Tribune d'orgue
Tribune d'orgue
Nouvelle-Aquitaine ; Gironde (33) ; Bordeaux ; cathédrale Saint-André
33063
Bordeaux (3e canton)
Cathédrale Saint-André
IA33001447
En ville
Nef, à l'ouest
Maçonnerie ; sculpture
Plan (rectangulaire) ; élévation (droite)
Calcaire (blanc, en plusieurs éléments) : décor en relief, décor dans la masse, gravé
Construite dans une pierre blanche au grain fin qui ne provient pas de la région bordelaise, la tribune est établie sur 3 arcs en anse-de-panier retombant sur des piliers octogonaux auxquels des pilastres sont adossés du côté de la nef ; les 3 travées carrées soutenues par 4 colonnes engagées dans le mur ouest et 4 dans les piliers à l'est sont couvertes d'une voûte d'arêtes en pierre. A chaque extrémité, une travée aveugle est occupée par une niche en plein cintre couverte en cul-de-four contenant une statue. Au-dessus des arcs, la frise est interrompue au centre par le support en encorbellement du positif de l'orgue. La porte de l'ancien jubé (ref. IM33001568) est remontée dans le mur sud, sous la tribune, un arc en plein cintre a été réalisé sur le mur nord pour lui faire pendant. La sculpture des scènes est en très faible relief et gravé.
Saint André apôtre ; saint Pierre apôtre ; saint Paul de Tarse ; Hercule ; femme : en buste, putti ; Eros, femme ; ange ; ornementation Abel, Caïn, Le fils prodigue ; La Samaritaine au puits, Adam, Eve (?)
Support du positif de l'orgue : saint André, encadré par saint Pierre et saint Paul (panneau central) ; Travaux d'Hercule (allégorie de la victoire de l'âme sur la mort) : le lion de Némée et le troupeau de Géryon, avec Cacus dérobant une bête (panneau de droite) ; jeune femme en buste dans une couronne de fruits et de feuilles tenue par 2 putti (panneau de gauche), Eros debout sur un crâne, brandissant son arc, son carquois à gauche et femme debout (retours du panneau central) ; tête solaire (de part et d'autre des panneaux) ; rinceaux, ange debout et animal (aux extrémités). Arcs : volutes et putti musiciens ou portant une torche ou appuyés sur une lance et un bouclier, ou encore tenant un masque grotesque, Hercule tuant un serpent, Eros, Amours musiciens ou tenant une corne d'abondance, un thyrse ou une voile (Fortuna) (caissons des intrados côté ouest), rinceaux et putti (extrados de l'arc central du côté de la nef), volutes, rosaces, putti (caissons de l'extrados des arcs latéraux du côté de la nef) ; médaillons circulaires avec tête à l'antique de profil (écoinçons du côté de la nef), putti, rosaces et volutes (caissons des intrados) ; rosace dans un carré (centre de chaque voûte) ; rinceaux peuplés de putti (frise au-dessus des arcs) ; pilastres (sauf le 4e, au nord) : décor en candélabre avec putti, masques, tempietto, griffons, feuillages, rinceaux ; chapiteaux à volutes, feuilles d'acanthe, buste sur le haut de la corbeille et putti debout aux angles. Personnages engainés de feuillages tenant une couronne de laurier au-dessus de l'arc des niches latérales, surmontées d'un panneau losangique contenant un masque antiquisant. Arc du mur nord, sous la tribune : palmettes et perles sur l'extrados, feuille d'acanthe à la clé, Victoires identiques à celles de la porte du jubé dans les écoinçons ; pilastres, dans les médaillons : sacrifice d'Abel et Caïn, Le fils prodigue, femme avec 2 enfants, seau et jarres (à gauche), la Samaritaine au puits, Adam et Eve (?) (à droite), décor d'angelots, sphinges, terme masculin et féminin, vases de fleurs et de fruits becquetés par des oiseaux, pélican, rinceaux de feuilles, les chapiteaux plats sont à feuilles d'acanthe.
Pr = 500 ; arcs : la = 370 ; socle des piliers : h = 78, la = 82, pr = 126.
Remaniement ; oeuvre complétée ; manque
Les caissons décoratifs de l'intrados des arcs n'ont pas été remontés dans l'ordre primitif et il en manque une partie, deux moitiés de la frise destinée au couronnement de l'arc supprimé ont été remployées au-dessus des niches latérales, un pilastre de cet arc, coupé longitudinalement par le milieu, est remployé aux extrémités nord et sud contre les murs de la nef. Le support du positif devait se trouver à l'aplomb du piédroit central (2e arc à droite). Il manque l'initiale N (de Napoléon) dans les couronnes situées au-dessus des niches latérales.
Signature (gravée) ; graffiti
Signature et date (?) sur le relief inférieur du pilastre de gauche de l'arc du mur nord : Bonino Ft. Des graffitis des 16e, 17e et 18e siècles se trouvent sur la face ouest des piliers.
Lieu d'exécution : Aquitaine, 33, Bordeaux
2e quart 16e siècle ; 1er quart 19e siècle
1530 ; 1811
La tribune originelle, d'une profondeur de 3 m, était portée du côté de la nef par 4 arcs (de même forme que ceux qui existent) retombant sur des colonnes ; elle était couverte d'un plafond en grandes dalles de pierre, moulurées pour imiter des quartiers, le tout formant 4 travées rectangulaires dont les arcs doubleaux retombaient sur des pilastres adossés au mur occidental et correspondant aux contreforts extérieurs (plan de Louis Combes en 1810). En 1811, pour pouvoir ouvrir une porte au centre du mur ouest de la nef, Combes dut reconstruire la tribune d'orgue : il porta sa profondeur à 5 mètres et l'établit sur trois arcs, en y remployant le décor de la tribune du 16e siècle. Les sculpteurs ornemanistes André Joseph Quéva (1754-1844) et Florent Bonino (1767-1852) complétèrent la décoration de la tribune d'origine et réalisèrent l'arc du mur nord (Bonino le pilastre de gauche, Quéva celui de droite), le plafond, le dernier pilastre au nord côté nef et le décor des niches latérales. La tribune peut être datée entre la fin de l'année 1529 (début de la construction de l'orgue) et l'été 1531 (montage de l'orgue). Son auteur est inconnu, mais, par comparaison avec le décor de la chapelle de François du Molin au Roy dans l'église bordelaise Saint-Siméon, réalisé par le maître bordelais Guillaume Médion (qui travaille également, en 1526, au couvent de l'Annonciade à Bordeaux) et qui lui est contemporain, on pourrait penser à un maçon (ou sculpteur) proche de celui-ci. Quant à l'origine iconographique des thèmes décoratifs traités, probablement choisis par l'archevêque et le chapitre, on doit la chercher dans des oeuvres italiennes de la fin du 15e siècle et du début du 16e vulgarisées par des petits bronzes, des gravures ou des dessins. Ces thèmes sont traités par le sculpteur avec la maladresse de son manque de culture, alors que les idées humanistes ont atteint le milieu intellectuel bordelais, notamment celui des chanoines, dans les années 1520.
Propriété de l'Etat
À signaler
Dossier avec sous-dossier
Statue (2)
IM33001555
1993
2007
Région Nouvelle-Aquitaine - Service du Patrimoine et de l’Inventaire, site de Bordeaux - 5, place Jean-Jaurès 33000 Bordeaux - 05 57 57 72 37