Colom obtint aisément l'accord des particuliers dont il convoitait les parcelles et passa une série de conventions d'achat. Le 23 mai 1661, la municipalité fait promesse de vente à Colom du vacant du Darnage à condition de n'y point bâtir. Pourtant, le 19 décembre 1662, les consuls cèdent à Michel Colom un terrain d'environ 420 m² sur lequel il se devra de faire bastir les aysements pour servir au public. L'emplacement est rempli d'immondices. Colom s'engage à le nettoyer et à y faire construire, à sa charge, deux garde-fous. Une série d'opérations de remembrement foncier sont mises en route par Colom, des échanges de parcelles sont organisés et ce n'est qu'ensuite que le notable commence la construction de la belle demeure qu'il souhaitait posséder dans ce quartier devenu agréable depuis sa rénovation. En 1664, le bâtiment n'était pas encore terminé. Il semble que Colom fut dans l'obligation de bâtir deux maisons indépendantes. On trouve à cette date des baux donnant des descriptions de cette vaste demeure en briques avec deux entrées principales sur la rue des Soubirous et qu'elle consistait en deux corps de logis séparés par le moyen de la basse-cour et d'un grand degré à repos commun et extérieur à l'exemple de nombreux hôtels montalbanais. L'un des corps de bâtiment donnait sur la rue, l'autre sur les fossés de Campagnes. Tous deux disposaient de deux étages surmontés d'un galetas ; sur la rue, chaque étage comportait trois chambres et sur les fossés seulement une salle et une chambre. En mars 1664, le gros ouvre est assez avancé pour que le charpentier Pierre Mesplet puisse établir un devis. L'acte de vente du bâtiment aux Jésuites date de 1676. Il la description de l'édifice qui compte une "grande basse-cour dans laquelle il y a une muraille qui divise la dite basse-cour et toute la maison en deux maisons et en deux basses-cours, et joignant le jardin, il y a encore une autre petite basse cour avec une écurie et un puits muré, confrontant les dites maison et jardin en corps du devant avec la rue des Soubirous bas sur laquelle rue sont les deux portails et entrées principales desdites deux maisons". La localisation précise de l'hôtel original est impossible car les constructions ultérieures l'ont englobé et profondément modifié. Les corps de logis dans lesquels vivait Colom semblent avoir disparu au siècle dernier. Le Chanoine Gayne et René Toujas (op.cit.) supposent que ces bâtiments étaient situés en bordure de la cour intérieure qui figure sur le cadastre de 1830 à l'est de l'église Saint-Joseph, dans l'alignement des contreforts de cette église. Vendu aux Jésuites le 23 octobre 1676 pour 20.000 livres, l'hôtel de Colomb installé dans un lieu alors réputé sain et fort commode pour le public et suffisamment vaste pour pouvoir y bastir toutes les classes avec une église connut alors une série d'agrandissements qui aboutirent à sa physionomie actuelle. Les Jésuites achètent une série de maisons qu'ils rasent pour édifier leurs bâtiments, remploient les briques des démolitions à la construction du collège et ne cesseront d'agrandir leur fonds par achat ou par échange. Ils entreprirent en effet la construction de la chapelle (1677), actuelle église Saint-Joseph et peut être celle des deux tourelles qui dominaient les vastes jardins installés sur les anciens fossés de la ville. Le nouvel établissement ouvre ses portes à la rentrée de 1678, date à laquelle la municipalité leur concède ses droits sur l'ancien fossé mitoyen ou vis-à-vis de leur propriété en échange de quoi ils acceptent d'y recevoir les eaux du surplus du fossé depuis la porte des Cordeliers qui seront captées dans un aqueduc, relais provenant des Cordeliers. En 1680, ils acquièrent une rasée (120 m2) des Jacobins. Le 24 décembre 1683, ils achètent un jardin de deux coups (240 m2), contigu à l'est au couvent des frères prêcheurs de Villenouvelle, au sud au chemin allant du faubourg au ruisseau Lagarrigue, à l'ouest au jardin des Jésuites et un particulier, au nord, à la vigne des Jacobins et d'autres personnes. Leur fonds, évalué à 4.350 m² était donc très vaste. La révocation de l'Edit de Nantes laissa espérer aux Jésuites un accroissement de l'effectif de leurs élèves qui les incita à agrandir leurs locaux. Le projet, soumis en 1687 au contrôleur général des finances et évalué à 30.433 livres, fut repoussé à cause de sa cherté. II servira toutefois de guide aux travaux effectués en 1690. La réalisation des aménagements du collège fut confiée à deux maîtres maçons, Raymond Laygue et Pierre Fouilhous qui s'engagèrent le 29 mars 1690 devant le syndic et procureur du collège à construire "pour 24 sols la canne carrée de muraille tous les ouvrages et massoneries du batiman que les R. P. Jésuites". Le Collège des Jésuites, dans son aspect définitif, n'a donc pas été élevé en une seule campagne de travaux. On s'est efforcé d'adapter et de relier la nouvelle construction aux bâtiments qui existaient déjà. Pour aboutir à un ensemble homogène et ressemblant le plus possible au projet qui avait été envisagé, en particulier l'occupation de l'espace central par une large cour, il fut nécessaire de démolir une partie des bâtisses. En 1701, l'établissement comptait quelques 300 élèves, parmi lesquels un certain nombre de fils de familles protestantes. En 1703 une terrasse fut édifiée au levant à la hauteur du 1er niveau le long du corps de logis principal : elle permettait de descendre au jardin situé en contrebas dans la dépression des anciens fossés de la ville. Après l'expulsion des Jésuites par Louis XV, en 1763, l'enseignement est confié à six professeurs issus du clergé séculier. Deux ans plus tard, l'établissement connait une véritable consécration en obtenant le titre de Collège royal. En 1791, les prêtres-professeurs qui tous, sans exception, ont refusé de prêter serment civique, sont accusés "d'inspirer à leurs élèves la haine et le mépris pour la Révolution. " Ils sont remplacés par des prêtres constitutionnels, patriotes authentiques, mais qui ne tardent pas à devenir à leur tour suspects. Finalement le collège ferme ses portes le 15 juin 1793 pour une toute autre affectation. Menacé à la fois par l'invasion étrangère et la révolte intérieure, la Patrie est proclamée en danger. L'armée des Pyrénées en particulier, opposée aux Espagnols, ne dispose pas de pièces d'artillerie en quantité suffisante. C'est alors que Jeanbon Saint-André, en sa qualité de représentant du peuple en mission, décide la création d'une fonderie de canons dans les locaux de l'ancien collège. Elle sera alimentée en métal par la réquisition des objets d'églises et des cloches, par des collectes et des achats. En trois ans d'activité, jusqu'à sa fermeture en 1796, la fabrique montalbanaise fournira aux armées de la République un total de 358 canons. Bonaparte dans son souci de préparer les futurs cadres de la nation, réorganise complètement l'enseignement secondaire, créant deux types d'établissements, les lycées entretenus aux frais de l'Etat et les collèges municipaux. Celui de Montauban s'installa en 1806 dans les anciens bâtiments des Jésuites. L'enseignement, à base de latin, ne différait guère finalement de celui des pères jésuites sous l'Ancien Régime. Après la sixième classe où entraient des enfants de 9 ans au moins, il y avait deux années de grammaire, puis deux d'humanités ou lettres classiques (3° et 2° classes), enfin une année de mathématiques spéciales ou de philosophie. Le professeur de dessin à l'époque n'était autre qu'Ingres père. L'uniforme, comme dans les 337 collèges et les 36 lycées de l'Empire français en 1810 comportait: "un habit de drap gris-de-fer, collet, revers et parements ponceau (rouge foncé), doublure en serge même couleur, le revers coupé droit, boutons jaunes en métal, enfin un chapeau français". La création du département du Tarn-et-Garonne par Napoléon en 1808, avec Montauban à sa tête, pouvait laisser espérer la transformation du collège municipal en lycée impérial. Mais, malgré un avis très favorable de l'inspecteur d'académie de Toulouse, les démarches n'aboutirent pas. II fallut attendre le Second Empire et l'action du maire bonapartiste de la ville, Prax-Paris, pour voir enfin la création d'un lycée de garçons à Montauban. Et en 1869, les élèves gagnèrent les bâtiments tout neufs de l'actuel collège Ingres. Le 21 décembre 1880, la loi Sée rencontra à Montauban un accueil particulièrement favorable auprès de la municipalité républicaine d'Alexis Bergis. Et le vieux collège des Jésuites, à la rentrée d'octobre 1882, vit s'inscrire 120 élèves aux "Cours provisoires d'enseignement secondaire pour jeunes filles", promu "Lycée national" l'année suivante. Les locaux de l'ancien Collège qui abritaient aussi une école primaire de garçons, s'avèrent vite insuffisants. Et ils ne permettent pas de recevoir de pensionnaires, alors que les demandes affluent de toute la région. C'est ainsi que la municipalité prit la décision de bâtir à l'extrémité du faubourg Lacapelle le lycée Michelet. II ouvrit ses portes le 11 octobre 1886. Pourtant la fonction enseignante de l'Ancien Collège n'est pas terminée pour autant. Au début du 20e siècle, la ville y assurait des cours du soir (dessin, musique, langues vivantes, sciences) très fréquentés. On y trouvait en même temps une école communale de garçons, une autre de filles, ainsi qu'un cours complémentaire. De nombreux travaux de réparation sont menés mais la vétusté des bâtiments tricentenaires entraîna finalement leur désaffection en 1965. Le percement du boulevard Midi-Pyrénées et les aménagements urbains des années 1970 menacent de faire disparaître ce bâtiment. Une souscription est lancée et l'ancien Collège des Jésuites est sauvé. L'immeuble est protégé au titre des monuments historiques (façades et toitures) depuis 1972. L'immeuble abrite aujourd'hui la maison de la Culture et loge bon nombre d'associations culturelles. Il fait l'objet de plusieurs campagnes de réaménagement intérieur dans les années 1980 (installation d'un studio de danse) et d'une importante restructuration en 2006 (installation du centre d'interprétation de l'architecture et du patrimoine) conduite par l'architecte Raymond Cascarigny.

Description

Matériaux du gros-œuvre

Brique

Matériaux de la couverture

Tuile creuse

Typologie de plan

Plan régulier

Description de l'élévation intérieure

Sous-sol ; 3 étages carrés

Typologie du couvrement

Voûte en berceau brisé

Partie d'élévation extérieure

Élévation ordonnancée sans travées

Typologie de couverture

Toit à longs pans ; toit à longs pans brisés

Emplacement, forme et structure de l’escalier

Escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour, cage ouverte ; escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour, cage ouverte ; escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour, en maçonnerie ; ascenseur

Commentaire descriptif de l'édifice

Le bâtiment s'organise sur un axe nord sud, le long du boulevard Midi-Pyrénées. Deux corps de logis perpendiculaires ferment la cour principale où aboutit l'escalier monumental qui dessert les trois niveaux de l'immeuble. Une tourelle d'angle termine l'édifice au nord tandis qu'un pigeonnier anime la façade est, le long du boulevard. Les trois niveaux de la partie sud de l'immeuble sont desservis par escalier tournant à retour sans jours en maçonnerie. Un ascenseur assure également cette fonction. Les murs du bâtiment sont construits en brique. Dans l'angle nord-ouest, le sous-sol est doté d'une cave voûtée.

Protection et label

Date et niveau de protection de l'édifice

1972/03/06 : classé MH

Précision sur la protection de l'édifice

Façades et toitures

Référence aux objets conservés

IM82100114 ; IM82100115 ; IM82100117 ; IM82100118

Typologie de la zone de protection

Secteur sauvegardé

Intérêt de l'édifice

À signaler

Statut juridique

Statut juridique du propriétaire

Propriété de la commune

Conditions d'ouverture au public

Ouvert au public

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2007

Date de rédaction de la notice

2007

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Chabbert Roland

Cadre de l'étude

Typologie du dossier

Dossier avec sous-dossier

Adresse du dossier Inventaire

Conseil régional Occitanie - Direction de la Culture et du Patrimoine - Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - Espace Capdeville, 417 Rue Samuel Morse, 34000 Montpellier - 05.61.39.62.47