Demeure
Habitation Fonds-Saint-Jacques
Demeure dite Habitation Fonds-Saint-Jacques, actuellement Centre Culturel Départemental
Martinique ; Martinique (972) ; Sainte-Marie
Martinique nord
Fonds-Saint-Jacques
1972 D 540
En écart
Moulin ; cuisine ; aqueduc ; distillerie
Limite 17e siècle 18e siècle
Habitation donnée le 23 juin 1659 aux religieux de l'Ordre de Saint-Dominique sous la direction du Père Boulogne, par Mme Duparquet. Cette donation venait en récompense des efforts de ces religieux dans la guerre contre les Caraïbes de la Capesterre, en 1658. En hommage à son époux, le sieur Jacques Dyel Du Parquet (mort le 3 janvier 1658) , gouverneur de la Martinique, et propriétaire de cette île comme de Sainte-Lucie, de Grenades et des Grenadines depuis le 27 Septembre 1650, Mme veuve Duparquet offrit ce domaine et son nom. Vers 1670 le Fonds-Saint-Jacques occupait entre 200 et 400 hectares. Il se constituait rapidement en sucrerie, avec bâtiment en bois et moulin à bête qui exploitait une trentaine d'hectares plantés en cannes, ainsi que 20 nègres esclaves travaillant au sucre. La sucrerie sera remaniée en 1689 sous la direction du père Temple, et reconstruite en maçonnerie. Elle mesurait 30 mètres de long sur 8 de large, une trentaine de nègres esclaves y travaillaient, 45 bêtes à cornes et 10 chevaux. Le père Jean-Baptiste Labat arriva dans l'habitation en 1694. Il développe alors le domaine de manière exponentielle. Maison, offices, magasins, purgeries, étuve, sucrerie, vinaigrerie, moulin à eau seront organisés rationnellement pour une production importante de sucre et d'eau-de-vie. A l'époque environ 120 esclaves cultivaient la canne sur environ 100 hectares mais aussi des cultures vivrières tels le manioc, l'igname, la patate ou le mil. Il quittera définitivement la Martinique pour une mission européenne en août 1705. Jusqu'au Traité d'Amiens de 1802 conclut après l'occupation anglaise de l'île à partir de février 1794, le Fonds-Saint-Jacques, devenu bien national en 1793, prospéra jusqu'à posséder 574 esclaves. Suivra une période de stagnation voir de déclin durant laquelle l'habitation sera louée à des particuliers tels MM. Perpignan, Pajot, Gosset, Montfleury, Assier de Pompignan ou Prévoteau Lepelletier Duclary qui en fit une usine centrale dans le 4e quart 19e siècle. Elle cessera son activité en 1903, laissant place au morcellement du domaine dans le 2 quart 20e siècle. Une plaque commémorative fut offerte en remerciement par les bénéficiaires du lotissement de Saint-Jacques à MM. Joseph Lagrosillière, député maire de Sainte-Marie, et Rodolphe Richer, Adjoint Administrateur, en 1952. En 1858, une colonie d'enseignement pour jeunes délinquants aides-d'exploitation y fut instituée. Puis, en 1866, une école primaire dirigée par les frères de Ploërmel. La propriété sera restaurée dans les années 1970, accueillant même un temps, un laboratoire de recherche de l'université de Montréal. Actuellement, elle fait office de Centre Culturel Départemental.
Pierre ; moellon ; moellon sans chaîne en pierre de taille ; enduit ; enduit partiel ; brique
Tuile mécanique ; tôle ondulée
Plan régulier
Habitation située en bordure de la rivière Saint-Jacques au nord de la commune de Sainte-Marie ; composée de bâtiments en état tels la purgerie, la maison, ses dépendances ainsi que la chapelle, et des ruines de la sucrerie, de la distillerie et du moulin. Ces bâtiments formaient deux ensembles autrefois différenciés, avec un couvent et sa cour de cloître ainsi que son jardin, et un espace industriel bordé par une purgerie et un cour d'eau. Le domaine forme aujourd'hui un plan rectangulaire mêlant ancien couvent et usine, à côté de ruines peu compréhensibles. Deux ponts en pierre enduite, composée d'une arche avec voûte en brique, sont situé pour l'un dans l'espace d'habitation, en face de la purgerie, et pour l'autre à l'extérieur sur le chemin départemental No23.
1990/05/27 : inscrit MH partiellement
Propriété du département
2003
© Inventaire général
2003
Ursulet Laurent
Dossier avec sous-dossier
Conseil régional de Martinique - Service chargé de l'Inventaire 54, rue Professeur Raymond Garcin 97200 Fort-de-France - 05.96.63.18.61