Brasserie (restaurant) ; centre commercial ; aérogare
Les Installations terminales, Orly 4 dans les années 1960
Île-de-France ; Val-de-Marne (94) ; Orly
Orly
Orly 4 (depuis 2019), Orly-Sud (de 1971 à 2019), Installations terminales (de 1961 à 1971) Aérogare Sud (1954 à 1961)
IA94000551
3e quart 20e siècle
Attribution par source ; attribution par source
Inaugurée le 24 février 1961, l'aérogare d'Orly devient très vite un symbole de la France des années 1960. Ses dimensions, ses innovations techniques, ses décors luxueux et ses multiples services et commerces, incarne de fait l’image de la modernité française et suscite un énorme engouement, dont la presse généraliste comme spécialisée se fait l’écho. En à peine un an, 3,4 millions de visiteurs sont déjà venus flâner sur les terrasses de ce nouveau monument national, y déjeuner en famille et faire des achats, mais surtout admirer l’incessant ballet des avions atterrissant et décollant… C’est l’époque des Dimanches à Orly, pratique populaire et festive que chante Gilbert Bécaud en 1963. Vitrine de la France, emblème de modernité, l’aéroport attire aussi bien les vedettes, qui viennent s’y faire photographier, que les cinéastes de la Nouvelle Vague: Jean-Luc Godard y tourne plusieurs scènes d’À bout de souffle (1960), Chris Marker en fait l’un des motifs principaux de La Jetée en 1962, comme Jacques Tati dans Playtime en 1967. Nombre d’autres films mettront en scène le terminal sud, tels que L'Homme de Rio de Philippe de Broca (1964), Le Clan des Siciliens d'Henri Verneuil (1969) ou Les Aventures de Rabbi Jacob de Gérard Oury (1973).L'inauguration de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle au nord de Paris en 1974 et deux attentats en 1975 qui entraînent la fermeture au public des terrasses d’Orly-Sud, marquent la fin de l'âge d'or de l'aéroport d'Orly.Ce dossier présente les espaces intérieurs des Installations Terminales, Orly 4 aujourd'hui, dans les années 1960. Dans ce dossier sont réunies des photographies issues des fonds photographiques du Groupe ADP et du musée Air France. Les photographies sont regroupées par étages, et par espaces. Dans ce dossier sont réunies également des brochures publiées par l'Aéroport de Paris (le Groupe ADP) et Air France.Brochures: -"Orly Installations Terminales", album de photographies destinées à la presse édité par l'Aéroport de Paris, 1961. -"Installations Terminales Orly", brochure éditée par l'Aéroport de Paris, 1961-"Orly à votre service", dépliant publié par l'Aéroport de Paris, 1965.-"Orly 7h30", brochure d'Air France, 1961.-"Air France 1962", rapport d’activité.-"Air France 1965", rapport d’activité.
Acier ; mur-rideau ; verre ; aluminium
6 étages carrés ; 2 étages de sous-sol
Élévation ordonnancée ; élévation ordonnancée sans travées
Terrasse
Escalier de distribution extérieur : escalier droit, cage ouverte
Énergie électrique
La description qui suit présente les aménagement des espaces intérieurs d'Orly 4 dans les années 1960. Les espaces intérieurs d'Orly 4 qui ont conservé leur aménagement des années 1960 sont décrits dans le dossier Espaces publics d'Orly 4.1er Sous-sol Centre commercial (disparu)La partie publique du premier sous-sol est occupée par une galerie commerciale. Elle est destinée, à l’origine, aux personnels del’aéroport et des compagnies aériennes, travaillant en horaires décalés. On y trouve un bar, un tabac, un marchand de journaux, un salon de coiffure, une pharmacie, un photographe, une banque, un confiseur, un cordonnier, un teinturier et un supermarché Félix Potin.Bar du centre commercial (disparu)Michèle van Hout Le Beau: Femme avec une guitare, Femme desservant une table (panneaux en Formica) Aménagements: établissement Martin MéalletMobilier: chaise 3107 série 7 (Arne Jacobsen)Le rez-de-chausséeGrand HallConception des aménagements: le service des décorateurs de l’Aéroport de Paris et Bernard van Hout Long de 190 m, il est divisé en deux parties: à l’ouest les « Départs », à l’est les « Arrivées ». En un coup d’œil, le passager s’oriente naturellement vers les guichets des compagnies aériennes dont les noms figurent sur le long tympan rouge. Dans la section ouest, la plus grande, il trouve le comptoir de sa compagnie où il fait enregistrer ses bagages. Ils sont contrôlés par les douanes, puis acheminés vers les avions. Côté est, où se trouvent les « Arrivées », le voyageur récupère sa valise sur un tapis roulant. Différents services sont mis à sa disposition: location de voiture, réservation de chambres d’hôtels, achat de billets de train, bureau de change. Pour embarquer, le voyageur doit ensuite monter au premier étage. Pour les accompagnateurs et les visiteurs, l’accès aux étages supérieurs est payant: 1 nouveau franc. On y accède par la double volée d’escalators située au fond d’un vaste vestibule qui sépare les deux sections du hall. C’est dans ce vestibule que se trouve le « Point de rencontre » (Rendez-vous point) de l’aérogare. C’est une grande sphère suspendue de 1,5 m de diamètre évoquant la mappemonde.Les salles d'embarquement sont situées dans les jetées. 1er étage Galerie marchandeConception des aménagements: service des décorateurs de l’Aéroport de Paris et Bernard van HoutPierre Disderot: luminaires chandeliersJean Prouvé: dessin des raidisseurs du mur-rideau Le passager pour prendre son vol monte au premier étage dans la Galerie marchande. En son centre, adossé à la façade, un grand tableau lumineux l’informe sur son vol et lui indique sa salle d’embarquement. Celles-ci sont situées au rez-de-chaussée des jetées, qui partent de part et d’autre de la Galerie marchande. Avant de rejoindre leur salle d’embarquement, les passagers des vols internationaux doivent franchir la frontière, tandis que les passagers des lignes intérieures peuvent s’y rendre directement. Les jetées sont divisées en deux zones: hors douane et sous douane ; une cloison axiale matérialise la frontière. Une fois l’embarquement ouvert, les passagers se rendent à leur avion à pied ou en bus. Les passerelles d’embarquement ne sont mises en service qu’en 1969.Dans les années 1960, le passager pouvait faire dans la Galerie marchande ses derniers achats: tabac, journaux, fleurs, confiserie, parfums, produits de beauté, vins fins et alcools.La frontière se trouve sous la mezzanine. Elle est matérialisée par 17 points de contrôle en Formica rouge. Une fois passés les contrôles de police, le passager entre dans la zone sous-douane ou zone internationale de l’aérogare. Celle-ci est répartie sur deux niveaux reliés entre eux par un escalator. Au premier étage se trouvent les salons des compagnies aériennes réservés aux clients de la première classe et de la classe affaires.Bar de la Galerie marchande (disparu)Décor: Michèle Van Hout Le Beau, Femme avec un verre et décor floral (panneaux en Formica)Aménagements: établissement Martin MéalletMobilier: chaise 3107 série 7 (Arne Jacobsen)Club de la presse (disparu)Conception des aménagements: Micheline WillemetzPour les journalistes, ce "club" avait été prévu afin qu'ils puissent travailler dans de bonnes conditions et téléphoner rapidement leurs informations. Il était équipé de toutes les installations techniques utiles: cabine de sonorisation, relais de télévision, combinés téléphoniques, salons d'interview. Salon Pan Am (zone internationale, disparu):Robert Juvin: Machine volante ou Le rêve d’Icare (cuivre repoussé), sculpture à l’entrée du salonSalon Air France (zone internationale, disparu)Mobilier: Fauteuil Elda (Joe Colombo), Lampe de table Nesso (Giancarlo Mattiolo)2e étagele Transit (zone internationale, disparu)Conception des aménagements: Joseph-André Motte assisté d’André MonpoixMobilier: chauffeuse Samouraï (Airborne)Au deuxième étage, dans la zone sous douane ou zone internationale, le passager attend son vol dans le Transit. Zone d’attente, le Transit est divisé en plusieurs espaces autour d’un vaste salon. On y trouve un bar, un restaurant, un hôtel, le Transit Hôtel, des boutiques duty free, un salon de coiffure et un oratoire.Le Transit a été aménagé et décoré par Joseph-André Motte, assisté d’André Monpoix. Tout a été étudié pour rendre l’attente la plus agréable possible. Les sièges, des chauffeuses Samouraï, à l’assise basse, permettent de s’asseoir ou de s’allonger. Les luminaires cachés dans le plafond dispensent un éclairage discret.Bar du Transit (zone internationale, disparu)Conception des aménagements: Joseph-André Motte assisté d’André MonpoixAménagements: établissement Martin MéalletTransit Hôtel (zone internationale, disparu)Conception des aménagements: Joseph-André Motte assisté d’André MonpoixMobilier: Fauteuil 740 (Joseph-André Motte)16 chambres Oratoire (zone internationale et zone publique)Conception des aménagements: Joseph-André Motte assisté d’André MonpoixLouise-Edmée Chevallier : décor en céramiqueBar public (disparu)Michèle van Hout Le Beau: Fleurs (panneaux en Formica) Aménagements Layout: établissement Martin MéalletRestaurant du personnelRestaurant de 500 places destiné aux personnels travaillant à l'Aéroport. 3e étage: les restaurantsHall PatioConception des aménagements: Joseph-André Motte assisté d’André MonpoixLes Trois Soleils (disparu)Conception des aménagements: André Renou et Jean-Pierre Génisset (La Crémaillère)Jean Lurçat: Les Trois Soleils (2,4 m x 9,5 m, tissée en 1961 à l’Atelier Tabard à Aubusson), Tenture d’Orly n° 2 (2,4 m x 3,65 m) et Tenture d’Orly n° 3 (2,4 m x 2,35 m) tissées en 1962 à l’Atelier Tabard d’Aubusson Mobilier: Fauteuil Conférence (Eero Saarinen)Les Trois Soleils est le restaurant haut de gamme de l’aérogare. Il doit son nom à la grande tapisserie en trois pièces de Jean Lurçat qui décore le mur du fond. La décoration a été confiée à André Renou et Jean-Pierre Génisset, de La Crémaillère. Disposé en équerre, avec une façade biseautée en direction des pistes, le restaurant avait une capacité de 200 couverts et possédait une petite piste de danse. Il était doté d'une moquette vert foncé, de tentures rouge frais, de poteaux en glace et aluminium blond Orly, d'un plafond en carreaux plastiques blancs. La salle est meublée de confortables fauteuils Conférence dessinés par Eero Saarinen.L’éclairage était obtenu par des spots d'intensité réglable et par une résille en aluminium "blond Orly" supportant des tubes multicolores invisibles qui projetaient sur le plafond un quadrillage coloré pouvant être réglé progressivement, en couleur et en intensité, dans toute la gamme du spectre. La Corbeille (disparu)Conception des aménagements: Joseph-André Motte assisté d’André MonpoixMobilier: Shell Chair (Charles et Ray Eames), Fauteuil 740 (Joseph-André Motte)Le bar-salon de thé était doté d'une moquette bleue, d'un bar habillé en plaquettes de travertin éclaté, de tentures jaunes moutarde, de sièges jaunes, vert clair et rouge framboise. Quatre corbeilles comportant des banquettes en cuir noir et des sièges en ton naturel sur des tapis rouges permettaient de s'isoler par petits groupes autour de tables ovales. La Corbeille communique avec Les Trois Soleils grâce à de grandes portes en verre. Ils peuvent être réunis en un seul espace pour certaines grandes occasions.Bar dans l’entrée commune du Tournebroche, des Horizons et du Snack-bar (disparu)Michèle van Hout Le Beau: Le Jour et la Nuit et décor floral (panneaux en Formica) Les matériaux de ces trois restaurants ont été choisis pour leur valeur décorative, leur facilité d’entretien et leur résistance à l’usure: Formica et vinyle pour le sol.Les Horizons (disparu)Conception des aménagements: le service des décorateurs de l’Aéroport de Paris et Bernard van HoutMobilier: chaise 3107 série 7 (Arne Jacobsen)Face aux pistes, Les Horizons reprend le nom du restaurant de l’Aérogare-Sud.Le Tournebroche (disparu)Conception des aménagements: le service des décorateurs de l’Aéroport de Paris et Bernard van HoutHenri Plisson: décor en céramiqueSnack-bar (disparu)Les terrasses du ciel (4ème 5ème et 6ème étages)4e étage Grands portiques ENTRÉE / SORTIE Jean Prouvé Le quatrième étage est en grande partie occupé par les terrasses. À l’intérieur, au débouché des escalators, autour d’un hall décoré par Joseph-André Motte, se trouvent une brasserie, un cinéma – le Publicis-Orly –, un hôtel – l’Air Hôtel.HallConception des aménagements: Joseph-André Motte assisté d’André MonpoixBrasserie (disparue)Conception des aménagements: Philippe Mondineu et R. PerrusselAménagement: établissement Martin MéalletUn bar en bois et plastique noir, des tabourets parme et des chaises légères en plastique jaune, vert et blanc. Le Publicis Orly , le cinéma (la salle existe encore) Conception des aménagements: Philippe Mondineu et R. PerrusselLe cinéma Publicis-Orly est l’une des grandes attractions de l’aérogare. Il est inauguré le 27 mars 1963 par Marcel Bleustein-Blanchet, le fondateur de l’agence de publicité Publicis. Sa décoration due à Philippe Mondineu est dans l’ambiance moderniste du terminal : tissus de verre couleur argent et revêtement rouge. D’une capacité de 250 places, il propose des séances de midi à minuit.l'Air Hôtel (disparu)Conception des aménagements: Joseph-André Motte assisté d’André MonpoixMobilier: Fauteuil 740 (Joseph-André Motte)Les passagers en escale à Orly peuvent dormir au Air Hôtel. En 1961, c’est l’un des hôtels les plus modernes de France. Comme son jumeau sous douane du deuxième étage, le Transit Hôtel, il est entièrement décoré et aménagé par Joseph-André Motte. Les chambres à l’esthétique résolument fonctionnaliste sont dotées du nec plus ultra du confort moderne: fauteuil 740, télévision, radio, air conditionné. Les 60 chambres du Transit Hôtel et du Air Hôtel ne suffisent pas pour répondre à la demande. Les deux hôtels affichent toujours complet. En 1965, l’Aéroport de Paris concède à Hilton un terrain à la lisière des Installations Terminales. Le groupe américain y construit un hôtel de 250 chambres décorées par Raymond Loewy. Cet hôtel a été détruit en 2018.5e étage Les locaux techniques et de l'administration (disparu)service de la circulation aérienne et de la météorologie Salle de conférence (disparue) 6e étageJean Prouvé: dessin des portiques des auventsClaude Viseux: décor en céramique bleue Deux tables d'orientation: une coté nord, une coté sud.
Céramique ; sculpture
2014
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
2015 ; 2016 ; 2017 ; 2018 ; 2019 ; 2020 ; 2021 ; 2022
Damm Paul ; Vidal Manon ; Muller Henry
Sous-dossier