musée de Thonon-les-Bains
Musée du Chablais
Square Eberbach
Château de Sonnaz
74200
Thonon-les-Bains
Haute-Savoie
Auvergne-Rhône-Alpes
04 50 70 69 49
musées@ville-thonon.fr
Musée de France, au sens du Code du patrimoine
Archéologie, Arts décoratifs, Beaux-arts, Ethnologie, Histoire, Photographie, Sciences de la nature
La fondation officielle du musée de Thonon en 1863 est le résultat de l’engouement de certains Thononais pour l’histoire locale. Le fonds se constitue alors d’objets très variés : échantillons de minéraux, animaux naturalisés, objets archéologiques notamment issus des fouilles du port de Thonon (site palafittique). En 1878, le musée est installé dans deux pièces au rez-de-chaussée de l’Hôtel de Ville. L’une d’elle est consacrée à « la précieuse collection ornithologique formée et léguée par feu M. le Docteur Dépierre », complétée par des collections minéralogiques, géologiques, paléontologiques, conchyliologiques, numismatiques et d’arts industriels. Une orientation très nette est donc prise en faveur des sciences naturelles. En avril 1884, il est envisagé de les compléter par « un Musée Industriel réunissant non seulement les matières premières en impliquant les différentes phases qu’elles subissent avant de pouvoir être livrées à la consommation, mais encore différents modèles de sculpture ou d’architecture ». Dans cette perspective, la Ville accepte le dépôt, par l’État, en 1886, de neuf moulages et huit estampes provenant des ateliers de moulages et de la chalcographie du Louvre. Le catalogue des entrées de 1882 à 1888 confirme des collections généralistes avec l’acquisition d’objets de sciences naturelles, d’archéologie, d’ethnographie mais aussi de beaux-arts. Parmi les plus importantes, on peut citer le trésor monétaire de Tully, le trésor de Vinzier, un bouquetin des Alpes, une défense de mammouth. Le premier fonds de peinture provient de la cure de Thonon et des dons de Léontine Charmot. Des Chablaisiens émigrés en Argentine n’oublient pas leur pays d’origine et répondent favorablement à une demande de la commission du musée. En 1886, des colons de San José originaires de la Chapelle d’Abondance envoient plusieurs objets de sciences naturelles parfois originaux tels qu’une ruche d’abeilles sauvages, une tortue, un œuf d’autruche, etc… Les conservateurs sont de grands pourvoyeurs du musée : Jules Guyon qui a présidé aux destinées du musée de 1878 à 1888, tout comme son successeur Léon Quiblier qui a fait don de ses collections d’insectes, de papillons, de coléoptères et de fossiles. En 1933, Léon Quiblier présente quelques pièces remarquables : « Parmi ces pièces d’un grand intérêt je vous citerai notamment le chapiteau Renaissance cité dans tous les guides et qui représente 12 scènes de l’Enfant prodigue. […] Je signalerai aussi la pierre tombale d’un prince de la Maison de Savoie dont l’inscription gothique s’efface de plus en plus, les clefs de voûte de l’Église des Augustins, du XVe siècle dont les peintures, les ors auront bientôt complètement disparus ; la première machine à percer, invention remarquable de l’Ingénieur Sommeiller qui servit au percement du tunnel du Mont-Cenis et ne sera bientôt plus qu’une ferraille rouillée. Je ne sais non plus où loger les bustes du Botaniste Bonnet, du Général Charmot-Breissand, le crâne divisé suivant les méthodes du célèbre Dr Gall et qui appartint à son savant disciple le Dr Spurtheim ». En 1953, le musée du Chablais est installé au château de Sonnaz. En cette période d’après-guerre, la Direction des Musées de France réaffirme sa présence auprès des musées de province. Tenant compte des collections du musée, elle propose dans un rapport du 14 mars 1950, le programme suivant : présentation « du milieu naturel, géologie, faune, flore, pré et protohistoire, histoire de l’ancien duché et de la ville. Folklore ou, selon la dénomination la plus récente, ethnographie du Chablais ». Le musée du Chablais devient « contrôlé » et constitue un fonds d’objets ethnographiques collectés dans tout le Chablais. La qualité des objets et leur présentation, œuvre de Françoise Sautier, est louée par Pierre Duchartre, inspecteur principal des musées de France et par la presse : « Citons, à titre d’avant-goût, cette armoire ouverte à deux battants, laissant échapper de ses tiroirs ces douces vieilleries dont parlait Rimbaud : bonnets de grand-mères, fichus moirés, coiffes… posés là en un mol abandon, voulu par une main féminine… Et ce splendide Christ de bois sculpté du 17e siècle, isolé au-dessus d’une vielle cheminée marquée du millésime 1668, encadré de deux grands chandeliers austères. Et ce « poêle », reconstitué sans omettre aucun détail : vaste cheminée équipée à l’ancienne, chaudron de cuivre, soufflet, marmite, poêle à frire ; ce vaisselier aussi riche de plats sans prétention, mais bien du pays ». Dans les années 1960 à 1980, les acquisitions se poursuivent dans tous les domaines déjà présents : archéologie, histoire locale, ethnographie dont pratiques religieuses, beaux-arts. Le fonds de sciences naturelles n’est plus développé dans ces années et retiré de la présentation permanente à la fin des années 1960. On peut noter parmi les entrées majeures de ces décennies : le don Bruel-Dubouloz de douze objets du Général d’Empire Dessaix (1953), le legs Moriaud de treize objets du général d’Empire Chastel (1978), l’acquisition des premières céramiques fines Charmot. Les premiers objets ethnographiques liés à la pêche apparaissent en lien avec la création de l’écomusée de la pêche et du lac (rattaché à cette époque au musée). Enfin, Marcel Sauthier offre en 1989, soixante-quatorze estampes et arts graphiques dont vingt gravures lémaniques qui complètent le fonds existant composé d’une trentaine d’œuvres acquises dans les années 1950. Les années 1990 sont marquées par la création d’un service culturel municipal et par l’embauche d’un responsable du musée professionnel. Pendant quelques temps le musée ne propose plus que des expositions temporaires mais, en 1997 l’entrée du fonds d’atelier de Marguerite Peltzer dans les collections relance la dynamique d’acquisition. Une salle est consacrée à la sculptrice, une deuxième à la batellerie lémanique. Cet intérêt pour l’histoire locale et son territoire est confirmé avec une troisième salle et un fonds spécifique dédiés à la contrebande. À partir de 2000, il est question de redéployer le musée et ses collections qui bénéficient de budgets non négligeables d’acquisition et de restauration. Le fonds de peintures de paysage se renforce notamment avec l’entrée du fonds d’atelier d’Enrico Vegetti en 2012 ou l’achat d’un paysage de Trouillebert en 2015. Un fonds Maurice Denis (paysages et scènes religieuses réalisés à Thonon) est en cours de constitution depuis 2009. En 2006, le musée prend en charge les collections du dépôt de fouilles archéologiques réunies par le Groupe de Recherche Archéologiques de Thonon. Le fonds du musée s’accroît de huit tonnes de matériel. Les acquisitions les plus récentes concernent le fonds d’estampes lémaniques dans le cadre d’un projet d’étude et d’exposition en partenariat avec le Cabinet d’arts graphiques des Musées d’art et d’histoire de Genève.
Fonds d'estampes lémaniques. Fonds de paysages peints du Chablais. Fonds archéologique Thonon gallo-romain. Fonds Généraux du Ier Empire. Fonds Maurice Denis et Thonon. Fonds d'atelier de Marguerite Peltzer (sculptrice). Fonds d'atelier d'Enrico Vegetti (peintre et graveur).
Archéologie nationale : Gallo-romain, Art moderne et contemporain, Beaux-Arts : Dessin, Estampe et Affiche, Peinture, Sculpture, Collections militaires : Armes, Artillerie, Uniformes, Armures, Ethnologie : Costume, Habitat, Mobilier, Métiers et Outils, Histoire : Histoire locale et régionale, Sciences de la nature : Ichtyologie, Minéralogie, Ornithologie
Marguerite Peltzer-Genoyer : sculpteur (1897 - 1991), Maurice Denis (1870-1943), Paul-Désiré Trouillebert (1829-1900), Enrico Vegetti (1863-1951), Jean Antoine Linck (1766-1843), Karl Ludwig Hackert (1740-1796), Pierre Escuyer (1749-1834).
Joseph-Marie Dessaix (1764-1834) ; Louis-Pierre-Aimé Chastel (1774-1826) ;
Château du XVIIe siècle