Ensemble agricole
Ensemble agricole
Île-de-France ; Seine-Saint-Denis (93) ; Montreuil
Montreuil
En ville
17e siècle ; 18e siècle ; 19e siècle
Depuis le moyen-âge, la ville de Montreuil a tiré sa richesse de son activité agricole. La vigne et les légumes de plein-champ ont longtemps alimenté le marché parisien. Au début du XVIIè siècle, les horticulteurs ont mis au point une technique de culture des pêches dite "à la Montreuil" consistant à palisser les arbres sur des murs crépis de gypse qui restituaient la nuit la chaleur emmagasinée le jour, facilitant ainsi le mûrissement des fruits. Aux XVIIIè et XIXè siècles, la ville se couvre de murs orientés de façon à recevoir un ensoleillement maximum et un paysage original se développe : échiquier des clos, puits et portes mitoyennes, cabanes de jardiniers, alors que les maisons des horticulteurs deviennent plus cossues. Au XXè siècle, la culture des pêches est remplacée par celle des pommes et des poires ainsi que par la culture des fleurs. La ville s'est urbanisée et industrialisée, mais les murs ont structuré le paysage urbain et sont toujours présents, notamment dans le quartier dit des "murs à pêches" où ils recouvrent encore une zone de près de 40 ha. Les témoignages les plus anciens font remonter la culture en espalier sur des murs au début du 17è siècle. Cette technique se développe au 18è siècle, même si elle est gênée dans son extension par les privilèges seigneuriaux de circulation et de chasse qui s'opposent à la construction des murs. Au 19è siècle, vigne et légumes de plein champ reculent fortement devant la progression des pêchers et 500 km de murs sont construits. Les fruits produits obtiennent un grand succès et sont vendus comme produits de luxe dans les grandes cours européennes. Avec le chemin de fer, la pêche de Montreuil concurrencée par celle du midi disparaît mais est remplacée par les pommes, les poires, puis les fleurs. L'horticulture reste une activité importante jusque dans les années 1950, essentiellement en culture de plein-champ, ce qui explique la rapide dégradation des murs qui ne sont plus entretenus. Elle n'est plus aujourd'hui qu'une activité résiduelle et la zone dite des "murs à pêches" doit bénéficier d'un plan de réaménagement dans le cadre d'une ZPPAUP qui doit protéger les murs tout en leur donnant une affectation nouvelle. Si les premiers murs à pêches sont construits au début du XVIIè siècle, ils sont d'abord circonscrits au "vieux Montreuil". Leur développement maximal est atteint à la fin du XIXè siècle avec leur extension à l'ensemble du Haut-Montreuil dans les domaines de la vieille Boissière et de la Demi-Lune. Les murs de ce dernier domaine ont subsisté jusqu'aux années 1970, voire 1980, où s'est terminé le lotissement du quartier. Seuls subsistent comme ici, des murs en bordure de rue ou en fond de jardin privés. Par ailleurs, les murs isolés dans la ville sont nombreux, on les retrouve dans les parcs, en fondation de maison, le long des rues ou le long des passages qui marquent dans l'urbanisme actuel l'emplacement des anciens chemins d'accès aux clos.
L'ensemble est constitué de murs isolés dispersés dans la ville (murs en limite de rue, en fond de jardins privés, servant de soubassement à des constructions récentes, ou murs encore exploités par des horticulteurs) et des clos encore regroupés dans le quartier Saint-Antoine, qu'ils soient abandonnés, encore exploités ou transformés en jardins familiaux. On y trouve encore des cabanes de jardiniers traditionnelles, des puits mitoyens ou isolés, et des murs dans un état de conservation variable. Quelques maisons d'horticulteurs ont aussi été conservées.
Mauvais état
À signaler
Propriété publique,propriété privée
1999
© Inventaire général
1999
Auduc Arlette
Dossier avec sous-dossier