Clôture ; lambris de hauteur ; lambris d'appui ; banc
Ensemble de l'aménagement de l'espace du tribunal de la salle des mariages (clôture, lambris de hauteur, lambris d'appui, bancs)
Hauts-de-France ; Nord (59) ; Condé-sur-l'Escaut ; 1 place Pierre-Delcourt ; Ensemble d'édifices derrière façade (hôtel de ville, maisons), actuellement hôtel de ville
59153
Condé-sur-l'Escaut
Condé-sur-l'Escaut
Pierre-Delcourt (place) 1
Ensemble d'édifices derrière façade (hôtel de ville, maisons), actuellement hôtel de ville
IA59002469
En ville
Premier étage, salle des mariages (anciennement salle de justice).
Menuiserie ; sculpture
Plan (chantourné) ; battant (2) ; élévation (chantournée)
Chêne : peint, polychrome, faux marbre, cannelé, décor en ronde bosse, décor en bas relief, décor dans la masse ; chêne : vernis, décor dans la masse, décor en demi relief, décor en bas relief, décor à relief en réserve
L'espace du tribunal (qui correspond environ au quart de la pièce) a fait l'objet d'un aménagement spécifique au sein même de la salle d'audience, consistant en clôture, estrade, lambris et bancs. Au-delà de la clôture basse délimitant l'espace réservé, le rehaussement du plancher de la valeur d'une marche avait pour but de marquer symboliquement la position prééminente des officiers de justice. La marche est redoublée devant les bancs et le siège de présidence. La clôture, développée sur un plan chantourné, se compose d'une plinthe moulurée, d'une succession de balustres en ronde-bosse rythmée par des montants traités comme des pilastres cannelés, et d'un appui mouluré et sculpté. Deux battants, aux extrémités, permettent l'accès à l'espace réservé. Au centre, un panneau plein dont l'arrière sert de fond à une petite table d'applique reposant sur deux pieds balustres. L'ensemble est construit en chêne, actuellement peint de façon à simuler un marbre veiné et un bronze à patine verte pour ce qui concerne les balustres. Cette polychromie est d'une qualité remarquable. La plinthe porte des traces de peinture noire sous-jacente. Le panneau central sculpté comporte un médaillon à fond rapporté. Le décor, dans la masse, est traité en bas-relief. Le pourtour de l'enclos est habillé d'un lambris d'appui, simplement mouluré, sur lequel sont greffés des bancs fixes qui font retour sur les trois pans de mur. Les jouées et parcloses de ces bancs, chantournées en élévation, portent un décor sculpté en bas-relief. Les bancs s'interrompent pour permettre l'insertion du fauteuil de présidence (récent, non étudié) dont l'emplacement, situé dans l'axe de la pièce, est magnifié par un lambris de hauteur mouluré et sculpté. Le décor comporte motifs en bas-relief, en demi-relief (guirlande haute et clef centrale) ou en réserve (montants latéraux). L'ensemble des lambris et des bancs est en chêne verni.
Ornementation : feuille d'acanthe, cannelure, entrelacs, médaillon, noeud, ruban, guirlande, laurier, fleur, rinceau, vase, volute ; armoiries : France, royaume
Clôture : l'appui est orné d'entrelacs ; les montants sont cannelés, ainsi que la partie supérieure des balustres. Ceux-ci portent aussi des feuilles d'acanthe sur le renflement. Le panneau central, plein, présente un médaillon sommé d'un ruban noué, d'une guirlande de fleurs, et souligné à sa base de branches de laurier croisées.£Bancs : jouées et parcloses soulignées de volutes, ornées de guirlandes de laurier et de rinceaux.£Lambris de hauteur : guirlandes, vases fleuris sur les montants, chutes de fleurs, armes du royaume de France.
Clôture : l = 620, h = 97 cm ; hauteur d'un balustre : 67 cm ; largeur du panneau central, avec les montants latéraux : 114 cm. Bancs : h = 71 cm ; pr = 34 cm ; Lambris de hauteur : la = 210 cm.
Armoiries (peintes)
Armoiries : armes de France couronnées, peintes sur le lambris de hauteur.
4e quart 18e siècle
1782
La salle de justice, désignée sous l'appellation de salle d'audience dans les textes contemporains de la construction de l'édifice, conserve la disposition spatiale et la majeure partie de l'aménagement mobilier et décoratif de la fin du 18e siècle. En l'état actuel de nos connaissances, il est difficile de qualifier la compétence judiciaire qui était ici exercée : était-ce la justice royale, ou, relevant des justices d'exception de l'Ancien Régime, la justice municipale ou la justice seigneuriale ? La salle était-elle utilisée alternativement dans l'exercice de ces différents registres ? Le décor de la pièce (dessus-de-porte, décor de plafond et corniche, manteau et trumeau de cheminée - voir notices correspondantes) fait en tout cas de déférentes allusions au duc de Croy. Rendre la justice n'était pas étranger aux préoccupations de la famille seigneuriale puisque L'Inventaire des archives du duc de Croy dressé par Gabriel Wymans relève, sous la qualification Exercice et perception des droits seigneuriaux, près de 500 dossiers relevant du droit civil ou du droit pénal pour la période 1550 - 1790, dont 130 pour la période 1782 - 1790 pendant laquelle la salle d'audience était en usage. Après avoir abrité la justice de paix (le tribunal de première instance) tout au long du 19e siècle, la salle d'audience est actuellement dévolue à la célébration des mariages. Il est tentant d'attribuer au sculpteur valenciennois Richard Fernet (1735 - 1810) l'exécution de cet aménagement dont la qualité des formes et l'élégance du décor porté font honneur à son créateur. En effet, dans le Neuvième compte en double des recettes et dépenses de la reconstruction de l'hôtel de ville de Condé pour les années 1782 et 1783, sont mis en compte au sr. Richard Fernet, sculpteur à Valenciennes (...) pour les différents ouvrages qu'il a fait pour l'embellissement et l'ornement nécessaire de la chambre d'audience, par quittance, 153 Florins 12 patars. Le Onzième compte de la reconstruction de l'hôtel de ville de Condé, année 1785, mentionne aussi les paiementsà François Caudron, menuisier pour ouvrage (...) pour la chambre d'audience : 19 Livres 17 sous 10 deniers ; quittance 48 Livres 10 sous 6 deniers ; au nommé Richard, sculpteur, pour ouvrage de son style pour l'hôtel de ville : 19 Livres 4 sous. Pour ce dernier nom, qui revient plusieurs fois sous cette forme dans les comptes, il s'agit sans doute de Richard Fernet ; mais cette dernière mention n'indique pas là une intervention spécifique sur la salle d'audience. Par contre, Caudron a peut-être pris part à la menuiserie proprement dite. On notera la simultanéité d'emploi d'un vocabulaire décoratif propre au style néoclassique et l'usage de courbes chantournées (lambris de hauteur, dessin des jouées et parcloses des bancs) rappelant le goût du milieu du 18e siècle. La petite table d'applique sur l'arrière du panneau semble contemporaine de la clôture, mais la tablette supérieure correspond à un aménagement plus récent (20e siècle). Les armes de France peintes sur le lambris de hauteur sont une restitution moderne, peut-être sur la trace d'un dessin de l'époque de la Restauration.
Propriété de la commune
1981/05/21 : inscrit au titre objet
L'arrêté préfectoral est ainsi rédigé : 5/ Décoration de la salle des mariages - (Lambris, panneaux de portes, balustrade, décoration du plafond) Bois sculpté : 1779 -£La date de 1779 n'a pu être confirmée.
À signaler
Dossier individuel
2005
2005
Conseil régional Hauts-de-France – service de l’Inventaire du patrimoine culturel 151 Bd Hoover 59555 Lille Cedex