Monument aux morts
Monument aux morts
Auvergne-Rhône-Alpes ; Cantal (15) ; Saint-Martin-Valmeroux ; place de l'église
Anciennement région de : Auvergne
Église (place de l')
Non cadastré
1ère moitié 20e siècle
1922
Le projet de monument aux morts est lancé par la commune en 1920 et son érection suit deux ans plus tard. Un socle de galets rectangulaire supporte en son centre une stèle posée sur deux marches encadrant le monument sur trois côtés. La face frontale accueille un bas-relief cintré présentant la scène, tandis que la liste des 62 victimes du conflit est exposée à l'arrière sur deux plaques de bronze couronnées de l'inscription « St Martin Valmeroux à ses enfants morts pour la France ». Le monument est dû au sculpteur Fix-Masseau. Une figure féminine ailée soutient un soldat mourant allongé sur le sol. Ce dernier est nu, ne portant que son casque, ce qui permet de l'identifier. La nudité masculine est rare sur un monument car elle ne permet guère de mettre en valeur les vertus guerrières et les accessoires attendus. On trouve cependant d'autres exemples en France, mais qui font référence de manière plus explicite au modèle de la pietà, ainsi de Metz (Paul Niclausse, sculpteur) et Strasbourg (Léon-Ernest Drivier). A Saint-Martin-Valmeroux, c'est une version laïque de la pietà qui est livrée. La Vierge est remplacée par une figure profane en raison de l'interdiction de représenter un monument à caractère religieux. Elle symbolise ici la Victoire, reconnaissable à ses ailes déployées et à la couronne de lauriers. Elle tient dans sa main gauche une autre couronne de vainqueur pour le soldat. Celui-ci est dans une posture relâchée, allant à l'encontre des modèles traditionnels, où les soldats offrent une attitude hiératique ou en tout cas rigide. Ce choix de l'artiste souligne sa volonté de réalisme. La simplification du drapé de la Victoire, la gravité des visages rapprochent cette sculpture du mouvement de l'Art déco des années 1920, en rupture avec les représentations plus maniéristes des débuts du sculpteur. Les deux personnages émergent d'un fond ébauché à grands traits, évoquant ainsi la glaise. Le soldat semble s'appuyer sur le piédroit de la pierre tandis que la Victoire peut s'élever dans le cintre du relief. Le haut-relief sort de son cadre. Est-ce un tombeau ? On note la sensualité dans le traitement faiblement accentué de la morphologie du corps nu du soldat et la grande douceur de la figure féminine soulageant le héros. Le choix de Pierre Fix-Masseau, sculpteur parisien reconnu, semble remonter à la relation amicale nouée par un gantier de la commune, Paul Chanut, avec l'artiste. Né à Lyon en 1869, Pierre Fix-Masseau meurt à Paris en 1937. A la tête de l'Ecole nationale d'art décoratif de Limoges de 1905 à 1935, ainsi que du Musée Adrien-Dubouché, il est l'auteur du Secret, conservé au Musée d'Orsay et exécuté en 1894. C'est un représentant du courant symboliste et de l'Art nouveau. Ce bas-relief témoigne du goût du symbolisme de l'artiste, de son intérêt pour la figure féminine et le travail des drapés. Il est fondu par Désiré Godard, de Paris. On retrouve les deux signatures sur le bas-relief.
Classé MH
2021/12/28 : classé MH
Le monument aux morts, en totalité, avec sa calade, situés place de l'Eglise, non cadastré, tel que figuré en violet sur le plan annexé à l'arrêté : classement par arrêté du 28 décembre 2021
Arrêté
À signaler
L'arrêté de classement du 28 décembre 2021 se substitue à l'arrêté d'inscription du 13 mars 2019 : Le monument aux morts avec sa calade situés place de l'église (cad. non cadastré) : inscription par arrêté du 13 mars 2019
Propriété de la commune
© Monuments historiques. Cette notice reprend intégralement les termes de l’arrêté de protection au titre des Monuments historiques. Elle répond à l’obligation réglementaire du ministère de la Culture d’établir la liste générale des édifices protégés (art. R. 621-80 du Code du patrimoine). Elle est donc opposable et fait foi juridiquement. Aucune copie numérique ou papier ne sera fournie par courrier ni courriel. Le dossier de protection complet et l’arrêté sont consultables uniquement sur place, dans la salle de lecture de la Médiathèque du patrimoine et de la photographie (MPP), à Charenton-le-Pont (Val-de-Marne).
Dossier de protection