Tableau
Tableau : Boissy d'Anglas à la séance du 1er prairial an III
Auvergne-Rhône-Alpes ; Ardèche (07) ; Annonay ; hôtel de ville
07010
Anciennement région de : Rhône-Alpes
Hôtel de ville
Salle des mariages
Peinture
Toile (support) : peinture à l'huile
Le tableau représente une scène qui s'est déroulé le 20 mai 1795 (1er prairial de l'an III) lors de l'irruption du "peuple" à la Convention lors d'épisodes de famine. Les insurgés tentent d'atteindre la tribune mais y sont empêchés, une échauffourée éclate, le député Féraud est tué par un marchand de vin, Luc Boucher. Un serrurier aurait été obligé de porter dans la salle la tête du député et l'aurait présenté au président de séance, Boissy d'Anglas. Celui-ci résiste aux émeutiers sans perdre son calme et sauve la Convention.
H = 461 ; l = 617
Oeuvre restaurée
Un constat d'état vient d'être établi par le restaurateur Gérard Blanc, ainsi qu'une mise sur châssis. Il indique que la toile a subi un incendie en 1870 avec une restauration effectuée par l'épouse de Vinchon et une autre en 1926. Il a constaté un problème d'adhésion entre la toile qui a été rentoilée et la couche picturale, ainsi que la présence de repeints.
2e quart 19e siècle
1830
La commande a été analysée en détail par l'historien Pierre Serna. Le tout nouveau régime de Louis-Philippe lance un concours le 25 septembre 1830 afin d'orner la salle des séances des députés au Palais Bourbon, avec 3 tableaux formant un ensemble, Guizot étant l'auteur du programme. Au centre, un événement tiré de l'actualité : "Louis Philippe prêtant le serment à la charte constitutionnelle le 9 août 1830", encadré de "Mirabeau répondant à Dreux-Brézé "allez dire à votre maître que nous sommes ici par l'ordre du peuple et nous n'en sortirons que par la puissance des baïonnettes". Le 3e tableau commandé représente une scène qui s'est déroulé le 20 mai 1795 (1er prairial de l'an III). De nombreux peintres répondent au concours, dont 53 pour la scène qui nous intéresse. Vinchon l'emporte. L'on peut cependant s'interroger sur la pertinence du choix d'un épisode aussi sanglant dans un contexte qui se voudrait de réconciliation nationale. Dans le tableau de Vichon, le peuple, caricaturé, s'oppose de manière manichéenne au calme des députés. Les femmes qui avaient largement participé à l'insurrection sont présentées dépoitraillées et prises de folie. Vinchon présente même une femme comme la coupeuse de tête du député (elle tient un couteau ensanglanté) alors que l'enquête qui a suivi les événements a prouvé que ce n'était pas le cas. Les députés qui avaient soutenu les revendications des émeutiers ne sont eux pas représentés. La presse progressiste s'insurge contre la représentation de Vinchon, en résonance avec les journées de 1830. Et les émeutes vont se succéder dans les années 1830 dont les 2 révoltes des canuts lyonnaises. Le tableau devient rapidement encombrant, lui trouver "un point de chute" s'impose. Boissy d'Anglas (1756-1826) étant député de l'Ardèche, c'est Annonay que l'Etat choisit pour un dépôt dès 1843. L'oeuvre est installée dans la salle des mariages. La composition est reprise dans le bas-relief de Pierre Hébert pour sa statue de Boissy d'Anglas (mise en abîme) à Annonay. La reproduction et la diffusion du tableau de Vinchon se font par la photographie, tandis que la version de Delacroix l'a été en 1880 par la gravure (Bracquemond), le sujet "ressortant" sous la IIIe République; (texte extrait de la présentation de Catherine Guillot, conservateur des monuments historiques).
Propriété de l'Etat
Classé au titre objet
2019/12/16 : classé au titre objet
2018/05/24 : inscrit au titre objet (arrêté n°18-155)
Arrêté n°023
Dépôt du Centre national des arts plastiques (fonds national d'art contemporain).
Serna Pierre, "Les hommes ne meurent pas libres et égaux..." ou la face cachée des tableaux du 1er prairial en 1830, La Révolution française : cahiers de l'Institut d'histoire de la Révolution française, 2016.
Dossier individuel