Mur de clôture
Mur à pêches
Murs de clôture (murs à pêches)
Île-de-France ; Seine-Saint-Denis (93) ; Montreuil
Montreuil
Montreuil
Haut-Montreuil
En ville
Ensemble agricole
IA93000082
19e siècle
Si les premiers murs à pêches sont construits au début du XVIIè siècle, ils sont d'abord circonscrits au "vieux Montreuil". Après la Révolution, la fin des privilèges seigneuriaux de chasse et de circulation permettent à ce système de prendre de l'ampleur. Il gagne peu à peu l'ensemble du plateau où l'ancienne seigneurie religieuse de Saint-Antoine est vendue comme bien national. Les clos appartiennent aux horticulteurs du centre-ville qui s'étendent ainsi au-delà de leur jardin et qui se font aider dans ces cultures par des ouvriers agricoles venus pour l'essentiel de Bourgogne. Le quartier Saint-Antoine est resté jusqu'à aujourd'hui consacré à la culture maraîchère, fruitière et florale et les murs à pêches y occupent encore une surface de presque 40 ha. L'abandon progressif des activités horticoles pose actuellement la question de l'aménagement de cette zone pour laquelle une procédure de ZPPAUP est à l'étude.
Pierre ; crépi ; plâtre
Les murs sont édifiés à l'aide de matériaux recueillis sur place, le banc de gypse qui constitue le sous-sol montreuillois ayant fourni le plâtre nécessaire, les pierres étant trouvées en creusant le sol même. Les fondations ont environ 0, 50 m de largeur et 0, 60 m de profondeur.On y place de grosses pierres, les vides étant comblés par de la terre, sans liaison de mortier. Les murs ont une largeur variant de 0, 45 m à 0, 55 m à la base et 0, 30 m environ au sommet. Leur hauteur moyenne est de 2, 70 m. En général, ils sont construits par sections alternées de 1 m, tout en pierre et plâtre, et de 2 m, en terre battue, boue, et pierre maintenues par une "chaîne" de plâtre étalée horizontalement tous les 0, 80m de hauteur, soit 3 chaînes superposées. Les murs sont couverts d'un chaperon en plâtre formant faîtière avec une saillie de 15 à 18 cm qui abrite les arbres et les fruits des intempéries. Le mur est crépi de plâtre, et le grand nombre de clous nécessaires au palissage dégradant rapidement le crépi, l'opération doit être renouvelée souvent. Le plâtre vient des carrières situées à l'emplacement des parcs des Beaumonts et des Guilands, il est souvent cuit sur place dans des fours à bois, ce qui explique la présence de morceaux de charbon encore visible dans l'enduit. Pour protéger les arbres des gelées et de la pluie, des paillassons étaient liés par des liens en osier sur des supports en fer scellés en haut des murs. La technique de culture montreuilloise est celle du pallissage "à la loque", bande d'étoffe qui maintient la branche sans la blesser et qui est fixée au mur par des clous forgés dans les Ardennes. La taille "à la Montreuil" donne aux pêchers une forme en éventail. Aux diverses opérations d'ébourgeonnement, d'effeuillage et de cueillette, les montreuillois ajoutent le tatouage des pêches qui consiste à fixer sur les fruits avant leur maturation des dessins découpés dans du papier, grâce auxquels le soleil dessinera ensuite des figurines, les armoiries des souverains, voire leur portrait. La culture des pommes et des poires à partir de 1880, donne lieu à la pratique de l'ensachage. Toutes ces productions sont ensuite commercialisées aux Halles où se trouve le "carreau de Montreuil".
À signaler
Propriété publique,propriété privée
1999
© Inventaire général
1999
Auduc Arlette
Sous-dossier