Fort
Fort du Cap Brun
Maison
Fort du Cap Brun
Provence-Alpes-Côte d'Azur ; Var (83) ; Toulon
Var
Cap Brun (le)
2e quart 19e siècle
4e quart 19e siècle ; milieu 20e siècle
1847 ; 1878 ; 1893 ; 1896
Porte la date ; daté par source ; daté par source ; daté par source
Attribution par source ; attribution par source ; attribution par source ; attribution par source ; attribution par source ; attribution par source
Une première redoute de campagne avait été établie sur la hauteur du Cap Brun en 1793, lors de l’investissement de Toulon par la flotte anglo-espagnole, par une compagnie assiégeante. L’occupation de la hauteur par un ouvrage pérenne de défense terrestre s’intègre dans le renouvellement des projets généraux d’amélioration des fortifications des fronts de terre de Toulon, dans la décennie 1830. Le premier projet voit le jour en même temps que celui du fort du Grand Saint-Antoine sur le Faron, en 1841. Alors, le plan du fort est défini par le chef du génie Louis et le capitaine Devaufleury. Ce plan à cinq bastions avec cavalier d’artillerie et caserne est maintenu en 1843 par chef du génie Dautheville et le capitaine Long. Les travaux n’ont pas commencé, retardés par l’acquisition lente des terrains. En 1846, puis en 1848, le capitaine Séré de Rivières, sous l’autorité du chef du génie Corrèze, définit le plan définitif du projet, sans changement des grandes lignes, mais amélioré et simplifié en terme de régularité géométrique et de rationalité des communications défensives. Pour optimiser l’économie du chantier qui doit composer avec des versants escarpés et une roche friable, le chef du génie imagine un système automoteur de noria de wagonnets sur rails assurant à la fois l’amenée de matériaux depuis la mer et l’évacuation des gravois, fonctionnant par contrepoids le long des pentes du terrain. Il en confie la conception et l’exécution au capitaine de Rivières. Le gros des travaux était fait fin 1849, mais le chantier qui devait être clos en 1852 attendit 1858 pour d’ultimes finitions. Deux branches de retranchement prévues au projet d’origine, jusqu’en 1848, pour relier le fort à la mer de part et d’autre de la pointe du Cap et de sa batterie basse, n’ont pas été exécutées. En 1872, le fort était armé de 12 canons. En 1878, une nouvelle génération de batteries de côte placées en altitude porte à accroître la part de défense côtière sur le site du fort, en créant d’abord une batterie haute extérieure. En 1893 un magasin à poudres en caverne est créé dans le fort, en partie pour cette batterie, et en 1896 une nouvelle batterie de côte de huit canons (4 de 240mm, 4 de 95) est installée à l’intérieur même du fort. Elle est détruite lorsque le fort est réaménagé, en 1946, pour servir d’école aux timoniers de la Marine, ce qui entraîne aussi le dérasement des banquettes du cavalier. En 1967, l’école cède place à la résidence du préfet maritime, qui change peu l’aspect général.
Calcaire ; moellon ; calcaire ; pierre de taille ; brique
Système bastionné
1 étage carré
Voûte en berceau ; en brique
Élévation à travées
Terrasse
Escalier de distribution extérieur ; escalier dans-oeuvre
La hauteur du Cap Brun, arête rocheuse escarpée et irrégulière à 100m d’altitude a fait l’objet d’un gros travail d’adaptation de la part des ingénieurs du génie, en particulier le jeune Séré de Rivières, pour servir d’assiette à un fort de plan pentagonal bastionné relativement régulier, dont la conception d’ensemble, très représentative de cette génération 1840, présente d’importantes analogies avec le fort du Grand Saint-Antoine, sur de plus grandes dimensions. Le fort est distant de la mer, à vol d’oiseau, de 150m à 280m (pointe du Cap). il surplombe directement la batterie basse côtière du cap. Flanqué d’un bastion à chaque angle, le fort est étiré en longueur dans l’axe est-ouest (170mX80m hors œuvre) et comporte quatre fronts. Le front de tête, nord, côté terre (2-3), et le front de gorge sud face à la mer (5-1) tendent chacun à une certaine symétrie, par la disposition des flancs et face des moitiés de bastion qui les encadrent. Les bastions du premier ont des proportions normales de part et d’autre de la courtine la plus longue du pentagone (100m), tandis que les faces des bastions du front de gorge, qui encadrent directement la caserne casematée (longue de 54m), sont très allongées, proportionnellement aux flancs. Le front latéral est, ou front d’attaque (1-2) est sensiblement plus large (courtine longue de 53m) que le front opposé. Ce dernier, à l’ouest malgré son faible développement, est un couronné, c'est-à-dire à trois bastions (3-4-5), dont celui d’axe (4) n’est qu’un bastionnet. La moitié nord-ouest fait face à l’arrivée du chemin d’accès, et constitue le modeste front d’entrée (3-4) dont la courtine, longue de 25m (la plus petite du pentagone), accueille en son centre la porte du fort, à pont-levis (supprimé) et corps de garde. Cette implantation latérale de l’entrée (commune au fort du Grand saint-Antoine), n’est pas classique ; l’emplacement habituel est le milieu du front de gorge, ici occupé par une poterne au centre de la caserne. Le fort est retranché d’un fossé à contrescarpe revêtue, discontinu, de tracé tenaillé. Le glacis est formé et conservé du côté de l’attaque (1-2). L’intérieur du fort est occupé sur un tiers de sa superficie par les hautes plates-formes du cavalier d’artillerie, batterie haute de défense terrestre, aujourd’hui nivelé, qui borde les fronts d’attaque et de tête (1-2-3). Ces terrasses dominent et défilent la cour de la caserne et le reste de l’aire intérieure. La batterie basse occupait les trois bastions correspondant, reliés entre eux par un chemin de ronde sur les courtines, le 1 et le 2 reliés à la cour par des communications en tunnel dites poternes, passant sous le cavalier. Une rampe intérieure relie la porte du fort à la cour de la caserne « en fossé », de plan en L. Non défensive, la caserne, millésimée 1847 est d’un type classique de la période, rectangulaire (54mX19m), à deux niveaux de casemates transversales et travées de culées, sous toit-terrasse. Les citernes et la poterne sont en soubassement. Sous le cavalier, des casemates à usage de cuisine et magasin à vivres, puis le magasin à poudres en caverne de 1893, avec son couloir d’isolement, débouchent sur la cour en L.
Bon état
Fort bastionné très homogène représentatif de l’architecture militaire de la décennie 1840, bien représentée par ailleurs à Toulon.
Propriété de l'Etat
2011
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
2012
Corvisier Christian
Dossier individuel