Piano
Piano à queue
Piano à queue
Occitanie ; Aveyron (12) ; Vabre-Tizac
12285
Anciennement région de : Midi-Pyrénées
Dans l'atelier du facteur de piano Matthieu Vion, en Saône-et-Loire.
Facture de piano
Le meuble de ce piano est magnifique et les matériaux (épicéa de la table d'harmonie) employés sont de nombre qualité. Le clavier offre une étendue de UT/0 à SOL/6 avec un cordage unique pour les deux premières notes, bicorde pour les trois choeurs suivants, puis tricorde sur toute l'étendue. La mécanique est par-dessus. Ainsi, le barrage de table, constitué de 16 barres, est collé au-dessus de la table, de même que les contre-chevalets (doublés toutefois au même emplacement sous la table) ce qui, du point de vue de la mécanique, mais aussi de l'acoustique, demeure indifférent. De même, et plus surprenant, le chevalet se trouve désolidarisé de la table, et refuse donc la compromission commune d'une barre-chevalet. Il repose par le biais de 16 plots sur une fine barre d'épicéa qui transmet les vibrations à la table. Le sommier des chevilles jusqu'au do4 prend place devant le clavier, suivant la courbe à quelque distance à partir du do#4, puis jouxtant l'éclisse pour les dessus. Ainsi l'ensemble des tensions se trouve-t-il équilibré à la fois par la position des chevilles d'accord et par un cadre complexe de barres de fer rayonnantes, avec deux barres de fer croisées sous la table. Manifestement, la structure générale imaginée par Pape vise à la fois la stabilité parfaite, et véroifiée, de tous les éléments de l'instrument, et la liberté maximale des vibrations, facilitée par l'attachement minimal des dispositifs sonores aux éléments de stabilisation. La résolution d'une vieille contradictyion trouve ici une solution extrême, inventive, que les constructeurs ne reprendront que tout récemment. Les marteaux, typiques de Pape, et de forme parfaitement circulaire, permettent, par le mouvement de l'axe, d'éviter le changement des garnitures. L'imagination du facteur joue aussi pour les petites commodités de l'utilisateur. D'un point de vue mobilier, la forme rompt délibérément avec l'horizontalité traditionnelle et accentue la perspective verticale du piano conférant à son aile une élégance peu commune, soulignée par une frise continue de perles et de godrons.
L = 205 ; la = 126
Inscription ; signarure ; date
Inscription sur la table, à l'encre : H. PAPE / facteur de piano du ROI, 19 rue des bons enfants, 10 rue de Valois, n°5792 PARIS, année 1845. ; cartouche du facteur sur la gorge : PAPE / PARIS & LONDRES ; cartouches de part et d'autre du cartouche : médaille d'or 1er prix décerné par le jury 1838 exposition des produits de l'industrie ; médaille d'or 1er prix Société d'encouragement national 1838.
Lieu d'exécution : Île-de-France, 75, Paris
2e quart 19e siècle
1845
La mécanique est typique de la facture de Jean-Henri Pape (1789-1875) dans sa production des années 1840. La forme inusitée de ce piano est en fait l'exacte traduction du choix organologique de la mécanique par au-dessus poussée jusque dans sa plus extrême logique. Un exemplaire similaire est connu en Belgique. Le piano se trouvait jusqu'à une date récente dans l'établissement voué à l'instruction des campagnes que tenait à Rieupeyroux une congrégation religieuse elle-même fondée dans le Rouergue au XIXe siècle. Au départ des religieuses, l'établissement se trouva abandonné. On suppose qu'il provient de la dot d'une religieuse, issue, comme nombre des ses consoeurs au XIXe siècle, d'une famille aisée du terroir.
Propriété privée
Classé au titre objet
2002/05/03 : classé au titre objet ; 2003/01/03 : classé au titre objet
Arrêté rectificatif du 3 janvier 2003 : L'arrêté du 3 mai 2002 est abrogé ; dans le considérant, le mot Vabres-Tisac est remplacé par le mot Vabre-Tizac [...]
Jean-Pierre Decavèle (technicien-conseil territorial) ; Michel Foussard (technicien-conseil pour le patrimoine instrumental)
Dossier individuel
12021