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La ferme Dizonanche

Désignation

Dénomination de l'édifice

Ferme

Titre courant

La ferme Dizonanche

Localisation

Localisation

Auvergne-Rhône-Alpes ; Ardèche (07) ; Sagnes-et-Goudoulet

Précision sur la localisation

Anciennement région de : Rhône-Alpes

Lieu-dit

Dizonanche

Références cadastrales

2018 AB 43

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

2e moitié 15e siècle

Description historique

La ferme de la Dizonanche, comme la grange du même nom, se trouve en bordure est de l'ancien territoire du Ligeret, sur le secteur de Goudoulet à l'est du bourg de Sainte-Eulalie. Le Goudoulet est devenu la commune de Sagnes-et-Gouloulet par sa fusion avec le bourg de Sagnes situé plus au sud, tout le territoire culmine à plus de 1200 m. d'altitude. La Dizonanche marquait une frontière régulièrement citée, frontière du désert pour les possessions des chartreux de Bonnefoy face aux moines d'Aiguebelle. Propriété restée vraisemblablement dans le giron de Bonnefoy, la Dizonanche borde également le suc des Coux qui fournissait pierres et meules de moulins aux frères. Les lauzes des couvertures étaient produites au Mont Gerbier et au suc plus à l'ouest dit "La Lauzière", cette dernière étant aussi sous la houlette des chartreux. Sur le territoire de la Chartreuse de Bonnefoy, la Dinonzanche fut d’Aiguebelle à la période moderne. La chartreuse avait été fondée en 1156 grâce au don de Guillaume de Fay, seigneur de Mézenc. La Dizonanche au moins comme lieu-dit est évoquée très tôt dans le cartulaire de Bonnefoy, dès 1179, dans une définition des limites de la chartreuse suite à une négociation avec l'abbaye d'Aiguebelle. Ce point de passage des notaires ou de leurs émissaires pour les règlements et arbitrages de litiges territoriaux est régulièrement mentionné comme point de repère dans les documents médiévaux. Mais cette ferme n'a jamais fait l'objet de recherches spécifiques concernant son bâti dans les fonds de la chartreuse de Bonnefoy. Au tout début du XVe siècle, la peste et les épidémies semblent avoir eu raison de l'implantation des moines d'Aiguebelle qui cèdent la gestion de leurs terres du Goudoulet aux exploitants. En 1451, le notaire Guillaume du Pont évoque la grange du Dizonanche. En 1506, un certain Johanne Viale de "Dizonanches" est témoin de mariage de Catherine d'Olme de Sainte-Eulalie avec Jacques Maurel. La famille Viale semble avoir été par la suite en possession de la ferme au cours du XVe siècle, des membres témoins apparaissent dans plusieurs actes comme étant de ladite ferme. Pendant ce temps, la guerre civile fait rage et la chartreuse est prise par les protestants et incendiée au cours de sa reconquête par le gouverneur du Velay. Bien que les bâtiments furent reconstruits une première fois, la chartreuse ne se remettra pas réellement de cette période où elle perdit beaucoup financièrement et du servir de casernement, les pères partir à plusieurs reprises suite à des incendies et à des travaux. Les chartreux qui avaient été contraints par l'évêque de Viviers à rester dans leur maison de la montagne entreprirent des travaux su leurs propriétés dans la première moitié du XVIIe siècle. EN 1653, un nouvel incendie dévastateur sonne le glas de la chartreuse qui fut mal reconstruite et demeura à l'état de chantier permanent où vivotait péniblement une poignée de moines miséreux. Parallèlement, en janvier 1628, Jean Méjan épouse Henriette-Marie et s'installe "en gendre à Disonenches" la famille Méjan est ensuite mentionnée jusqu'au XVIIIe siècle comme occupant la ferme. Une date portée de "1642" sculptée sur le manteau de la cheminée de la pièce principale du logis de Dizonenche marque d'importants travaux. La bretèche installée au dessus de la porte principale est probablement héritière de cette période. La propriété de la ferme tombe entre les mains des métayers après la Révolution, elle semble avoir été suffisamment importante pour figurer sur le plan de Cassini au XVIIIe siècle. Une famille de paysans conservera le bien jusqu'en 1990.

Description

Matériaux du gros-œuvre

Pierre

Matériaux de la couverture

Lauze ; tôle

Commentaire descriptif de l'édifice

La ferme de Dizonanche correspond à une typologie particulière où le logis est clairement séparé du bâtiment utilitaire, cette typologie correspond à des bâtiments plus importants en volume, souvent des métairies propriétés des établissements monastiques, telle la ferme de la Besse. La grange se compose d'une fenière à l'origine couverte de lauzes et posée sur l'étable formant un plan au sol d'environ 30 m x 10 m. La toiture de lauze est aujourd'hui partiellement remplacée par une couverture de tôle. Le bâtiment n'est pas posé contre une pente, il forme un édifice nouveau, plus le niveau de la fenière pour une hauteur totale de 8.60 m. Le sol de l'étable est resté en terre battue et l'étable est parcourue au milieu de son couvrement par une poutre maîtresse monumentale ou chareyre, poutre renforcée par cinq piliers plantés à égales distances. Dans la partie nord de l'étable se trouve les traces d'un four à pain disparu. La charpente de la fenière est plus élaborée. Elle prend appui de part et d'autre sur des étais engravés dans l'épaisseur des murs gouttereaux sur lesquels reposent des arbalétriers renforcés par des contrefiches et des entraits dans la partie sommitale. Les versants conservent des marques de montage, une date portée de 1860 est également à signaler. Le logis voisin qui s'y trouve accolé s'élève sur trois niveaux, la façade sud se compose de deux travées. La première travée comprend la porte d'entrée d'entrée au rez-de-chaussée qui pouvait être protégée par une bretèche installée au deuxième étage. La travée nord est formée par trois fenêtres qui permettent un faible éclairage des pièces. Le rez-de-chaussée est occupé par la pièce de vie où se trouve la cheminée monumentale avec la date portée de 1642 sur son manteau et elle est couverte de grandes dalles de basalte au sol. A l'arrière de cette pièce,à droite de la cheminée on trouve la cave voûtée et un accès secondaire donnant au nord. Un escalier engainé donne accès au niveau supérieur qui est également accessible par un escalier en bois depuis la pièce principale. Au premier étage, le plan est identique à celui du rez-de-chaussée. Dans la pièce principale se trouve un fenestrou et l'accès à la bretèche. Accolé au logis, au nord se trouve un petit bâtiment qui était déjà représenté sur le cadastre napoléonien, mais de dimensions lus modestes. Sa surface a doublé et il semble à la lecture de certaines césures dans l'appareil qu'il ait été également rehaussé avec un niveau supplémentaire. Cet espace est fonctionnel et abrite matériel et réserve.

Protection et label

Nature de la protection de l'édifice

Inscrit MH

Date et niveau de protection de l'édifice

2018/03/23 : inscrit MH

Précision sur la protection de l'édifice

La ferme Dizonanche en totalité et la parcelle sur laquelle elle se trouve comprenant le logis, le bâtiment de l'étable-fénil, le bâtiment nord-est, le tout situé au lieu-dit Dizonanche à Sagnes-et-Goudoulet sur la parcelle 42, figurant au cadastre section AB : inscription par arrêté du 23 mars 2018

Nature de l'acte de protection

Arrêté

Statut juridique

Statut juridique du propriétaire

Propriété privée

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2018

Date de rédaction de la notice

2018

Cadre de l'étude

Typologie du dossier

Dossier de protection

façade antérieure (photocopie numérisée)
façade antérieure (photocopie numérisée)
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