Monument
Monument à Jeanne d’Arc
Centre-Val de Loire ; Indre-et-Loire (37) ; Chinon ; place Jeanne d’Arc
Jeanne-d’Arc (place)
2025 AS espace public non cadastré
4e quart 19e siècle
1893
La commune de Chinon souhaitait depuis un certain temps érigé un monument en l’honneur de Jeanne d’Arc sans en avoir les moyens financiers. La statue équestre de l’héroïne, présentée au Salon de 1892, est alors offerte par son auteur, le sculpteur Jules Roulleau, charge à la ville de financer le piédestal, le transport et le montage de l’ensemble. Jules Roulleau est un ami intime de M. Joubert, ancien député de l’arrondissement de Chinon. Un devis est réalisé par l’architecte Henri Deglane pour la réalisation du piédestal – les deux artistes avaient déjà été associés par le passé. Devant la somme demandée par l’architecte (22 400 Francs), prévoyant les dépenses à venir liées à l’inauguration, la commune s’interroge mais une souscription avait d’ores et déjà été lancée depuis 1894. Chinon accepte ainsi avec enthousiasme le cadeau de Jules Roulleau. Et c’est l’architecte communal M. Favreau qui est chargé de l’exécution du monument. Le comité mis en place pour l’érection du monument est présidé par le général Villain, commandant le 9ème corps d’armée (Tours). Les vice-présidents sont François Coppée de l’Académie Française, et M. Herpin, maire de Chinon. Y participent également deux sénateurs d’Indre-et-Loire, messieurs Guinot et Nioche, M. Thiphaine, député de la 2ème circonscription de Tours, Félix Faure, vice-président de la Chambre des députés, et quelques personnalités appartenant à la presse, aux lettres et à l’administration. Avant de partir pour Chinon dans des conditions très difficiles, la statue est exposée à Paris pour les fêtes du 14 juillet 1893. Sa taille et son poids monumentaux ne permettent pas son déplacement par le train. Elle est donc trainée en voiture à cheval jusqu’à Chinon. Il fallut défaire puis remettre régulièrement les fils du télégraphe pour la laisser passer sur la route. La statue équestre a été installée à l’emplacement supposé où Jeanne d’Arc s’exerçait à la quintaine, dans le pré Saint-Mexme. Elle n’en a pas bougé depuis. L’inauguration en grande pompe (feux d’artifice, banquet, concours de musique, course de vélo…) a lieu les 12 et 13 août 1893 sous la présidence de l’amiral Henri Rieunier (1833-1918), ministre de la Marine.
Bronze ; pierre
La statue est en bronze sur un piédestal en pierre. L’ensemble pèse près de 7 tonnes. Jeanne d’Arc est représentée selon un évènement qui ne s’est pas déroulé à Chinon : au combat, en chef militaire victorieuse. Elle est en selle, en plein saut, son destrier s’apprêtant à se réceptionner. Elle tient dans sa main droite son épée et de la gauche, brandit son étendard. Son cheval passe sur les corps de deux soldats anglais allongés à terre. L'inspiration du sculpteur pourrait venir d'un tableau antérieur peint par Raymond Balze (1818-1909), dont la composition est très proche, faisant lui-même référence à la prophétie de Merlin citée par Christine de Pisan (1365-1431) : « Une vierge viendra dont le cheval foulera le dos des archers ». Le monument est posé sur une plate-forme en pierre ponctué de huit bornes reliées par une chaine. L’ensemble a été entouré tardivement d’un espace enherbé et fleuri, un temps clos d’un grillage.
Inscrit MH
2025/04/17 : inscrit MH
Le monument à Jeanne d’Arc (la statue, son piédestal, sa plate-forme comprenant l’emmarchement, les bornes et les chaînes, et le parterre jardiné) situé place Jeanne d’Arc et tel que représenté sur le plan annexé à l’arrêté. Il figure au plan cadastral de la commune, section AS, sur un espace public non cadastré : inscription par arrêté du 17 avril 2025
Arrêté
À signaler
Propriété de la commune
© Monuments historiques. Cette notice reprend intégralement les termes de l’arrêté de protection au titre des Monuments historiques. Elle répond à l’obligation réglementaire du ministère de la Culture d’établir la liste générale des édifices protégés (art. R. 621-80 du Code du patrimoine). Elle est donc opposable et fait foi juridiquement. Aucune copie numérique ou papier ne sera fournie par courrier ni courriel. Le dossier de protection complet et l’arrêté sont consultables uniquement sur place, dans la salle de lecture de la Médiathèque du patrimoine et de la photographie (MPP), à Charenton-le-Pont (Val-de-Marne).
Dossier de protection