Portail
Portail royal
Portail royal
Nouvelle-Aquitaine ; Gironde (33) ; Bordeaux ; cathédrale Saint-André
33063
Bordeaux (3e canton)
Cathédrale Saint-André
IA33001447
En ville
Élévation nord, 5e travée
Sculpture
Calcaire : décor en relief, décor dans la masse, décor en ronde bosse
Le seuil de la porte, percée entre deux contreforts, se situe actuellement au dessous du niveau de la place et au dessous de celui de la nef. Porte en arc brisé à 4 rouleaux à ressauts et archivolte. Piédroits divisés en deux registres, pilier central nu, tympan sculpté. Tympan sculpté en demi relief sur des dalles assemblées. Sur les rouleaux, figures et socle taillés dans la masse des voussoirs. Au-dessus du portail, une galerie formée de 8 arcs retombant sur des colonnettes et portée par des corbeaux sculptés, abrite 8 statues.
Les apôtres ; Jugement dernier : résurrection des morts, Christ juge, Vierge, saint Jean, ange : instrument de la Passion ; ornementation ; évêque, roi, reine
Aux piédroits, le registre inférieur est décoré de chaque côté d'une arcature de 5 arcs trilobés et colonnettes en faisceau, dont le fond est orné d'une résille à fleur, les tympans et les écoinçons de feuillages ; 10 statues d'apôtres sous des dais architecturés occupent le registre supérieur, dont le fond est sculpté en réserve d'un réseau serré de quadrilobes, qui fait retour sur les contreforts. On reconnaît Jean, Paul (?), Philippe, Barthélemy, Matthieu (?) et Jacques le Majeur. Décor de la voussure : 10 anges orants (1er rouleau), 10 anges portant calice, encensoir, cierge, custode (2e rouleau), 4 séraphins les pieds posés sur des roues et 6 saintes portant la palme du martyre (3e rouleau), 12 prophètes, rois et reines (4e rouleau) : Moïse, Aaron, Gédéon, Elie, Daniel, David, Salomon et la reine de Saba sont reconnaissables. Tympan : résurrection des morts, Christ juge entouré de la Vierge et de saint Jean (Deisis) avec des anges portant des instruments de la Passion ou des encensoirs, au centre, anges tenant le soleil et la lune ou spectateurs au-dessus d'une frise de feuilles de chêne formant dais au-dessus du Christ. Galerie : 5 évêques, 1 archevêque portant le pallium, Salomon et la reine de Saba (ou David et Bethsabée).
H = 940, la = 780 (dimensions du portail).
Mauvais état ; partie remplacée
La sculpture du pilier central a disparu, ainsi que les chapiteaux de l'arcature inférieure, les socles des statues des piédroits ont été refaits et les statues replacées dans un ordre différent de celui d'origine. Les quadrilobes au niveau des statues et sur les faces visibles des contreforts étaient peut-être ornés de plaques de verre coloré. Il manque peut-être deux statues d'apôtre. Les statues étaient adossées à des colonnes correspondant à la retombée des rouleaux et étaient séparées par une colonnette, dont il reste les chapiteaux. Un des anges du 2e rouleau, refait, porte un ostensoir anachronique.
Milieu 13e siècle
Ce portail était, jusqu'au percement de celui du bras sud du transept dans le 1er quart du 14e siècle (ref. IM33001430), la porte d'entrée principale de l'église, en l'absence d'ouverture du côté occidental. La tradition veut qu'il ait été muré après le mariage dans la cathédrale de Louis XIII et d'Anne d'Autriche le 8 décembre 1615 ; il est plus vraisemblable qu'il a été fermé à la suite de la surélévation du sol par l'architecte Combes en 1803 et de la construction par Poitevin en 1826 d'une sacristie qui subsista jusqu'en 1870. Les statues d'apôtres, protégées à la Révolution par les maisons qui les cachaient, furent déposées en 1826 dans le cloître (voir 2 dessins de Fontainieu en 1853) puis dans les jardins de l'archevêché, à Mérignac et au collège de La Sauve et replacées entre 1883 et 1890 ; elles servirent de modèle en 1846 au sculpteur Adolphe Geoffroy-Dechaume (1816-1892) pour celles d'un des portails occidentaux de Notre-Dame de Paris. Oeuvre homogène (à l'exception de la galerie supérieure) des années 1250 (entre la reconstruction partielle de la nef vers 1230 et celle du transept vers 1300), cette porte subit l'influence de l'atelier de la cathédrale d'Amiens (porte de la Mère-Dieu achevée en 1236), elle est un compromis entre celle-ci et Notre-Dame de Paris pour la composition du tympan, inspirée de la cathédrale de Reims pour le traitement des plis et des visages. Caractéristique essentielle de ce portail, la volonté de clarté se manifeste par l'économie de moyens dans l'organisation du tympan, centrée autour du Christ Juge. Quant aux statues de la galerie, qui forment un groupe non homogène et d'un autre atelier que la sculpture du portail, elles ont peut-être été prévues pour une des deux autres portes de la cathédrale. Leur datation est postérieure à la date de mise en place du portail royal.
Propriété de l'Etat
À signaler
Dossier individuel
1993
2006
Région Nouvelle-Aquitaine - Service du Patrimoine et de l’Inventaire, site de Bordeaux - 5, place Jean-Jaurès 33000 Bordeaux - 05 57 57 72 37