Chapelle ; église paroissiale
Saint-Joseph
Chapelle Saint-Joseph puis église paroissiale Saint-Joseph
Occitanie ; 82 ; Montauban ; Collège (rue du)
Montauban centre
Montauban 6
Collège (rue du)
1830 T 612 ; 2010 BM 61
En ville
Collège
IA82100024
2e moitié 17e siècle ; milieu 19e siècle
Attribution par travaux historiques ; attribution par source
Le 10 mars 1677, les pères Jésuites conclurent un bail à bâtir avec deux maçons montalbanais, Guillhaume Coffinhal et Gérard Calvet. Ces deux artisans s'engageaient à "bastir toultes les murailles et piliers de l'église et le clocher que les PP. Jésuites veulent faire édifier dans l'enclos de la présente ville". Le 15 juin 1677, la réalisation du plancher qui devait recouvrir l'église est confiée aux charpentiers Raymond Cabaye et Antoine Proa. Quelques jours plus tard, le 30 juillet 1677 un accord est conclu avec les menuisiers Jean Grassias, Michel Rapilhard et Pierre Quèbre pour la construction du grand portail de l'église et de 16 croisées pour les fenêtres. La constuction fut rapidement menée puisque le 5 janvier 1678 quittance fut donnée par les maçons ; l'ornementation peinte du plafond récemment installé est réalisée par Jean Bergis au mois de mars. Le contrat de ce peintre et vitrier montalbanais prévoyait en outre la réalisation d'un faux retable en trompe-l'oeil sur le mur plat du chevet et la décoration de deux chapelles latérales. La chapelle connaît par la suite d'importantes modifications, notamment la construction d'une voûte en 1751. Les offrandes des fidèles permettent alors la réfection de l'ensemble des fenêtres et le réaménagement de la salle haute située au-dessus de la nef en dortoir. Au cours de cette même campagne, les pères jésuites firent remplacer la vieille tribune en bois du fond de l'église qui était devenue insuffisante, mais qui surtout déparait l'ensemble après les embellissements apportés à l'édifice. Financée par la communauté de Montauban après qu'un décrêt du Conseil d'Etat eut reconnu la nécessité de venir en aide aux religieux, cette tribune fut réalisée d'après les plans de l'architecte Ramond. Dans la décennie 1780, des travaux de consolidation sont entrepris sur un pilier du chevet (sur trois pieds de hauteur) au-dessus du ruisseau Lagarrigue ainsi que la réfection du portail dont les briques étaient rongées. En 1793, la chapelle est désaffectée suite à la suppression du lycée. Elle servit quelques temps d'annexe à la fonderie de canons venue s'implanter dans les locaux du collège, puis abrita un atelier de salpêtre dont l'activité se prolongea jusqu'en 1804. Erigée en église paroissiale avec le Concordat de 1801, l'église ne fut rendue au culte que plusieurs années plus tard. L'abbé Balzac, premier curé de la paroisse fut nommé au mois d'août 1803. Il prit possession d'une église "entièrement dépravée, remplie d'une quantité de terre qui avait été lessivée, les fenêtre sans vitraux et dégradées, la voûte d'une noirceur étonnante, sans portes, et pour tout dire, en un mot, il trouve une grange". Jusqu'en 1808, l'abbé Balzac se consacra à la réhabilitation de son église, célébrant les offices dans une salle voûtée contiguë, située dans l'aile nord du collège. Le poids de la restauration estimé à 9.240 francs fut intégralement supporté par la fabrique qui lança un emprunt et organisa une quête. Les travaux débutèrent à la fin de l'été 1804 avec une remise en état sommaire du bâtiment. Une fois les terres déblayées, carrelé à neuf et repeint, l'édifice accueille une cérémonie de réconsciliation le 31 octobre 1804 ; la dédicace de Saint-Joseph lui est alors octroyée. Ingres père participa à la réhabilitation de l'édifice en concevant d'abord le plan d'aménagement du choeur avec le maître-autel et le retable. L'église, d'abord succursale, est érigée en cure de seconde classe par ordonnance de Charles X en 1828. Tout au long du 19e siècle, de nombreuses interventions visent à réparer et à embellir d'édifice. Un projet de construction de deux chapelles est à l'ordre du jour dans les années 1840-1834 mais les fonds sont principalement consacrés à des réparations plus urgentes. Les travaux concernent surtout "les réparations du sanctuaire, de la tribune et des autres parties intérieures". Dans une lettre adressée à la reine le 16 février 1835, le curé de Saint-Joseph indique avoir fait les réparations, sans en avoir les ressources, pour un montant de 4700 francs. Il indique que les paroissiens "qui appartienent à la classe ouvrière" n'ont pu donner que 1500 francs, la fabrique se trouvant ainsi dans l'incapacité d'acquitter ses dettes. Ainsi, en mars 1835, un secours fut sollicité à l'appui d'un plan et devis établi par l'architecte de la ville Fragneau. Le 5 octobre 1835, Léon de Malleville, député du Tarn-et-Garonne, intervint à son tour auprès du ministère des cultes. Toutes ces demandes n'aboutirent pas. Les travaux de consolidation du chevet durent être repris dans les années 1840. Le 26 novembre 1845, l'architecte Fragneau adressa un rapport au Maire de Montauban dans lequel il préconisait de consolider les murs de l'église après démolition des restes des murs du gymnase et conseillait, en attendant, d'évacuer le dortoir situé au dessus des voûtes de l'église et de suspendre le culte. Informé de ce rapport, le préfet demanda le 1er décembre 1845 qu'un projet fut rapidement établi. Mécontents des conclusions de l'architecte de la ville, les fabriciens produisirent une contre-expertise établie le 17 décembre 1845 par un architecte dont la signature est malheureusement illisible. Il propose des mesures conservatoires telle que la construction d'un patin pour rechausser le mur de l'église du côté du ruisseau mais invite à enlever le dortoir qui pèse sur l'église. Les documents manquent pour suivre l'évolution du projet, mais c'est un autre devis des "travaux à exécuter pour la consolidation de l'église Saint-Joseph du côté du ruisseau Lagarrigue, sans démolir le dortoir du collège situé au-dessus du plafond de l'église" qui fut approuvé par le conseil municipal le 27 août 1846 et par le préfet le 5 septembre suivant. Au lendemain des grands travaux qui créèrent la place de la Halle (place Prax-Paris) au chevet de l'église, apparut un projet de réaménagement de l'église qui allait jusqu'à proposer d'inverser le sens de l'édifice et de créer une nouvelle façade du côté nord. Evalué à 40.000 francs, ce projet soutenu par les paroissiens fut rejeté par une délibération du conseil municipal du 21 janvier 1899. On dut se contenter d'un aménagement plus modeste réalisé par l'architecte de la ville Maurou consistant en la construction d'un escalier accolé au mur de l'église pour donner accès à la place. L'église est agrandie à la fin du 19e siècle par la construction d'une chapelle communicant avec la nef. Conçus d'après les plans de l'architecte Maurou, les travaux furent adjugés à l'entrepreneur Jacques Boulet le 20 juillet 1899 et livrés le 9 octobre suivant. L'édifice ne devait plus connaître de modifications significatives jusqu'à l'aménagement des salles paroissiales qui, à la fin du 20e siècle, le privait de ses chapelles latérales est.
Brique
Tuile creuse
Plan allongé
1 étage carré
Fausse voûte d'arêtes
Élévation ordonnancée
Toit à longs pans
Le plan de l'église consiste en un haut corps de bâtiment rectangulaire à deux niveaux, l'église proprement dite et un salle haute séparés par un plancher. L'église dispose d'une nef unique à cinq travées inégales, dont la première forme le sanctuaire à chevet plat. Une fausse voûte d'ogives surbaissée couvre le vaisseau de manière continue. Le plan a évolué avec la création de sacristies et de chapelles latérales aujourd'hui conservées sur le flanc ouest seulement. L'élévation intérieure est à deux niveaux, le premier rythmé par des pilastres doriques qui déterminent les travées, le second avec des fenêtres hautes inscrites dans les lunettes de la voûte. Le mur de chevet se caractérise par les puissants contreforts destinés à étayer la façade qui dominait autrefois le ravin du ruisseau Lagarrigue. La façade sud, couronnée par un fronton triangulaire orné de denticules est marquée par l'ordre dorique. L'occultation de deux fenêtres qui prolongeaient la série de celles du reste de l'édifice, a fortement déséquilibré cette élévation dont le troisième niveau, orné d'un cadran solaire (presque effacé) n'est plus perceptible. Le portail d'entrée est orné de pilastres soutenant un fronton interrompu par une niche. Au-dessus de l'église, l'ancien dortoir du collège occupe toute l'emprise du bâtiment. Cette vaste salle, aujourd'hui assombrie par l'opturation de toutes ses fenêtres ouest et sud a perdu son plafond et se trouve donc sous charpente apparente. Le sol est un carrelage de terre cuite de petit module, probablement daté du 18e siècle. L'accès au dortoir se fait par la tour du clocher qui flanque l'église du côté est et dont les niveaux inférieurs font partie intégrante de l'aile nord de l'ancien collège. L'escalier d'origine est conservé à partir du 2e étage. Il dessert la salle de l'ancien dortoir et les salles superposées du clocher.
Peinture
IM82003694 ; IM82100059 ; IM82100580 ; IM82100613 ; IM82100615 ; IM82100616
Abords d'un monument historique ; secteur sauvegardé
Propriété de la commune
Ouvert au public
2007
(c) Inventaire général Région Occitanie ; (c) Ville de Montauban
2007
Chabbert Roland ; Giraud Marie-Odile
Sous-dossier
Conseil régional Occitanie - Direction de la Culture et du Patrimoine - Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - Espace Capdeville, 417 Rue Samuel Morse, 34000 Montpellier - 05.61.39.62.47