Fort
Fort de la Croix Faron
Provence-Alpes-Côte d'Azur ; Var (83) ; Toulon
Var
Mont Faron
2e moitié 18e siècle (détruit) ; 2e quart 19e siècle ; 3e quart 19e siècle
Attribution par source ; attribution par source ; attribution par source
Dans le cadre du projet général pour la défense de Toulon du directeur des fortifications de Provence Milet de Monville, en 1763-1766, est prévu un programme de fortification du Mont Faron. Un premier retranchement en pierre sèche est alors édifié à la Croix-Faron, bientôt remanié et complété en 1793 par les troupes anglaises occupant Toulon. Un nouveau programme d''ensemble de fortification du Mont Faron, lancé en 1836, comporte la construction d''une tour sur le point haut de la Croix-Faron, dans le retranchement existant. La forme originale de cette tour casematée est arrêtée en février 1840 par le chef du génie A. Louis, sur un dessin du capitaine Faissolle. Elle servira immédiatement de modèle à d''autres projets de tours sur le Mont Faron, dont la tour Beaumont, seule réalisée. Le chantier s''achève en 1844. En 1868, parallèlement à la réalisation de la «Crémaillère du Faron » qui relie le fort Faron à la Croix-Faron, est proposée la construction d''une redoute maçonnée s''appuyant sur la tour de 1844. Le plan en est fixé en 1870, et deux ans plus tard commence la réalisation de ce qui est désormais un véritable fort. Devenu pièce maîtresse du nouveau système défensif du Mont-Faron redéfini en 1873 par le colonel Le Masson, directeur des fortifications, ce fort anticipe par certains aspects (sa caserne casematée) la normalisation des forts et batteries détachées promue la même année à l''échelle nationale par le général Séré de Rivières. Cette montée en puissance du projet architectural s''accommode mal de la tour de 1844, qui est dérasée d''un étage. Encore tributaire du système bastionné, l''enceinte du fort comporte aussi des tourelles d''aspect néo-médiéval, ouvrages mieux adaptés à l''escarpement rocheux. Nouveauté au sein des fortifications du Faron, deux vastes souterrains en caverne (taillés dans le roc) sous le fort, sont prévus pour doubler les positions de tirs de batterie par un niveau souterrain. Achevé non en 1873 (date gravée au frontispice de la porte), mais en 1875, le fort est alors armé de 38 pièces d''artillerie à longue portée. Faute de mise en service de la batterie souterraine, cet armement est réduit à 15 pièces en 1891. En 1933, la batterie haute est adaptée par la DCA pour recevoir quatre canons anti-aériens.
Calcaire ; moellon ; enduit ; brique
1 étage carré
Voûte d'arêtes ; voûte en berceau ; voûte plate ; voûte en berceau segmentaire
Élévation à travées
Escalier dans-oeuvre : escalier tournant, en maçonnerie ; escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour, en maçonnerie
Le fort de la Croix-Faron occupe le point culminant sud-est de la montagne, couronnant directement l''escarpement vertical nord. Sa batterie principale, à la cote d''altitude 563m, surplombe le site du fort Faron de 170m, à 600m de distance vers le sud/sud-ouest. Les deux forts sont reliés directement de fossé à fossé par l''ouvrage de retranchement défensif dit Crémaillère du Faron, gravissant la pente du versant. L''enceinte du fort adopte un plan irrégulier et asymétrique. Long d'environ 180m d'est en ouest, d''escarpe à escarpe, le fort est étranglé en largeur dans sa partie médiane, du fait du contour de l''escarpement rocheux nord, largement échancré entre deux avancées rocheuses. Le long front sud, surplombant la ville et la Rade de Toulon, et le côté de l''entrée ouest, sont traités comme des fronts bastionnés classiques bordés d''un fossé. Large de 110m, le front d''entrée est encadré d''un bastion casematé à l''angle sud-ouest (2) et d''un demi-bastion plein au nord-ouest (1) presque symétriques en plan. Le bastion 3, vers le milieu du front sud, se distingue par l''absence d''un véritable angle de capitale, les deux faces n'en formant qu''une, bombée. Le front Est, très court (20m) est doublé par une batterie basse flanquée de deux tourelles semi-circulaires casematées (4,5) ; son côté sud fait saille sur le front sud à la manière d''un demi-bastion. Le revêtement haut du front Est comporte aussi une petite tour casematée (6) à l''angle nord-est. Le front nord irrégulier comporte une avancée angulaire (7) avec pseudo-tourelle arrondie. Cette avancée correspond au secteur élargi de l''enceinte qu''occupait la tour de 1844, de plan demi-circulaire (diamètre 26m) dont l''infrastructure (ancien étage de soubassement à casemates rayonnantes) est toujours en place.La batterie haute occupe les 4/5e nord de la surface intérieure du fort. Un point bas au sud (rupture de pente du terrain naturel) a déterminé l''implantation encaissée de la cour intérieure, étirée en longueur le long du front sud pour desservir à gauche la caserne casematée rectiligne (100m de long, 11 travées de casernement, deux travées d''escalier) bâtie au pied de la batterie haute, et défilée par elle. La porte du fort, dans le grand axe de la cour, est de ce fait immédiatement accotée au flanc du bastion sud-ouest (2). Le fort comporte deux monte-charges d''artillerie liés aux batteries haute, basse, et souterraine. L''un, au centre de la façade de la caserne, surmonté d''un porche haut voûté d''arêtes, relie l''entrée du couloir d''accès au premier souterrain en caverne (nord) à la batterie haute et à ses magasins. L''autre forme un large puits profond de 20m (avec escalier tournant en partie en fer), descendant au second souterrain en caverne (nord-est) depuis une salle voûtée qui termine la communication casematée entre la cour et la batterie basse est.Les casemates et citernes casematées sont voûtées en berceau ou berceau surbaissé. Les casemates de la grande caserne sont voûtés en berceau segmentaire sur deux niveaux reliés par 2 escaliers à rampes droites. Le logement du commandant, occupant le bâtiment d'étage de la porte du fort est couvert de voûtes plates portant terrasses.L’ensemble des maçonneries et parements du fort, revêtements d’enceinte et façades des bâtiments, est mis en œuvre en pierre calcaire dure blanche. Les parements intérieurs sont entièrement revêtus d’un enduit couvrant à la chaux hydraulique, peint ou badigeonné. Les parements des ouvrages du fort de 1872-1875 sont en moellons équarris. La brique est employée principalement dans les façades des casemates de la caserne, dans la façade du bâtiment d’étage de la porte du fort.
Propriété publique
2009
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
2011
Corvisier Christian ; Fournel Brigitte
Dossier individuel