Tuile (2)
Tuile faîtière
2 tuiles en fonte
Bourgogne-Franche-Comté ; Jura (39) ; Morez ; place Notre-Dame ; église paroissiale de l'Assomption
39368
Anciennement région de : Franche-Comté
Morez
Notre-Dame (place)
Église paroissiale de l'Assomption
IA39000652
Fonderie
Fonte de fer
Placées autrefois sur la toiture des bas-côtés de l'église paroissiale, ces deux tuiles ont, après leur dépose, été stockées dans le comble de l'édifice : il était reproché à la fonte sa fragilité, les tuiles cassant lors des chutes de neige ou de glaçons depuis le toit de la nef. La première est une tuile plate, de 36, 5 cm sur 25, 5 cm, qui pèse 2, 750 kg. Elle est munie à la face inférieure d'un crochet haut de 2 cm ce qui, ajouté au recouvrement, lui donne une épaisseur totale de 4 cm. La seconde est une tuile faîtière, de 6 kg et de 37, 5 cm sur 33 cm, présentant une ouverture de 80 °. Toutes deux sont épaisses de 4 mm et comportent le même rebord de recouvrement arrondi (sur le bord droit pour la tuile plate) et le même relèvement sur l'autre bord.
Tuile plate : h = 36,5 cm, la = 25,5 cm, pr = 4 mm, pds = 2,75 kg. Tuile faîtière : h = 37,5 cm, la = 33 cm, pr = 4 mm, pds = 6 kg.
Inscription (fondue, en relief)
Inscription : lettre J fondue en relief en partie haute de la face supérieure de la tuile plate.
Lieu d'exécution : Franche-Comté, 39, Toulouse-le-Château
2e quart 19e siècle
Protégeant à l'origine la toiture des bas-côtés de l'église paroissiale de Morez, ces deux tuiles en fonte ont été fabriquées peu avant 1827, date d'achèvement de cet édifice. Elles proviennent de la fonderie de Toulouse-le-Château, appelée forges de Baudin (voir ce dossier), tenue par Etienne Monnier (1764-1849). En effet, la réalisation de l'église avait été décidée sous le mandat d'Emmanuel Jobez (1775-1828, maire de Morez de 1808 à 1825), associé avec son beau-frère Monnier dans l'exploitation des forges et hauts fourneaux de Syam et Baudin dans le Jura, et Rochejean dans le Doubs (d'où la lettre J portée par la tuile plate ?). Une lettre adressée à Monnier en mars 1827 signale d'ailleurs que des essais de réalisation de tuiles en fonte, destinées à la villa néo-palladienne de Syam alors en construction, sont soumis à son auteur, l'architecte Champonnois l'aîné (voir ce dossier). La couverture de l'église était prévue en tuiles du pays mais leur médiocre qualité conduisit le Conseil municipal à opter pour l'ardoise sur la nef et la fonte sur les bas-côtés ' comme étant exposés à recevoir la chute des neiges qui glissent du toit supérieur '. En avril 1827, l'architecte Claude-Marie Dalloz, chargé de la construction, déplore les inconvénients de la fonte en couverture et, essayant d'y suppléer ' en trouvant tout à la fois solidité pour résister à la chute des neiges du toit supérieur et sûreté contre les incendies ', examine les avantages du plomb, du zinc et de l'asphalte. Toutefois, le Conseil municipal décide de conserver cette couverture en la renforçant en sous-oeuvre par des tavaillons (bardeaux) : les travaux sont réalisés par l'entrepreneur Vital Ponard, de Longchaumois, entre le 20 avril et le 6 juin 1829. Ce mode de couverture des bas-côtés avec des tuiles en fonte est attesté (sur une superficie de 200 m2) jusqu'en 1949, date de leur dépose par l'entrepreneur de Saint-Lupicin Paul Romand et de leur remplacement par du zinc (des tuiles faîtières de ce type existent encore sur certains bâtiments de Baudin).
Propriété d'une personne privée
Dossier individuel
1999
2009
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