Batterie
Batterie basse du Cap Brun
Centre de loisirs
Batterie basse du Cap Brun, actuellement centre de loisirs de la Marine Nationale
Provence-Alpes-Côte d'Azur ; Var (83) ; Toulon
Var
Cap Brun (le) ; (bas)
4e quart 17e siècle ; 2e quart 19e siècle ; 1er quart 20e siècle
4e quart 19e siècle ; 2e quart 20e siècle
1695 ; 1847
Daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; daté par source ; porte la date
Attribution par travaux historiques ; attribution par source ; attribution par source
En 1695, Antoine Niquet, directeur des fortifications de Provence rédige et cartographie un projet de batteries de côte nouvelles à élever autour de la rade de Toulon. Une douzaine de batteries ouvertes sont construites l’année même par les entrepreneurs toulonnais Gaspard Chaussegros et César Aguillon, dont la batterie 29, future batterie basse du Cap Brun, construite par Chaussegros et achevée en avril 1696. Il s’agissait d’un épaulement de terre maçonné de plan anse de panier, ouvert à la gorge. Dans son projet général de 1701, Vauban proposait de reconstruire la batterie du Cap Brun selon un parti plus ambitieux, véritable fortin bien retranché, avec « cornichon » (petit ouvrage à cornes) et réduit casematés. Ce projet est écarté. Entre 1703 et 1707, l’armement de la batterie passe dix à treize pièces de 24 livres, complétées par un mortier. En 1768, elle compte au nombre des sept batteries ouvertes de la rade armées seulement en temps de guerre. En 1794, l’armement est renouvelé : la batterie, dotée d’un four à boulets, compte neuf pièces de 36 montées sur affûts marins et un mortier de 12 pouces. Il n’y a plus que trois pièces de 36 en 1810. L’épaulement est fermé à la gorge d’un mur d’enceinte crénelé avec un corps de garde. Cet état des lieux est entièrement renouvelé entre 1846 et 1849 sous l’autorité du chef du génie Corrèze, parallèlement à l’achèvement du fort de la hauteur du Cap Brun. Un second épaulement de batterie est construit à l’est (ou à gauche) du premier, refondu, à la gorge duquel est bâti un réduit de batterie, corps de garde modèle 1846 n°1. L’armement attesté avant 1869 est de seize canons de 30 et deux mortiers de 32. L’artillerie est ensuite rayée, limitée à treize pièces en 1873. Vers 1895, chaque épaulement, remanié, reçoit quatre emplacements de tir, pour pièces de 240mm et de 95. En 1905-1907, le site est aménagé pour recevoir le poste d’observation optique et de commande de torpilles « V » avec son projecteur de repérage des cibles et son local technique. L’occupant allemand, en 1944, dans le cadre de son programme de fortification côtière Südwall, crée sur place une casemate béton pour pièce de 75mm.
Calcaire ; moellon ; enduit ; calcaire ; pierre de taille ; béton ; béton armé
1 étage carré
Voûte en berceau
Élévation à travées
Terrasse ; toit à deux pans
Escalier hors-oeuvre : escalier en vis, en charpente métallique ; escalier dans-oeuvre : escalier en vis, en charpente métallique
Le cap Brun forme une large avancée rocheuse entre la partie nord-est est de la grande rade, et la petite anse dite Port Méjean, dominée par la « hauteur » que couronne le fort. Il est divisé en deux pointes en forme d’isthme très découpé, espacées de 300m. La batterie basse du Cap Brun depuis sa fondation initiale de 1695, occupe la pointe de l’ouest, face à la grande rade, à 20m d’altitude, pointe dont le second épaulement de 1846-1849 déborde la limite côté est. Cette pointe comporte un gros rocher avancé naturellement retranché par une faille.L’ensemble de la batterie se décompose en plusieurs éléments bien distincts : -Les deux épaulements des batteries d’artillerie proprement dits, plusieurs fois remaniés et aujourd’hui dérasés et très mal conservés (sans vestiges des emplacements de tir).-Le réduit de batterie, soit le corps de garde crénelé modèle 1846, type n°1, à la gorge de l’épaulement de droite.- le poste de commande torpille à projecteur de1905-1907, avec son bâtiment de service.De l’épaulement de droite, superposé à celui de 1695 mais plus long, ne reste que le soubassement utilisé comme parking. A son extrémité droite (ouest) un souterrain donne accès à un petit bloc poste d’observation circulaire en béton armé, sans doute de 1944. De l’épaulement de gauche, à environ 60m du premier ne reste qu’une grande traverse-abri (magasin aux projectiles), ruinée, sous laquelle (arche millésimée 1847) passe le chemin qui reliait la batterie à la pointe ouest du cap. Millésimé 1847 au-dessus de la porte, le corps de garde crénelé à un seul niveau logeable surmonté d’une plate-forme à parapet crénelé ponctué de bretèches, est à peu près conforme au modèle-type n° 1 de 1846, adapté au service d’une batterie de douze canons, exigeant un personnel de soixante hommes. Il comporte trois grandes casemates de casernement transversales desservies par un corridor médian et deux travées de culée, l’une intégrant la porte à pont-levis et sas, encadrée de la cuisine (sur la citerne) et de la loge du chef de poste. Détail hors normes : l’escalier d’accès à la plate-forme n’est pas une volée droite dans œuvre, mais une vis dans une cage-tourelle hors-œuvre au milieu du grand côté nord. Les crénelages et les jours éclairant les casemates ont été défigurés par les restaurations d’après guerre. Au bout de l’ancien fossé nord subsiste l’imposant bloc béton de forme tripartite caractéristique, de la casemate R671 construite par les allemands en 1944. Les aménagements du poste optique de 1905 occupent le rocher isolé en tête de cap, utilisé comme un ouvrage défensif passif formant parados : il est traversé d’un grand souterrain en caverne, tunnel desservant en tête le poste de combat et l’abri du projecteur, relié par un escalier en vis en fer à une petite plate-forme (poste de commande). La coupure encaissée entre rocher et cap est occupé par une cour cimentée fermée à l’est sur laquelle débouche en hauteur l’entrée du souterrain-caverne et auquel est adossé le bâtiment de machinerie et d’hébergement du personnel. Le côté ouest de la cour, à l’extrémité de ce bâtiment, s’ouvre sur un petit appontement pour les livraisons par mer.
Mauvais état ; restauré
Exemple de batterie de côte ouverte complexe plusieurs fois transformée depuis 1695. L’état actuel vaut pour le corps de garde crénelé de 1847 et surtout pour le poste optique de 1905, incomplet mais remarquable.
Propriété de l'Etat
2011
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
2012
Corvisier Christian
Dossier individuel