Monument
Monument aux morts
Bourgogne-Franche-Comté ; Doubs (25) ; La Cluse-et-Mijoux ; Route nationale n° 57
Le Frambourg
Route-nationale n°57
2022 AC 76
1er quart 20e siècle
1924 ; 1926
Dès avril 1917, la commune de La-Cluse-et-Mijoux commande un projet de « Monument de la reconnaissance à la mémoire des soldats morts pour la Patrie. 1914-1917 ». Le projet de Pautier, architecte à Pontarlier, prend la forme d'une chapelle aux décors fastueux. Il ne sera pas réalisé. Située sur une des rares voies de passage transversales en direction de la Suisse, la commune a connu des batailles régulières dont plusieurs monuments commémorent encore leur histoire. En 1871, la commune et sa forteresse de Joux protègent notamment la retraite en Suisse de l'Armée de l'Est. Par délibération du 20 mars 1923, la commune lance le second projet d'érection d'un monument à la mémoire des 39 enfants de la commune « morts pour la France » pour un coût total de 85 283 francs. La réalisation est confiée à l'architecte et maire socialiste de Pontarlier Paul Robbe (1884-1944). Après avoir combattu durant la guerre, il érigea plusieurs monuments autour de Pontarlier ayant pour point commun d'évoquer l'arrière et la paix : Jougne (par la présence d'un écolier et d'une lanterne éclairant la vallée), La-Cluse-et-Mijoux (deux enfants offrent une fleur au soldat qui regarde vers le lointain, l'inscription PAX), Métabief (une femme en deuil), Touillon-et-Loutelet (une lanterne des morts éclairant la vallée). Les sculptures sont confiées au bisontin Georges Laethier (1875-1955). Formé à l'École des Beaux-arts de Besançon auprès du sculpteur Just Becquet lui-même élève de Rude, il entre en 1899 à l'École des Beaux-arts de Paris dans l'atelier de Gabriel-Jules Thomas et Jean-Antoine Injalbert. En 1903, il est nommé professeur de sculpture à l'École des Beaux-arts de Besançon. Il est également de l'auteur de nombreux monuments aux morts de la région (Ornans, Frasne, L'Isle-sur-le-Doubs, Pontarlier, Baume-les-Dames, Doubs, Besançon, La-Cluse-et-Mijoux puis la sculpture de l'écolier du monument aux morts de Jougne). Plusieurs maquettes en terre et plâtre du projet du sculpteur pour La-Cluse-et-Mijoux sont encore conservées.
L'ensemble fonctionne comme un cénotaphe dressé sur une butte située le long de la route menant vers la Suisse, au pied du fort de Joux. On y accède par des chemins sinuant de part et d'autre d'un escalier central monumental. Au sommet de l'escalier, un piédestal supporte une figure de poilu en pierre de Vaurion qui regarde au loin, en sentinelle, la main posée au-dessus du front. De part et d'autres se trouvent des trophées en rondes bosses. Sur la butte est également aménagé un jardin public derrière le poilu avec des bancs et arbres. Les travaux sont exécutés en 1924 et le monument inauguré en 1925. En 1926, Laethier complète le monument par l'exécution d'un bas-relief sous le poilu représentant une femme en deuil et deux enfants portant des fleurs au soldat. Il réalise également un bloc sculpté pour rehausser la figure du poilu qui avait été placée trop basse et dans la mauvaise direction.
Inscrit MH
2022/12/19 : inscrit MH
Le monument aux morts, en totalité, y compris les aménagements paysagers situés sur la butte (parcelle 76), situé Route nationale n° 57, lieu-dit Le Frambourg, sur la parcelle n° 76, figurant au cadastre section AC, tel que délimité en rouge sur le plan annexé à l’arrêté : inscription par arrêté du 19 décembre 2022
Arrêté
À signaler
Propriété de la commune
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