Peinture monumentale
Ensemble des 2 peintures monumentales gothiques
Occitanie ; 46 ; Rocamadour ; ouvrage d'entrée dit Tour-porche Saint-Michel
46240
Lot
Gramat
Ouvrage d'entrée dit Tour-porche Saint-Michel
IA46101364
En village
Extérieur, façade nord de la chapelle : pan oriental du mur et au-dessus de la porte donnant accès à l'escalier menant à la chapelle Saint-Michel, intérieur : cul-de-four de l'absidiole
Peinture murale
Enduit : peinture à la chaux
Figure (saint Christophe, Enfant Jésus) ; figure (saint Michel : balance) ; Christ glorieux ; Les Evangélistes ; figure (saint Michel : Pèsement des âmes) ; figure (séraphin) ; ornement (ruban)
Une représentation de saint Christophe occupe tout le pan oriental du mur extérieur nord de la chapelle Saint-Michel. Saint Christophe, représenté frontalement, vêtu d'un mong manteau décoré de quatre-feuilles inscrites dans des cercles, porte sur ses épaules l'Enfant Jésus. Il semble que ce dernier étendait les bras. Il tient un livre dans sa main gauche.£Au-dessus de la porte donnant accès à la chapelle Saint-Michel, c'est précisément l'archange qui est représenté dans un cadre composé de deux bandes rouge et jaune. Il est reconnaissable grâce au plateau d'une balance que l'on peut encore observer sur l'un des fragments conservés.£Le cul-de-four de l'absidiole de la chapelle Saint-Michel a quant à lui reçu la représentation d'un Christ en Majesté, trônant dans une mandorle polylobée. Il est accompagné des quatre Evangélistes, chacun assis devant un pupitre sur lequel est posé un parchemin. Deux d'entre eux encadrent directement le Christ. Ils sont en train d'écrire sur leur parchemin. Les deux autres sont situés sous la mandorle, installés sur une sorte d'estrade. Ils portent leur plume à leur bouche, comme à la recherche de l'inspiration. La composition centrale est flanquée de deux grandes figures. A gauche, tournant le dos, il s'agit de saint Michel qui procède à la pesée des âmes. A droite, on peut voir un séraphin doté de deux paires d'ailes. L'intrados de l'arc délimitant l'absidiole est souligné d'un ruban tourné.
Dimensions non prises
Fragment ; oeuvre mutilée ; oeuvre restaurée
La figure de saint Christophe portant l'Enfant Jésus est coupée en deux dans le sens de la hauteur. Toute la moitié gauche a disparu mais on ne sait dans quelle condition la peinture fut mutilée. De la moitié droite, il ne subsiste plus que le dessin préparatoire. Une intervention de consolidation a été menée en 1985 par l'atelier Bellin. La représentation de saint Michel n'existe plus qu'à l'état de fragments, cinq au total. Les peintures de l'absidiole de la chapelle ont quant à elles eut à souffrir de nombreux graffitis et du percement, dans la partie inférieure de la composition, de deux baies. Une intervention a été menée en 1954, par l'artiste-peintre parisien Gaston Chauffrey. Ces peintures présentent une certaine usure caractérisée notamment par la perte des traits des personnages et des rehauts dessinant le modelé. Toutes ces peintures ont subi une intervention de conservation-restauration menée entre septembre et novembre 2004 par Aude Aussillou-Correa et Diane Henry-Lormelle.
Inscription concernant l'iconographie (peint, disparu)
Au début du 20e siècle avait été relevées des inscriptions sur les parchemins des deux évangélistes disposés au bas de la mandorle. Il aurait ainsi pu lire sur le parchemin de gauche : SCRIPSIT FUIT IN DIEBUS HERODIS REGIS et sur celui de droite : SCRIPSIT...EVAGELI...(IESU)XRI FILII DAVID F...
1ère moitié 13e siècle ; limite 13e siècle 14e siècle
La ressemblance de la figure de saint Christophe avec celles du cahier de Villard de Honnecourt, daté du premier quart du 13e siècle, permet de penser que la peinture de Rocamadour a pu être réalisée plus largement dans la première moitié du 13e siècle. Par la présence de saint Michel procédant à la pesée des âmes associé à un Christ en gloire, les peintures de Rocamadour semblent porter en elles les prémices de la notion de Purgatoire. Ces peintures pourraient donc être datées du début du 13e siècle (entre 1210 et 1230) car c'est à partir des dernières années du 12e siècle que date l'émergence du Purgatoire en tant que troisième lieu. Les premières définitions papales du Purgatoire furent rédigées dans les années 1250. L'élégance et la souplesse qui caractérisaient certainement la représentation de saint Michel, favorisent une réalisation à la fin du 13e siècle ou au début du 14e siècle.
Propriété d'une association diocésaine (?)
1908/07/25 : classé au titre objet
La chapelle est classée MH le 14/12/2000.
À signaler
Dossier individuel
2004
2011
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