Batterie
Batterie de côte
Batterie Saint Pierre des Embiez
Batterie de côte Saint Pierre des Embiez
Provence-Alpes-Côte d'Azur ; Var (83) ; Six-Fours-les-Plages
Var
Saint-Pierre ;
En écart
Place forte de Toulon
IA83003208
4e quart 17e siècle ; 1er quart 19e siècle ; 3e quart 19e siècle (détruit)
1863
Daté par source ; porte la date
Attribution par source ; attribution par source ; attribution par source ; attribution par source ; attribution par source ; attribution par source
Au tournant du XVIe et du XVIIe siècle, deux tours circulaires à vocation défensive existaient dans l'île des Embiez, l'une servant de noyau au château bâti au point culminant de l'île pour Barthélémy Lombard, qui avait obtenu en 1594 l'érection des salines des Embiez en fief héréditaire, l'autre plus bas, dite "la Tour Fondue", sans doute ancien farot (tour à feu de garde), détruite dès 1646. La politique de mise en place de batterie de côte pour la défense de la rade du Brusc, esquissée par Vauban et par Antoine Niquet dès 1688, donne lieu à la mise en place de trois batteries sommaires en 1695, en des points indiqués par le maréchal de Tourville, dont une aux Embiez. En 1757, le sieur Roquepiquet, officier du génie, propose le principe d'installer une nouvelle batterie à la pointe nord-ouest de l'île, soit à Saint-Pierre. Ce projet est repris en 1762 et 1764 par Milet de Monville, directeur des fortifications de Toulon, puis en 1777 par le sieur d'Optère, qui proposent deux batteries distinctes sur l'île, dont le casernement serait installé au château. En 1794, après la reprise de Toulon aux anglais, un rapport sur la défense des côte indique l'absence de tout armement aux Embiez, et propose la construction d'un fort sur la hauteur. Peu après, une petite batterie sommaire, armée de deux pièces de 16 livres, est établie au sud-ouest de l'île. La batterie de la pointe Saint-Pierre reste en projet, précisé en 1810 : l'armement proposé est de deux pièces de 24 livres, deux de 18 et un mortier de 12 pouces. L'épaulement de batterie est réalisé à la suite, et armé de deux canons de 24 livres et d'un mortier de 12 pouces. Un nouveau projet pour la batterie de St Pierre des Embiez, daté du 25 mai 1812, signé de Geoffroy, major du génie, sous-directeur des fortifications, et de Riouffe-Lombard, adjudant du génie, sous l’autorité du colonel Alexandre de Dianous, directeur des fortifications de Toulon, propose, pour un budget de 97500 fr, de construire à la gorge de l'épaulement existant une tour-réduit du modèle-type n°1 défini en 1811, adapté à une garnison de 60 hommes. Le projet comporte aussi -reprenant une idée proposée en 1777- l'occupation de l'îlot voisin du Petit Raveau par une batterie annexe, et la construction d'une chaussée liant l'îlot à la côte. Ce projet n'est pas réalisé, et l'épaulement de 1810 est jugé trop petit, trop sommaire, non retranché, dès 1818 ; à cette date, la batterie sud-ouest de l'île est dite de Courcoussas. En 1841, le programme général de remise aux normes des batteries arrêté par la commission de défense des côtes reconsidère la fortification de l'île des Embiez à une échelle plus ambitieuse : il s'agit de construire un fort bastionné sur la hauteur et de reconstruire la batterie de Saint-Pierre, selon un programme comparable à celui réalisé au cap Brun à cette période. A partir de 1846, des projets et contre-projets précis sont proposés, divergeant sur le principe et sur la forme, avec 10 ans d'ajournement entre 1848 et 1858, le parti a choisir divisant l'opinion des chefs du génie, des inspecteurs du génie et des directeurs des fortifications. La principale alternative tient au fait de faire de la batterie de Saint-Pierre un fortin bastionné, plus ou moins puissant, en faisant l'économie du fort de hauteur, ou de défendre le projet de ce fort, en plus de la batterie. Dans tout les cas, la batterie, fermée, est dotée d'un réduit type 1846 pour 60 hommes, soit tour crénelée, soit corps de garde défensif, remplacé dans un des projets (1860) par un casernement casematé sous cavalier. En 1862 et 1864, le fort de hauteur est à nouveau projeté, d'où le retour pour Saint-Pierre d'un projet de batterie polygonale fermée mais non bastionnée, pour dix pièces d'artillerie, avec un corps de garde crénelé type 1846, revu pour 50 hommes selon un modèle-type défini en 1861. Ce projet est dessiné par le capitaine Marchand, sous la direction d'Antoine Long, chef du génie de Toulon. Il est réalisé en 1863-1864 pour la batterie, mais le fort de hauteur, trop coûteux, ne voit pas le jour. Abandonnée en 1881 et déclassée définitivement en 1889, la batterie de Saint-Pierre reste entretenue jusque l'entre deux guerres, pour le casernement que procure son corps de garde. En 1958, l'entrepreneur marseillais Paul Ricard achète l'île des Embiez pour y entreprendre d'ambitieux aménagements de loisir ouverts au public. Il y crée en 1966 un institut océanographique, et fait réaliser d'importants travaux au corps de garde de la batterie de Saint Pierre, pour l'approprier aux usages de musée, salle d'aquariums marins, bibliothèque, salle de conférence et laboratoires de cet institut. Terminés en 1971, ces travaux entrainent l'adjonction d'un étage en surélévation de la plate-forme, en ciment armé, et entrainent le dérasement des restes de l'épaulement, traverses et parados de la batterie.
Pierre ; moellon ; parement ; calcaire ; pierre de taille ; parement
Voûte en berceau segmentaire
Terrasse
Escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour, en maçonnerie
Le seul élément conservé de l'ancienne batterie de 1863-1864 est son réduit, soit le corps de garde crénelé type 1846 adapté 1861. De l'épaulement détruit de la batterie proprement dite, il ne reste que des vestiges très dégradés des deux traverses, avec un petit escalier maçonné en pierre de taille. Millésimé 1863 au-dessus de la porte, le corps de garde crénelé est retranché par un étroit fossé du côté de l'entrée et sur les faces latérales. Son modèle-type, redéfini 1861 s'apparente davantage au modèle-type n° 2 de 1846 par ses deux grandes casemates, dans des dimensions plus amples et des proportions moins allongées : 20,50m / 15, 30m. Sa hauteur est de 8,20m. Le parement ordinaire extérieur est un compromis entre un appareil polygonal et un opus incertum, panachant des moellons de basaltes, de quartzites et des schistes locaux. La pierre de taille est soit un calcaire marbrier dit de Tourris, contrastant avec les moellons, réservée à l'encadrement de la porte à pont-levis, aux linteaux et appuis des créneaux du rez-de-chaussée et à la tablette du parapet, soit un calcaire ocre, marneux, employé pour les chaînes d'angle des bretèches, pour les arcs des fenêtres et les encadrement des créneaux. Les dalles de tablette ont été retournées d'un quart et reposées de chant, et forment parement d'une partie de l'étage bâti en surélévation en 1966-1971. Conformément aux modèles-types 1846, le corps de garde a un seul niveau logeable casematé surmonté d’une plate-forme à parapet crénelé ponctué de huit bretèches. il comporte deux grandes casemates de casernement transversales dans sa partie médiane, et aux deux extrémités, une travée dite « de culée », plus étroite subdivisée en trois petites casemates dont les voûtes contrebutent perpendiculairement celles des grandes casemates. La travée de culée antérieure intègre en son centre la porte et son sas d’entrée, relativement étroit. Les murs latéraux des travées de culées sont deux fois plus épais que les autres, pour absorber la poussée des voûtes des trois petites casemates ; plus épais aussi est le mur de fond de la travée de culée postérieure, qui abritait les deux magasins à poudres percés chacun d’un évent en chicane, dans le mur postérieur. Les six créneaux de chaque côté des deux grandes casemates, et deux créneaux surmontés de chaque côté de la porte surmontés d’un fenestron demi-circulaire, sont bien conservés en dépit des murages liés aux aménagements intérieurs actuels. Ceux-ci occultent presque entièrement les dispositions internes du corps de garde. L'étage ajouté, vu de l'extérieur, a été intégré d'une manière habile, sans destruction ni repercements, traité comme un attique sur entablement, les seules fenêtres étant au-dessus des bretèches, et évoquant des embrasures à canon.
Batterie ouverte
Remanié
Réduit de batterie réaffecté à l'usage d'institut océanographique en partie ouvert au public, d'où une architecture remaniée dans les années 1970.
Propriété d'une personne morale
Occupé par l'Institut océanographique Paul Ricard
2017
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
2018
Corvisier Christian
Dossier individuel