Plaque décorative (3)
3 plaques décoratives : Adam, Eve, personnage assis
Auvergne-Rhône-Alpes ; Allier (03) ; Autry-Issards ; prieuré Saint-Maurice
03012
Anciennement région de : Auvergne
Souvigny
Saint-Maurice
Prieuré Saint-Maurice
IA03000028
Isolé
Croisée
Sculpture
Grès (?, blanc) : décor en bas-relief
Les trois plaques décorent les écoinçons de la croisée du transept. La sculpture, en bas-relief, se développe en saillie par rapport à la surface. Le modelé est d'une très grande douceur. Adam : Plaque sculptée en bas-relief, de forme trapézoïdale, s'élargissant vers le haut en forme de clef. Pierre blanche à gros grains très friable. Eve : Plaque sculptée en bas-relief, de forme rectangulaire. Même pierre que la précédente. Un corbeau de même provenance la surmonte. Personnage assis : Plaque sculptée en bas-relief, de forme rectangulaire presque carrée, surmontée en son milieu d'un étroite partie arrondie. Pierre légèrement plus blonde. En haut à droite dans le mur, bloc carré de même provenance.
Adam ; Eve ; serpent ; arbre ; nu ; chute ; être humain
Adam : Homme nu debout. Son corps aux grands pieds, ses bras, ses épaules, sont de même facture que l'autre figure debout très usée (Eve). Il a les pieds écartés, avec seulement trois orteils au pied droit. Sol en relief, légèrement en pente vers la gauche, se détachant sur le fond. La main gauche cache le sexe avec une feuille sculptée. La main droite est posée sur le sternum, pouce écarté, comme si l'homme avait avalé de travers. Sa bouche aux commissures tombantes marque la contrariété. C'est Adam, venant de goûter à la pomme. Eve : Personnage debout, nu, jambes croisées. Les deux larges pieds sont dirigés vers la droite du personnage. Bras gauche cachant le sexe avec une feuille usée dont l'épaisseur se voit sur les hanches. Bras droit sur la poitrine, un peu en dessous des seins. Visage ovale entièrement usé. A gauche, l'arbre du Bien et du Mal où s'enroule le serpent. En bas à droite, le corps de l'animal se distingue nettement près du mollet droit. Les jambes croisées doivent signifier la faute. Personnage assis : Le personnage est assis en position frontale, les bras non levés. Même facture qu'Eve et Adam. Vierge à l'Enfant assise sur un trône dans l'attitude de la Sedes Sapientiae ?
H = 76 ; la = 36 ; h = 71 ; la = 35 ; h = 59 ; la = 41 ; pr = 7 ; dimensions en centimètres d'Adam, Eve et du Personnage assis. La plaque représentant Adam mesure la = 21 dans le bas. La partie arrondie haute de la plaque représentant le personnage assis mesure h = 14,5 ; la = 25.
Mauvais état
Pierre très friable. Deux des plaques, très usées sont difficilement lisibles. La troisième est dans un état excellent, qui amène à s'interroger sur les différences d'exposition d'origine des trois plaques.
1er quart 11e siècle (?)
Les 3 plaques sculptées pourraient provenir de l'édifice antérieur. Il semble difficile de les imputer à un art populaire du milieu du 12e siècle, tant en raison des différences qu'elles présentent avec la sculpture locale de cette époque, que du contexte chronologique et historique des constructions. Ces plaques comportent des éléments assez proches du linteau de Saint-Genis-des-Fontaines (Pyrénées-Orientales), daté de 1019-1020 : visage plat et doucement modelé aux mâchoires fortes et carrées, nez droit à l'arrête fine, canon trapu et robuste, traitement de la végétation. Grosses mains et pieds à rapprocher de ceux du Christ de Saint-Genis. La raie des cheveux centrale en forme d'accolade descendant bas sur le front, ainsi que les entrelacs subtils que forment les cheveux longs sur le fond participent de la même esthétique décorative précieuse. La technique de bas-relief est ici accentuée par le fait que chaque personnage, en fait en semi-méplat peu profond, se détache sur un fond lisse, et non sur un fond de rinceaux en relief. Certaines différences dans le modelé du visage (yeux dont l'amande est évidée, absence des sillons du visage induisant un modelé plus simple des traits) sont cependant à noter. Ces rapprochements conduisent à s'interroger sur les possibles liens entre 'l'atelier' du sculpteur de Saint-Genis, actif autour de 1020 dans le Rousillon, et celui de Saint-Maurice d'Autry-Issards. En 1017 ou 1018, Ermengarde, épouse d'Archambaud de Bourbon, donne la maison de Saint-Maurice avec ses dépendances à l'église de Souvigny, par l'intermédiaire d'Odilon, abbé de Cluny, pour le service et le rétablissement des frères fatigués et malades du monastère de Souvigny. On est en droit de supposer qu'une campagne de reconstruction accompagna cette donation, campagne dont ces plaques décoratives témoigneraient encore. Elles semblent avoir été remployées dès le 12e siècle, car elles sont associées à une autre sculpture, également de remploi, mais de matériau et de facture différents. Il est difficile de dire si l'usure extrême de deux des plaques, pourtant situées chacune à un angle opposé, est postérieure à leur scellement dans les écoinçons romans de la croisée du transept.
Propriété privée
À signaler
Dossier individuel
2002
2002
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