Maison
Villa Rhodania
Auvergne-Rhône-Alpes ; Rhône (69) ; Bron, Métropole de Lyon ; 1 boulevard Bollaert
Bollaert (boulevard) 1
2020 D 441
Sur cette parcelle, une première construction est due à Joseph Mons, négociant, dans le troisième quart du XIXe siècle. En 1919-1920, la Villa est reconstruite. Elle prend le nom de Villa Hostein, du nom de son architecte et propriétaire Charles Antonin Hostein, qui a précédemment collaboré avec Tony Garnier pour la construction des abattoirs de la Mouche en 1910-1914. Elle s'inscrit dans le cadre de l'aménagement du parc de Parilly par le Département du Rhône. Il n'est pas évident que des éléments de la construction précédente aient pu être conservés dans le nouvel édifice. En 1934, un concours pour l'aménagement du parc est lancé. Le préfet Bollaert (préfet du Rhône de 1934 à 1940), en sa qualité de représentant du Département, procède à l'acquisition de la villa Hostein et de son parc pour qu'elle s'intègre dans le grand projet du parc de Parilly. Le 19 juin 1940, le préfet Bollaert est pris en otage par l'armée allemande. Il est relâché en juillet. Le 25 septembre 1940, il est relevé de ses fonctions et mis à la retraite d'office pour avoir refusé de prêter serment au maréchal Pétain : le conseil général du Rhône l'autorise à séjourner dans la villa Rhodania, jusqu'à ce qu'il obtienne, pour lui et sa famille, l'autorisation de franchir la ligne de démarcation pour regagner son domicile parisien, en zone occupée. La villa hébergera également la veuve du Préfet Bonnefoy, mort en déportation. La villa fut par la suite mise à disposition par le Département aux préfets successifs comme lieu de repos.
La villa Rhodania compte vingt-deux pièces réparties sur cinq niveaux et en dépendances extérieures un tennis, un jardin, un potager, un verger et une serre, est un peu à l'abandon. La roseraie a disparu, la volière et la serre ne sont plus utilisées. Le bassin mérite réparation. En intérieur, les salons du rez-de-chaussée sont simplement meublés. Au premier étage, une chambre au sud était le bureau de travail du préfet. On y accède par l'escalier construit par les Hostein dans l'entrée de la maison en 1919-1920. Les chambres du deuxième étage sont éclairées par les chiens-assis de la toiture et sont desservies depuis le bas par un escalier secondaire situé au centre de la villa, du côté est. Le pavillon nord a été aménagée en belvédère-bibliothèque. Une pièce de ce pavillon servait de chapelle aux Hostein-List, puis fut aménagée en salle de jeux au temps où la villa a été régulièrement fréquentée par les préfets et leurs familles. À l'heure actuelle, cette villa est totalement méconnue du grand public. Les derniers préfets ne l'ont pas tous utilisée et il a même été question que l'administration locale s'en sépare à moyen terme. Pour le patrimoine de la ville de Bron et de la métropole, cette villa est cependant très intéressante et c'est un lieu possédant un point de vue magnifique sur l'agglomération. La construction nécessite une reprise de certaines maçonneries de ciment prompt mais est saine et ce lieu permet fortement d'évoquer l'histoire du département du Rhône. En ce sens, elle porte bien son nom de "Rhodania". Du point de vue de l'histoire de l'architecture, sa construction libre (peut-être réalisée sans architecte mais avec la technique d'un ingénieur constructeur) s'adapte bien à son environnement naturel, par de larges baies ouvrant sur le jardin. Les toitures sont à fort débord et les horizontales marquées suivent la morphologie du terrain en pente douce au sommet de laquelle elle trône. En matière d'architecture, les courants de pensée qui ont présidé à sa construction la rattachent à l'influence des écoles de Chicago et du style "prairie" selon la problématique de construire des habitations dans de grands espaces où l'aspect naturel prime sur l'aspect urbain. Un concept d'habitat très moderne pour l'époque, au cœur d'un espace organisé pour l'économie domestique et la plaisance à l'échelle d'une famille aisée du début du XXe siècle.
Inscrit MH
2020/12/09 : inscrit MH
La villa Rhodania en totalité, son jardin et ses dépendances bâties, ainsi que sa parcelle ceinte de murs, située 1 boulevard Emile Bollaert sur la parcelle n°441, figurant au cadastre section D : inscription par arrêté du 9 décembre 2020
Arrêté
À signaler
Propriété publique
© Monuments historiques. Cette notice reprend intégralement les termes de l’arrêté de protection au titre des Monuments historiques. Elle répond à l’obligation réglementaire du ministère de la Culture d’établir la liste générale des édifices protégés (art. R. 621-80 du Code du patrimoine). Elle est donc opposable et fait foi juridiquement. Aucune copie numérique ou papier ne sera fournie par courrier ni courriel. Le dossier de protection complet et l’arrêté sont consultables uniquement sur place, dans la salle de lecture de la Médiathèque du patrimoine et de la photographie (MPP), à Charenton-le-Pont (Val-de-Marne).
Dossier de protection