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Plateforme ouverte du patrimoine

Barrage des Mazelles (également sur commune de Pouillé)

Désignation

Dénomination de l'édifice

Barrage mobile

Titre courant

Barrage des Mazelles (également sur commune de Pouillé)

Localisation

Localisation

Centre-Val de Loire ; Loir-et-Cher (41) ; Thésée

Précision sur la localisation

Oeuvre située également sur la commune : Pouillé. Anciennement région de : Centre

Lieu-dit

Les Mazelles

Références cadastrales

BD 144 ; non cadastré

Nom du cours d'eau traversant ou bordant l'édifice

Cher (le)

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

2e quart 19e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1839

Description historique

Ensemble technique qui a fait figure de jalon essentiel dans l'histoire du patrimoine hydraulique. Le barrage à aiguilles des Mazelles est du type de ceux inventés par M. Poirée en 1833 et mis en oeuvre pour la première fois à Basseville sur l'Yonne, en 1834. Il présente en outre quelques particularités communes aux barrages du Cher canalisé édifiés dans leur ensemble entre 1838 et 1843, lors des travaux de canalisation du Cher, de Saint-Aignan à Tours. Ces barrages ont en effet bénéficié d'une amélioration technique mise au point par l'ingénieur en chef et Directeur de la canalisation du Cher, monsieur d'Haranguier de Quincenot, qui a imaginé de remplacer le pont en planches par des tabliers en tôle solidaires des fermettes et servant à les relier. La difficulté engendrée par le surpoids a été alors compensée par l'utilisation d'un petit treuil mobile pour lever le barrage. Ce dispositif, adopté ensuite sur les barrages de la Meuse Belge, permettant d'effectuer le levage du barrage en une seule manoeuvre (au lieu de trois dans le système initial) , autorise un gain de temps. Comme les autres barrages mobiles du Cher, il se caractérise de surcroît par une taille relativement réduite des fermettes (n'excédant pas 2, 50 mètres et appropriées à la taille de la rivière) , par l'existence d'un déversoir diminuant les risques de submersion en cas d'éclusée ou de crue (adjoint pour la première fois au barrage d'Epineau sur l'Yonne en 1837). Enfin, au lieu d'un radier avec un seuil en maçonnerie, les barrages du Cher possèdent en guise de seuil une longrine qui est apparue plus appropriée à l'entretien de ce type de barrage, permettant un changement plus aisé de cette pièce, particulièrement exposée. Remontant très haut dans la chronologie de ce type d'ouvrages, soit après le barrage d'Epineau sur l'Yonne, ils précèdent les ouvrages de la canalisation de la Seine. Ils seraient par conséquent les premiers barrages à aiguilles élaborés pour la canalisation de rivière et des prototypes en ce domaine ayant fait école en Europe, mais aussi aux Etats-Unis (Ohio etc.). Ils apparaissent donc comme des jalons et des témoins essentiels de l'âge industriel, mais appartiennent, il est vrai, à un domaine du patrimoine fort menacé par les mutations techniques. Le barrage des Mazelles à Thésée est un barrage à fermettes mobiles et à aiguilles du type de ceux mis au point par Poirée en 1833-1834. Il est traditionnellement constitué d'un pertuis navigable pouvant être barré, d'une écluse en maçonnerie permettant la communication avec les biefs d'amont et d'aval pour le passage des bateaux, fermée à chaque extrémité par deux vantaux métalliques (non originaux) , et d'un déversoir assurant l'écoulement des eaux en cas de trop grand débit de la rivière quand celle-ci est barrée. La partie mobile du barrage est constituée de fermettes trapézoïdales orientées parallèlement au courant et qui peuvent être couchées dans le fond de la rivière ou bien relevées en pivotant sur leur base qui est ici fixée à un radier grâce à une longrine. Les fermettes sont maintenues solidaires entre elles au moyen de plaques métalliques, les tabliers, articulés chacun sur une fermette, qui constituent en outre une passerelle de service sur laquelle les barragistes peuvent circuler. Les aiguilles en sapin du Nord destinées à former la retenue d'eau sont plaquées à l'amont des fermettes par le courant et s'appuient au fond contre un seuil dans le radier et en haut contre les tabliers. Le débit de l'écoulement de l'eau peut être régulé en fonction du nombre des aiguilles mises en place (et aussi, comme à Montrichard, en fonction de la position des aiguilles, petit ou grand côté face au courant). L'espacement entre deux fermettes est de 1 mètre, tandis que les aiguilles mesurent 2, 75 mètres de longueur, permettant une retenue d'eau de 2, 10 mètres environ. Ici la hauteur des fermettes est proche des 1, 50 mètres, indiquant une date ancienne de c onstruction.

Protection et label

Nature de la protection de l'édifice

Inscrit MH

Date et niveau de protection de l'édifice

1998/12/23 : inscrit MH

Précision sur la protection de l'édifice

Le barrage mobile à aiguilles des Mazelles ainsi que les aménagements construits qui lui sont liés, à savoir : l'écluse, la maison éclusière et les deux pavillons à aiguilles (cad. barrage mobile et écluse, non cadastrés, situés sur le Cher canalisé et jouxtant les parcelles BD 144 (à Thésée) et ZB 191 (à Pouillé) ; Thésée, BD 144 : maison éclusière et pavillons à aiguilles) : inscription par arrêté du 23 décembre 1998

Nature de l'acte de protection

Arrêté

Intérêt de l'édifice

À signaler

Statut juridique

Statut juridique du propriétaire

Propriété de l'Etat

Affectataire de l'édifice

Ministère chargé de l'équipement

Précisions concernant l'affectataire de l'édifice

Affecté à la direction départementale de l'équipement

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

1998

Date de rédaction de la notice

1998

Cadre de l'étude

Typologie du dossier

Dossier de protection