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Plateforme ouverte du patrimoine

Édifice logistique dit bâtiment de l'Horloge

Désignation

Dénomination de l'édifice

Édifice logistique

Titre courant

Édifice logistique dit bâtiment de l'Horloge

Localisation

Localisation

Provence-Alpes-Côte d'Azur ; Var (83) ; Toulon

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Var

Partie constituante non étudiée

Horloge publique ; forge ; atelier de fabrication ; bureau ; bureau d'études

Nom de l'édifice

Arsenal

Références de l'édifice de conservation

IA83001934

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

2e moitié 18e siècle

Commentaires concernant l'attribution de l'édifice

Attribution par source ; attribution par travaux historiques ; attribution par travaux historiques ; attribution par travaux historiques

Description historique

Le premier pavillon de l’horloge de l’arsenal de Toulon avait été construit en 1672 contre le revêtement de la face droite du demi-bastion ouest de l’enceinte de la darse de Raymond de Bonnefons, interrompant la série des magasins de désarmement des navires adossés à ce revêtement. C’était un porche monumental surmonté d’un campanile en charpente, par lequel on passait de l’espace intra muros de la darse, à l’aire extra muros du « petit parc », où le projet Vauban de 1679 établit le nouvel arsenal et la darse neuve, à l’abri de l’extension de l’enceinte du corps de place. En 1756, Jean-Joseph Verguin, ingénieur chargé de la direction des travaux d’architecture de l’arsenal, fit un premier projet de reconstruction, proposant un long bâtiment neuf sur l’emplacement même des magasins en série, sur deux niveaux et 29 travées de fenêtres, et sept portes de plain-pied avec le quai. Le pavillon de l’horloge était traité comme un beffroi de pierre surmontant un avant-corps central de la façadeAu revers du revêtement de l'ancien demi-bastion et du nouveau bâtiment projeté, avait été construit en 1741 un bâtiment affecté aux forges donnant sur le quai oriental du fossé du chantier naval. Implanté dans un axe biais par rapport aux magasins (puisque la face droite du demi-bastion n’était pas parallèle au côté est rectangle du chantier naval), ce demi-bastion rejoignait ceux-ci en angle aigu par son extrémité sud. Le projet Verguin ne fut approuvé définitivement qu'en 1773, après avoir été redessiné avec quelques adaptations et variantes. Dans l'état réalisé, la tour de l’horloge, abritant à sa base l'escalier principal du long bâtiment, n'est plus au centre mais à l’extrémité nord de celui-ci. La construction des édifices été confiée en 1774 à l'entrepreneur architecte local Toussaint Romain, titulaire d’un marché pluriannuel pour les ouvrages à faire aux bâtiments civils de l’arsenal ; en 1776 Pierre Audibert et Joseph Padirac, sculpteurs établis à Toulon et à La Seyne, et employés par la marine à la décoration des navires du roi, réalisent la sculpture des quatre cadrans d’horloge qui ornent la tour, et le beffroi reçoit la cloche de l'ancien pavillon de 1672. En 1777, le bâtiment des forges de 1741 avait été démoli et reconstruit à neuf sur les mêmes bases dans sa moitié nord, suivie bientôt par la reconstruction de la moitié sud, joignant en angle aigu le bâtiment de l’horloge le tout formant un plan triangulaire parfait avec cour étroite refermée au nord par une petite aile en retour. Le rez-de-chaussée de la grande aile était dévolu aux bureaux des ingénieurs de la marine (constructeurs de vaisseaux) et du contrôle. L’étage était affecté aux ateliers des vitriers, menuisiers et sculpteurs (constructions navales) et aux bureaux des officiers du port et des constructions navales.Le bâtiment est touché par les bombes alliées en 1943 et 1944, ses ruines sont déblayées après la Libération, en conservant la tour, mais en supprimant une grande partie des ruines. Après 1950, un campanile de fer contenant une cloche factice imitant celle de 1672 est installé en haut de la tour, à la place d'un observatoire en béton qui y avait été placé en 1929.

Description

Matériaux du gros-œuvre

Calcaire ; moellon ; enduit ; calcaire ; pierre de taille ; brique

Matériaux de la couverture

Tuile ; tuile creuse mécanique

Description de l'élévation intérieure

2 étages carrés

Typologie du couvrement

Voûte en berceau brisé

Partie d'élévation extérieure

Élévation à travées

Emplacement, forme et structure de l’escalier

Escalier intérieur : escalier tournant, en maçonnerie, en charpente

Commentaire descriptif de l'édifice

L’actuel bâtiment de l’horloge, bâti sur un quai en avancée dans le bassin de la darse neuve, conserve ses trois corps, ou ailes, disposés en triangle, élevés d’un étage sur rez-de-chaussée en continuité de niveau de toits (tour de l’horloge exceptée). La partie du bâtiment principal régnant au sud de l’avant corps carré qui enveloppe la tour de l’horloge a disparu en grande partie après 1944 : elle est réduite à six travées de fenêtres sur les vingt-neuf qu’elle comportait. Le court prolongement (deux travées) de ce bâtiment au nord de l’avant-corps de la tour, et la petite aile nord, plus étroite, en retour d’angle aigu vers l’ouest, sont conservés, dans leurs dispositions générales, tels qu’ils ont été terminés vers 1785. L’aile des forges, en retour d’angle droit de la petite aile nord, n’est conservée que sur les neuf premières travées de sa partie principale, qui en comportait seize. Sa façade extérieure a été remaniée.Les façades extérieures de la petite aile nord, avec ses onze travées, et celles de ce qui reste du bâtiment principal, soit également onze travées, en incluant l’avant-corps de l’horloge, conservent leur aspect régulier avec fenêtres à chambranle en pierre blanche et couvertes d’un arc segmentaire. Les façades, revêtues d’un enduit rose, sont soulignées horizontalement d’une plinthe en pierre blanche, d’un bandeau entre deux niveaux, teinté en rose, et d’une corniche. La tour de l’horloge et l’avant-corps carré qui en enveloppe la partie inférieure, large de trois travées de fenêtres et saillant tant en façade extérieure que sur l’étroite cour intérieure triangulaire, concentre l’essentiel de l’intérêt architectonique de cet ensemble. Ce bloc carré assure en outre les fonctions cumulées d’escalier principal du bâtiment et de porche d’entrée entre le quai et la cour intérieure.La façade extérieure de l’avant-corps est hiérarchisée par la présence de chaînes d’encoignure en pierre de taille. Au-dessus du niveau d'égout du reste du bâtiment, un surcroît d’élévation avec corniche fortement saillante est couronné d’une balustrade enveloppant la plate-forme dallée qui entoure la partie émergente de la tour carrée de l’horloge. Large de 5,75m hors oeuvre, la partie inférieure de la tour carrée forme le noyau central de l’avant-corps, large de 9,50m à 10m dans œuvre. Au rez-de-chaussée, le passage d’entrée axial traverse la base de la tour par deux arcades en plein-cintre, entre la tour et la porte sur cour, et dessert latéralement deux escaliers symétriques, montant entre tour et murs d'enveloppe, en deux volées en retour d’équerre, jusqu’au palier de l’étage formant corridor derrière la façade extérieure. Les quatre côtés autour de la tour, sont couverts d’une voûte en berceau brisé continue qui porte la plate-forme dallée supérieure, la tour jouant le rôle de pilier central. Le passage traversant la tour dessert à ce niveau l’escalier en bois qui monte en quarts tournants à l’intérieur du carré central dans le beffroi proprement dit. L’élévation de la tour au-dessus de la plate-forme dallée à balustrade est construite en pierre de taille calcaire tendre, et comporte un ordonnancement décoratif sur ses deux étages et ses quatre côtés. Le premier est évidé d’une grande arcade en plein-cintre à chambranle, couverte ; les angles sont soulignés de pilastres toscans. Au second étage, les pilastres ioniques encadrent une baie circulaire conçue d’origine pour le cadran de l’horloge, avec clef en agrafe et, à la base du cercle, un motif baroque avec masque, drapés et rinceaux. Un étage attique aveugle porte la plate-forme sommitale, sur plancher revêtu de feuilles de plomb, bordée d’un garde-corps en ferronnerie.

État de conservation (normalisé)

Restauré

Protection et label

Typologie de la zone de protection

Zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager

Intérêt de l'édifice

À signaler

Eléments remarquables dans l'édifice

Horloge publique

Observations concernant la protection de l'édifice

Historiquement emblématique de l'Arsenal de Toulon, donc intimement lié au port de guerre, le bâtiment de l'horloge et son beffroi qui rythmait les heures de travail, relève cependant bien davantage de l'architecture civile que de l'architecture militaire. Le beffroi évoque des réalisations contemporaines d'architecture édilitaire. Pour autant, la robuste structure voutée du soubassement du beffroi s'apparente à celles réalisées dans quelques bâtiments militaires contemporains de la place-forte de Toulon (boulangerie de l'Arsenal, casemates du fort Sainte-Catherine).

Statut juridique

Statut juridique du propriétaire

Propriété de l'Etat

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2014

Date de rédaction de la notice

2015

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Corvisier Christian ; Cros Bernard ; Fournel Brigitte

Typologie du dossier

Sous-dossier

Vue générale du bâtiment de l'horloge, prise de la darse vieille, sud-est.
Vue générale du bâtiment de l'horloge, prise de la darse vieille, sud-est.
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
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