Jubé
Jubé
Nouvelle-Aquitaine ; Gironde (33) ; Bordeaux ; cathédrale Saint-André
33063
Bordeaux (3e canton)
Cathédrale Saint-André
IA33001447
En ville
Entrée du choeur architectural
Maçonnerie ; sculpture
Calcaire : décor en relief, décor dans la masse
D'après le plan levé en 1790 par les architectes Bonfin et Lhôte et un dessin du 19e siècle, la partie réalisée de l'oeuvre se composait, vers la nef, d'un mur établi entre deux massifs de maçonnerie cachant les piles d'entrée du choeur. Il était percé au centre d'une porte en plein cintre encadrée de 2 pilastres (partie conservée), 2 reliefs presque carrés (ref. IM33001569) occupaient le mur de chaque côté de la porte. Les massifs latéraux comportaient 3 faces, dont celle de l'extérieur oblique, sur chacune desquelles se trouvait une niche rectangulaire encadrée de colonnes cannelées dont les chapiteaux ioniques soutenaient une architrave et une frise à triglyphes surmontées d'une deuxième frise ornée de rinceaux et d'une corniche à modillons, selon le dessin de Claude Perrault qui vit le jubé en 1669.
Ivresse de Noé, meurtre d'Abel ; Adam, Eve, Sacrifice d'Abraham ; ornementation
Décor de la porte : caissons à rosaces sur l'intrados de l'arc, palmettes encadrées de perles sur l'extrados, clé feuillagée, Victoires en vol tenant une couronne de laurier et une palme dans les écoinçons ; au bas des piédroits, panneaux dont les 2 faces sont sculptées en bas relief des instruments de la Passion, en pendant (remploi ?) ; sur les pilastres à chapiteau d'acanthes : angelots, termes, têtes de bélier, rinceaux, griffons, oiseaux, cornes d'abondance, cuirs découpés encadrant des médaillons saillants (4 de chaque côté), circulaires ou ovales, sculptés en très faible relief de scènes de l'Ancien Testament : ivresse de Noé, meurtre d'Abel, les deux autres scènes illisibles (à gauche), Tentation d'Adam et Eve, Adam et Eve chassés du Paradis terrestre, Adam et Eve au travail, Sacrifice d'Abraham (à droite). Chapiteaux (sous la tribune d'orgue) : corbeille à chimères et feuilles.
H = 450, la = 900, pr = 100 (dimensions approximatives de la partie réalisée entre les massifs latéraux) ; massifs latéraux : la = 300 ; porte : la = 180 (piédroits), 122 (ouverture) ; pilastres : la = 69 ; panneaux remployés sur les piédroits : h = 67, la = 23,5.
Élément ; oeuvre démantelée ; changement de fonction ; oeuvre complétée
Il subsiste la porte d'accès au choeur et des chapiteaux, remployés pour les colonnes de la tribune d'orgue, ainsi que les deux reliefs latéraux (ref. IM33001569) ; deux pierres sculptées en bas relief ont été remployées dans le banc d'oeuvre (ref. IM33001520).
Lieu d'exécution : Aquitaine, 33, Bordeaux
1ère moitié 16e siècle
Décidée par le chapitre de la cathédrale en 1529, la construction du jubé n'était pas achevée en 1540 (promesse du 14 décembre de le terminer, par le maçon Gabriel Bourgoing). Les travaux, probablement interrompus à la mort en octobre 1544 de l'archevêque Charles de Gramont, dont les armoiries figuraient au-dessus de la porte, ne furent jamais repris. Le contrat signé en 1540 avec Gabriel Bourgoing (un dessin signé de lui, qui l'accompagnait, a disparu) prévoit d'élever un plafond à caissons sur des colonnes situées à l'avant du mur, au niveau des angles antérieurs des massifs de maçonnerie ; ces colonnes devaient porter une architrave, deux frises et une corniche à modillons comme celles qui existaient déjà sur les côtés ; sur le plafond aurait été établie une galerie d'environ 1m 50 de hauteur, c'est-à dire probablement celle de la frise et de la corniche précédentes, qui lui auraient servi d''accoudoir' (garde-corps) ; ce garde-corps aurait porté un couronnement de 1 m de haut environ, dont on ne peut dire comment il se présentait. Au-dessus des colonnes médianes, un Calvaire était prévu, que le chapitre devait se charger de faire exécuter. Aucune de ces dispositions n'a été réalisée. L'architecte Louis Combes fit démolir le jubé en 1804 afin de dégager le choeur, mais il conserva 'les ornements et les bas-reliefs... pour les replacer dans quelques autres parties de cet édifice lorsque les circonstances le permettraient'. Combes reconstruisant la tribune d'orgue en 1811, il plaça la porte du jubé dans le mur sud et fit encastrer ses 2 reliefs latéraux dans le mur ouest, de part et d'autre de la porte d'entrée qu'il fit ouvrir. Quatre chapiteaux de colonnes furent remployés sous la tribune, dans les angles (cependant, ceux qui apparaissent sur le dessin du 19e siècle sont ioniques). Pour ce qui est de la porte conservée, la tendance classicisante de l'arc coexiste avec le décor maniériste des pilastres qui l'encadrent, inspiré de celui de la galerie François Ier à Fontainebleau par Rosso (1533-1539), ce qui pourrait faire penser que la sculpture du jubé se situe entre le contrat de 1540 et l'arrêt des travaux en 1544.
Propriété de l'Etat
La porte est protégée avec l'édifice.
À signaler
Dossier avec sous-dossier
Relief (2)
IM33001569
1993
2007
Région Nouvelle-Aquitaine - Service du Patrimoine et de l’Inventaire, site de Bordeaux - 5, place Jean-Jaurès 33000 Bordeaux - 05 57 57 72 37