Croix d'autel
Croix reliquaire
Vraie Croix
Croix d'autel, dite croix reliquaire de la Vraie Croix
Occitanie ; 46 ; Rocamadour ; demeure, dite Ancien palais abbatial, actuel musée d'art sacré
46240
Lot
Gramat
Demeure, dite Ancien palais abbatial, actuel musée d'art sacré
IA46000542
En village
Orfèvrerie
Argent : moulé, ciselé, gravé, doré ; émail ; verre
Ayant un usage de croix d'autel de part son piétement, l'objet sert aussi de reliquaire en raison des reliquaires individuels qui la rehaussent. La partie haute, formant à proprement parler la croix, est constituée de plaques d'argent épousant une âme en bois (non vue), d'un filigrane en argent doré formant une double cordelette nouée qui épouse le contour de ses deux faces et entoure l'oculus central présent sur chaque face au croisement des branches, des pierres ou morceaux de verre colorés ou transparents placés en cabochons dans des logements en métal, ainsi que des reliquaires (6 sur la face principale, 4 au revers) disposés au centre ou sur le montant et les traverses de la croix, rehaussés de plaques émaillées de couleur bleue avec inscriptions en lettres dorées. Le pied de la croix, entièrement d'un seul morceau en argent, est composé d'un noeud saillant à facettes de forme octogonale, d'une courte tige et d'une base pédiculée se terminant par un talus nervuré et à huit tranches, dont l'une est gravée d'un motif et une deuxième à l'opposé présente un médaillon rapporté en applique portant des armoiries. Aucun poinçon ne figure sur l'oeuvre.
Fleur de lys ; armoiries ; croix
Les trois branches de la croix forment à l'extrémité un motif de fleur de lys. Les huit cabochons du noeud présentent un motif identique de losanges. Le pied est gravé, peut-être postérieurement, d'une croix sur un tumulus ; il présente à l'opposé un médaillon avec armoiries ("d'hermines à bordure de gueules") identifiées comme celles de la branche Bretagne-Penthièvre des vicomtes de Limoges ; le talus nervuré présente des motifs répétitifs de x.
H=32,3 ; la=17,2 (croix) ; d=12,5 (pied)
Inscription désignant les reliques : R DE LIGNO DOMINI (reliques du bois du seigneur, ou de la croix) ; R DE IN / NOCENS (reliques des Innocents) ; RSCL/ARI (reliques de saint Clair) ; R DE PILIS BEATE MARIE (reliques de la Bienheureuse Marie)
Limite 13e siècle 14e siècle ; 4e quart 15e siècle
1481
La croix est un objet composite, résultant de l'assemblage deux éléments non contemporains : la partie haute en forme de croix fleurdelysée peut-être datée de la fin du 13e ou début du 14e siècle, tandis que le pied date de la fin du 15e siècle. Il renferme sur la face principale des reliques de la croix du Christ placées au centre (identifiées par l'inscription "bois du seigneur"), des innocents et de saint Clair, et au centre du revers des cheveux de la Vierge Marie, les autres reliquaires n'étant pas identifiés ou vides. Désignée depuis le 19e siècle sous le nom de "croix pédiculée de la Vraie Croix", elle pourrait correspondre à l'objet mentionné par le chroniqueur Odo de Gissey en 1632 lorsqu'il évoque le mobilier pillé pendant les guerres de Religion "excepté une petite croix, toute de bois de la vraie croix, enchâssé dans une autre croix qui se tient ordinairement sur l'autel". Classée en 1908 comme propriété communale et alors dite conservée dans la basilique Saint-Sauveur de Rocamadour, la croix intègre les collections du premier musée d'art sacré en 1930 où elle se trouve toujours (n° inv : 95M60) ; elle a fait l'objet d'une restauration en 1969 par la maison Toulouse (Paris), sous la direction de Georges Costa (inspecteur des Monuments historiques), ayant notamment conduit à la disparition de la cage métallique de protection dans laquelle elle était placée et au remplacement d'une grande partie du filigrane. La datation de la croix repose sur l'étude du filigrane de style gothique, comparable à la croix de Castelnau-de-Montmiral (PM81000096) et daté des environs de 1300 (Taburet-Delahaye, 1990). Le pied, caractéristique de la fin du 15e siècle, porte les armoiries des vicomtes de Limoges de la branche de Bretagne-Penthièvre : il a été fait l'hypothèse d'un don par Françoise de Bretagne, vicomtesse de Limoges et épouse d'Alain d'Albret, dont le testament du 1er décembre 1481 mentionne "dix trentenaires de messes de saint Amadour en l'an de son trespas" (Calmon, 1959).
Propriété de la commune
1908/07/25 : classé au titre objet
À signaler
Dossier individuel
2014
2014
Conseil régional Occitanie - Direction de la Culture et du Patrimoine - Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - Espace Capdeville, 417 Rue Samuel Morse, 34000 Montpellier - 05.61.39.62.47