Immeuble
Immeuble
Île-de-France ; Paris (75) ; Paris 10e Arrondissement ; 1 place Franz-Liszt ; 91 rue d'Hauteville
Franz-Liszt (place) 1 ; Hauteville (rue d') 91
10 : 01 AN 49
En ville
1er quart 19e siècle
1822
L'avènement de Charles X en 1824, 10 ans après la restauration de la monarchie, apparaît comme une circonstance décisive dans l'histoire de l'urbanisme parisien. C'est en effet à cette époque que les premiers grands lotissements de la capitale vont voir le jour. Ils marquent une rupture complète avec la tradition des faubourgs ; le tracé de ces nouveaux quartiers va modifier profondément le paysage urbain de l'agglomération. L'année 1824 va voir naître les plus grands lotissements de l'histoire parisienne : à l'intérieur de l'enceinte des Fermiers Généraux, le quartier Saint-Vincent de Paul, suivi plus tard du quartier de l'Europe (de part et d'autre de la Nouvelle Athènes). Dès 1821, on décida de céder à un groupe de financiers, Jacques Lafitte, César Ernest André et Louis Mathilde Cottier, l'enclos Saint-Lazare qui appartenait encore à la fin de l'Empire au Département. Il devait y créer un quartier et des voies nouvelles, il s'agissait d'un véritable projet d'urbanisme et d'architecture ; un monument, une église en l'occurrence, devait en former le temps fort. C'est le nom d'Achille Leclère qui fut associé à ce projet, que l'on doit retenir ; Leclère habitait à l'époque 2, rue d'Hauteville. A la rencontre des rues d'Hauteville et Lafayette, il forme une place hexagonale au nord de laquelle doit s'élever la nouvelle église Saint-Vincent de Paul, dont les plans seront confiés à Jean-Baptiste Lepère. L'église est établie sur "la butte Saint-Lazare" ; on devait y accéder par un grand emmarchement avec quatre paliers de repos : disposition inspirée de la Trinité des Monts, place d'Espagne à Rome. Neufs rues devaient être formées aux alentours de la place (rue Chabrol, Saint-Vincent de Paul, Bossuet, Fénelon, rue des Petits Hôtels, rue Charles X puis rue Lafayette...). Cette place constitue un véritable laboratoire de l'architecture et de l'urbanisme du "nouveau quartier Poissonnière" dans le premier tiers du 19e siècle. La place telle que l'a conçue Achille Leclère, était tout à fait remarquable par son plan. Leclère ne traça pas réellement une place que l'on qualifie souvent d'hexagonale en tenant compte des seules façades, mais il traça un dodécagone, donnant aux pleins, la même valeur qu'aux vides. Façades et rues devaient avoir la même largeur de 20 mètres, ce qui était effectif pour la rue Lafayette et l'escalier de l'église, mais pas pour les autres rues. L'ordonnance des façades fut respectée, à l'exception du n° 6 bâti vers 1850 et remanié 10 ans plus tard. Cependant l'unité de la place fut totalement anéantie lorsque Hittorf succéda à Lepère pour achever l'église Saint-Vincent de Paul. Il projeta un grand système de rampes qui dégageait totalement la façade de l'église ; ce parti pris était à l'encontre de l'effet qu'avait souhaité Leclère. En effet, celui-ci recherchait une relation articulée entre le monument et la place ; la place réduite à une sorte de demi-lune devenait une espèce de parvis. Pour les façades, Leclère fit quatre propositions, dont deux avec frontons. C'est un parti plus simple dans l'esprit de la rue de Rivoli qui fut adopté. Il construisit lui-même, à partir de 1825, la maison au 5-7 de la place et 107, rue Lafayette. Les numéros 1-2-3-7 sont de la même époque, le n° 4, en revanche, ne fut construit qu'en 1835 par l'architecte Pellechet. Cette place dénommée Charles X en 1825, devint place Lafayette en 1830 et Frantz Liszt depuis 1962. L'ensemble qui offre un intérêt certain est très généralement ignoré des parisiens. Dominée au Nord par l'église Saint-Vincent de Paul, commencée en 1824 par Lepère, continuée et terminée en 1844 par Hittorf et précédée par un escalier monumental à trois paliers, la place Franz Liszt épouse la forme d'un dodécagone. Traversée d'ouest en est par la rue Lafayette et percée au sud par la rue d'Hauteville qui ouvre une profonde perspective vers le sud de Paris, elle est bordée d'immeubles dont la plupart ont été construits dans le premier tiers du 19e siècle. Les immeubles sont élevés de trois étages sur rez-de-chaussée et de combles dont certains ont été surélevés et percés de lucarnes. Un balcon avec balustrade en fonte court sur les façades au niveau de l'étage noble et du 3e étage. Les façades sont percées de fenêtres rectangulaires surmontées de frontons triangulaires à l'étage noble. Les angles des façades sont soulignés de bossages. A noter le soin apporté aux proportions, au décor et à la modénature et au travail de la fonte. Les rez-de-chaussée ont été défigurés par l'aménagement de commerces. Malgré ces modifications, l'ensemble des façades a conservé une certaine unité.
Sculpture ; fonderie
Inscrit MH partiellement
1998/04/09 : inscrit MH
Façades et toitures (cad. 10 : 01 AN 49) : inscription par arrêté du 9 avril 1998
Arrêté
À signaler
Propriété privée
1998
(c) Monuments historiques. Cette notice reprend intégralement les termes de l’arrêté de protection au titre des Monuments historiques. Elle répond à l’obligation réglementaire du ministère de la Culture d’établir la liste générale des édifices protégés (art. R. 621-80 du Code du patrimoine). Elle est donc opposable et fait foi juridiquement. Aucune copie numérique ou papier ne sera fournie par courrier ni courriel. Le dossier de protection complet et l’arrêté sont consultables uniquement sur place, dans la salle de lecture de la Médiathèque du patrimoine et de la photographie (MPP), à Charenton-le-Pont (Val-de-Marne).
1998
Dossier de protection