musée de la Corse
La citadelle
20250
Corte
Haute-Corse
Corse
04 95 45 25 45
museudiacorsica@isula.corsica
Musée de France, au sens du Code du patrimoine
Architecture contemporaine remarquable.
Ethnologie, Histoire, Photographie
En 1990 la Région de Corse a voulu doter l’île d’une nouvelle structure culturelle de haut niveau. Pour cela, et avec l’aide de la Direction des musées de France et de la CEE, elle a lancé un concours international d’architecture destiné à sélectionner un équipement muséographique de qualité. Le musée de la Corse de Corte a été ouvert le 21 juin 1997 dans des espaces rénovés afin d’accueillir le fonds d’ethnographie collecté par le Père Louis Doazan, missionné par le musée national des Arts et Traditions populaires. Le fonds initial du musée a été depuis enrichi par des collections de peintures, d’arts graphiques et de photographies anciennes, par une bibliothèque patrimoniale et par des fonds sonores. Le Musée s’intéresse à la Corse d’aujourd’hui, à ses aspects sociaux, économiques et culturels. Les tentatives d’industrialisation, le développement du tourisme et la quête identitaire des Corses en sont les thèmes essentiels.
La galerie Doazan (pionnier de l'ethnographie en Corse) rassemble 3.500 objets ethnographiques. Collections d'affiches publicitaires, sur le thème du tourisme dans l'île, de 1891 à 1998.
Autres collections : Archives papier, Archives sonores, Photographie, Ethnologie : Costume, Habitat, Mobilier, Métiers et Outils, Histoire : Histoire locale et régionale
Révérend Père Louis Doazan (1925 - 2018).
1997
Caserne Serrurier, construite de 1853 à 1887 dans la citadelle de Corte, dont les remparts datent des XVe et XVIIIe siècles. La caserne occupe une partie de l’ancien site de Castellacce, un des trois quartiers de la ville au XVIIIe siècle, dont les dernières maisons sont rasées par l’armée en 1843 pour des raisons liées à la sécurité militaire. L’armée décide alors d’y installer un hôpital militaire dont les travaux s’achèvent en 1853. En 1856, le bâtiment est transformé en centre de détention pour prisonniers politiques puis en caserne ; c’est là qu’il prend le nom de Serrurier. Il a ensuite été occupé par la Légion étrangère de 1952 à 1963. L’architecte Andrea Bruno, expert auprès de l’UNESCO et spécialiste de la réhabilitation des bâtiments anciens, a fait de ce lieu un véritable musée de site mêlant rénovation d’un édifice néo-classique et construction contemporaine. La force majeure du travail d’Andrea Bruno c’est d’abord de ne rien rajouter à l’édifice qui ne soit motivé par la structure même de l’existant. Pour preuve, ces larges baies cintrées qu’il ouvre dans la façade principale de l’ex-caserne Serrurier, et qui ne sont que la mise en évidence de la réelle structure architectonique (une enfilade de berceaux transversaux) du bâtiment. Ce travail en profondeur, non seulement révèle la construction, mais donne aussi une cohérence aux fonctions passées et à venir du site. Ce qui n’était qu’austérité d’un édifice néo-classique tardif devient un refus absolu du décor qui détournerait le musée de sa fonction primordiale : donner à voir, et par-delà faire comprendre. Cet axiome initial, Andréa Bruno le décline d’une infinité de façons : parcours extrêmement divers dans un espace pourtant contraignant, ampleur de l’accueil, flexibilité des espaces d’exposition et rythme souligné des salles du bâtiment central. Il travaille la variété des lumières, des points de vue, des circulations de ces lieux rigides et anguleux avec la même maîtrise et le même bonheur qu’il a montré sans ses rénovations d’édifices baroques. Un grand architecte pour un site exceptionnel.