Maison ; hôtel
Maisons ; hôtels
Pays de la Loire ; Vendée (85) ; Fontenay-le-Comte
Fontenay-le-Comte commune
4294 bâti INSEE ; 1400 repérés ; 132 étudiés
2e moitié 15e siècle ; 16e siècle ; 17e siècle ; 18e siècle ; 19e siècle ; 1ère moitié 20e siècle
Les conclusions de l'étude des maisons et des hôtels particuliers de Fontenay-le-Comte, ainsi que l'exposé des conditions de l'établissement de ces conclusions, sont amplement détaillés dans le texte annexé au dossier. Les 4294 immeubles sont ceux dénombrés lors du recensement de 1999 ; ils correspondent à 6493 logements. Le chiffre de 1400 maisons et hôtels repérés se décompose ainsi : un peu plus de 1000 individus à l'intérieur du secteur sauvegardé, où le repérage a été exhaustif ; environ 400 individus à l'extérieur du secteur sauvegardé, dans les écarts et les anciennes communes de Charzais et Saint-Médard-des-Prés, où le repérage a été moins systématique. Enfin, le chiffre de 132 étudiés correspond aux 110 dossiers sur des maisons et aux 22 dossiers sur des hôtels, les trois-quarts à l'intérieur du secteur sauvegardé, en précisant que plusieurs dossiers concernent des maisons jumelles ou en série et que ce chiffre exclut la quinzaine de dossiers sur des demeures autres que les maisons et les hôtels, par exemple les cinq manoirs. Pour permettre l'établissement de certaines conclusions, il a été procédé au traitement statistique rapide de données concernant 812 maisons ou hôtels construits entre le 16e et le 20e siècle, choisis parmi le millier de demeures situées à l'intérieur du secteur sauvegardé, en partant des fiches de repérage établies conjointement par le Service régional de l'Inventaire et l'Agence Steff-Lemoine de Nantes, chargée de l'instruction du secteur sauvegardé de Fontenay. Ce groupe, en raison de l'étendue du secteur, peut être considéré comme représentatif de l'ensemble du corpus, en soulignant toutefois les particularités de la zone urbaine extérieure, où l'on note une plus forte proportion de demeures des 19e et 20e siècles, et surtout des zones rurales (écarts de Fontenay ou anciennes communes de Charzais et Saint-Médard) , où les maisons sont plus basses, plus larges et moins profondes, les espaces libres plus importants, l'alignement moins systématique. De cette analyse, se dégage, sinon une véritable typologie des demeures, du moins la pérennité de certains caractères formels, quels que soient l'époque ou l'emplacement considérés. Tout d'abord, la demeure fontenaisienne est presque toujours uni-familiale à l'origine, les immeubles étant très rares. Ensuite, la quasi totalité des logis (94%) sont à l'alignement et les façades des maisons sont contiguës. Un autre trait remarquable est l'uniformité des matériaux. L'utilisation de la pierre calcaire pour le gros-oeuvre est presque exclusive (98%) , les trois-quarts des façades sur rue étant en moellon, le reste en pierre de taille, cette dernière mise en oeuvre concernant des maisons légèrement plus élevées mais pas forcément plus larges. L'utilisation de la tuile creuse pour les toitures est générale mais non exclusive (82%) , puisque l'on constate 14% de toits en ardoise, le plus souvent pour des maisons plus importantes. Le gabarit, c'est-à-dire les dimensions et les proportions des demeures, est un élément clef de leur classification. L'éventail des largeurs des maisons oscille entre 2, 5m et 35 m, la moitié des individus ayant moins de 7, 5 m ; la largeur moyenne est de 9 m et la plus fréquente de 6 m. Le nombre moyen (fictif) de travées est de 2, 8 et le plus fréquent est de 2 travées ; 57% possèdent au maximum 2, 5 travées et les demi travées se rencontrent sur les petites maisons (1, 5 et 2, 5 travées, exceptionnellement 3, 5). Le rapport largeur/nombre de travées marque une évolution intéressante à 8, 5 m, puisque c'est à ce stade que l'on passe de 2, 5 à 3 travées. Quant à la hauteur des édifices, elle est en moyenne de 2, 5 niveaux (rez-de-chaussée, étage carré et niveau de comble plus bas) sur un niveau de sous-sol. Les niveaux francs sont en majorité (60%) ; 26% des maisons ont 2 niveaux, 29% en ont 2, 5, 34% en ont 3 (cas le plus fréquent) et 9% en ont 3, 5. Le rapport largeur/hauteur marque une évolution vers 6, 5 m, largeur à partir de laquelle on note une majorité de maisons possédant 3 niveaux et non plus 2, 5. En ce qui concerne la distribution, outre la forte proportion de maisons possédant ou ayant possédé une boutique (le tiers, essentiellement des maisons étroites et élevées) et le fait que la quasi totalité des logis sont doubles en profondeur, l'élément capital est la position de la porte d'entrée : latérale pour 60% des individus, centrale pour 35%. La transition accès latéral/accès central se situe entre 8, 5 et 9 m, et c'est à ce niveau que l'on observe le passage d'un type de maison à un autre : d'abord une maison de 2, 5 travées, avec une seule pièce sur rue, accès et couloir latéraux, pour une largeur maximale de 8, 5 m, puis une maison de 3 travées à accès central, deux pièces sur rue et porte centrale donnant accès à un couloir médian, pour une largeur minimum de 9 m. Quant à l'escalier, il est presque toujours situé à l'arrière, rarement au milieu du logis (20%) , plus rarement encore à l'avant (à peine 10%) ; la position latérale (2/3 des cas) concerne plutôt les maisons ayant entre 4 et 10 m de large, la position centrale celles ayant entre 7 et 20 m. Sans même parler du décor, tout ce qui concerne de près ou de loin le style (types d'escalier, forme des cheminées, traitement des façades) , est intimement lié à l'époque de construction des édifices. Concernant ce dernier point, plusieurs observations s'imposent. Tout d'abord, le système de travées est général, ce qui reflète une certaine régularité, un souci de composition, voire de symétrie. Ensuite, on remarque dans près du quart des cas (presque tous du 19e ou du 20e siècle) un traitement des façades commun avec celui de la (ou des) façades voisines, qu'il s'agisse de maisons jumelles, en série ou, le plus souvent, de constructions simultanées dont les façades sont traitées en harmonie. Quant à la mouluration, sur 42% des façades, des bandeaux horizontaux séparent les étages et 83% des linteaux sont droits. L'analyse des types de corniches montre que le simple débord de chevrons (14% des cas) se rencontre sur des demeures modestes, basses et étroites, le cavet (8%) sur des demeures de mêmes proportions mais à une date tardive (après 1860) , la doucine (23%) sur des demeures de largeur voisine mais un peu plus hautes ; enfin, le larmier mouluré (40%) est presque toujours associé aux bandeaux horizontaux et se rencontre sur des demeures plus vastes, en moyenne de 3 travées et 3 niveaux. Dans le texte annexé au dossier, nous essaierons d'établir une typologie de la demeure fontenaisienne qui se fonde sur la configuration générale des oeuvres, leur gabarit, les matériaux mis en uvre, le traitement architectural de certains éléments et, ce qui est essentiel, leur distribution extérieure et intérieure. Dans cette perspective, trois facteurs ne peuvent être dissociés : l'emplacement des oeuvres dans la ville (en raison des contraintes topographiques, du parcellaire et de l'espace disponible) , le statut social de leurs occupants (moyens financiers et culturels, profession ou occupation) et leur datation. Sur ce dernier point, l'analyse met en relief l'absence d'uvres et la rareté des vestiges de l'époque médiévale, l'importance du corpus antérieur au 19e siècle (15% des façades datées, 22% du gros-uvre daté) et l'hétérogénéité des édifices, un exemple significatif étant celui des maisons du 16e siècle dont la façade a été refaite au 18e. Pour le 16e siècle, nous verrons que cet essai de classification des demeures est relativement aisé. Mis à part le cas très rare des maisons à une seule pièce sur rue et escalier en façade, ou celui des maisons d'une certaine ampleur à deux corps de logis en L, cour antérieure et escalier en vis à l'articulation des ailes, la typologie évolue vers des demeures de plus en plus profondes et complexes mais le plus souvent étroites (une pièce en largeur et accès latéral) ; on passe ainsi, avec plusieurs stades intermédiaires, d'une maison à un logis desservi par un escalier droit ou en vis placé à l'arrière, possédant une cour postérieure et un bâtiment de commun, à une maison à deux longs logis séparés par une cour, desservis chacun par un escalier placé à mi profondeur, et un bâtiment de commun au fond d'une deuxième cour. Pour le 18e siècle, la typologie est plus complexe, en raison de la réfection partielle des maisons des quartiers anciens et de la création de nouveaux quartiers où le parcellaire varie et où la place disponible est importante. En moyenne, les maisons sont plus larges et moins profondes qu'auparavant, mais les types de demeures sont nombreux entre la maison commerçante sur une parcelle laniérée, pérennisant un type plus ancien, et le vaste hôtel édifié le long de la grande percée du 18e. Une originalité fontenaisienne se dessine toutefois : la fréquence des demeures se situant aux confins de la maison bourgeoise et de l'hôtel aristocratique, reflétant une réalité sociale bien particulière.
Calcaire ; pierre de taille ; moellon
Tuile creuse ; ardoise
Les maisons et les hôtels de Fontenay sont presque tous construits en calcaire, pierre de taille pour les plus soignés, ou moellon. La grande majorité des bâtiments est couverte en tuiles, traditionnellement en tuiles creuses ; les autres le sont en ardoise.
Secteur sauvegardé
1994
© Inventaire général
2002
Réau Marie-Thérèse
Dossier collectif