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Plateforme ouverte du patrimoine

tableau : Le Four Martin

Désignation

Dénomination de l'objet

Tableau

Titre courant

Tableau : Le Four Martin

Localisation

Localisation

Provence-Alpes-Côte d'Azur ; Bouches-du-Rhône (13) ; Port-de-Bouc

N° INSEE de la commune au moment de la protection

13077

Canton

Martigues

Lieu de déplacement de l'objet

Lieu de dépôt : Provence-Alpes-Côte d'Azur, 13, Port-de-Bouc, centre d'arts plastiques Fernand Léger

Description

Catégorie technique

Peinture

Matériaux et techniques d'interventions

Toile (support) : peinture à l'huile

Description matérielle

Huile sur toile sur laquelle le peintre a infléchi les coloris par touches.

Indexation iconographique normalisée

Scène ; intérieur ; usine ; métallurgie de transformation ; four ; ouvrier

Description de l'iconographie

La composition en deux parties fait ressortir un groupe d'hommes concentrés sur la maîtrise d'un brasier. Un seul personnage est en mouvement devant l'ouverture du Four Martin, utilisé pour la fusion et l'affinage du fer. L'instant suspendu, en amont immédiat de l'action, évoque la tension palpable des d'histoire du XIXe siècle. Le four, situé à droite, n'est pas l'élément qui retient l'attention. Au centre, l'oeil est attiré par un univers symbolique massif rouge et jaune, presque doré, vivement traité, composé de grandes volutes de fumées sphériques rappelant des planètes et d'éclats de feu suggérant des étoiles filantes. Pour la réalisation des personnages, se caractérisant par une précision de la ligne, Jean Amblard a réutilisé des dessins documentaires et ethnographiques exécutés à l'encre dans les mines de Denain, en 1947, pour le compte de Georges-Henri Rivières et du musée des Arts et Traditions Populaires.

Dimensions normalisées

H = 330 ; la = 277

État de conservation (normalisé)

Oeuvre restaurée

Précisions sur l'état de conservation

Oeuvre restaurée par Alix de Fournoux et Alice Moulinier.

Historique

Auteur de l'œuvre ou créateur de l'objet

Lieu de provenance

Lieu de provenance : Centre-Val de Loire, 18, Vouzeron, château

Siècle de création

3e quart 20e siècle

Année de création

1950 ; 1952

Description historique

Jean Amblard (1911-1989) : peintre de l'univers ouvrier de la métallurgie et des luttes sociales du XXe siècle. Né en 1911 à Clermont-Ferrand, il débute sa carrière à Paris dans les années 1920, à l'Ecole des Beaux-Arts où il rencontre d'autres artistes, notamment Boris Taslitzky, Marcel Grommaire et Louis Aragon avec qui il se lie d'amitié. Dès 1933, il adhère à l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires créée par Paul Vaillant-Couturier en 1932, pour encourager une culture ouvrière face au fascisme. En 1934, il devient membre du Parti Communiste Français. A l'inverse de bon nombre de ses contemporains, passionnés par les modernes, Jean Amblard admire David, Géricault, Courbet, Bosh ou les Le Nain. Il admire aussi le symbolisme lyrique et les oeuvres murales de David Siqueiros, de Diego Rivera et de Jean Lurçat. Blessé durant la Seconde Guerre mondiale, Jean Amblard reçoit des soins à la fin des années 1940 au château de Vouzeron transformé en maison de repos après 1945 et appartenant à l'Union fraternelle des métallurgistes. En échange des soins, il réalise un ensemble décoratif pour les salles du château : six toiles monumentales à la gloire du travail de métallurgiste. Exécutées entre 1950 et 1952, elles représentent Les Soudeurs, Le marteau-pilon, L'ouvrière à la presse, Le four Martin, La joie de vivre, Honneur et gloire à Ambroise Croizat et Jean-Pierre Timbaud. Pour la réalisation de ces toiles, Jean Amblard a réutilisé des dessins à l'encre de Chine réalisés en 1947 avec le peintre Taslitzky dans les mines de Denain pour le musée des Arts et Traditions Populaires, qui sont aujourd'hui conservés dans les collections du musée d'archéologie et d'histoire de Denain (Nord) et au MuCEM (Marseille). Les autres toiles sont aujourd'hui dispersées. La toile Le Four Martin a été présentée dans le cadre de l'exposition Autour de l'art et de la culture du travail, organisée par le Centre d'arts plastiques de Port-de-Bouc dans le contexte de Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture et des journées du patrimoine. Depuis, une convention de dépôt pour 99 ans à Port-de-Bouc a été validée. Lors de la restauration au Centre interdisciplinaire de conservation et de restauration du patrimoine (CICRP) de Marseille, les restaurateurs ont pu constater qu'aucun procédé traditionnel n'a été utilisé pour son exécution, raison pour laquelle elle se révèle très intéressante et spectaculaire. Le service a fait appel à la fille du peintre qui soutient le projet de restauration et a participé à la mise en place d'un protocole extrêmement fin d'intervention permettant de redonner la sensation de la chaleur et du jaillissement de la matière en fusion. Un article publié par Laure Florès, directrice de centre d'arts Fernand Léger de Port-de-Bouc rend compte des différentes étapes de cette restauration. Dans cette oeuvre, la dualité entre l'idéalisation humaniste et le réalisme pointilleux est symptomatique de convictions artistiques demeurées en marge du réalisme-socialiste. S'éloignant volontairement du caractère propagandiste d'un courant artistique purement didactique né en Russie dans les années 1930 et de ses tentatives d'adaptation française, Jean Amblard a cherché à donner une vision libre du monde du travail ne se réduisant pas à une seule interprétation sociale. Il associe une production dessinée sans concession soulignant la réalité et la pénibilité des tâches, à des représentations peintes plus héroïques s'inscrivant dans la tradition des grandes peintures d'histoire (source : Laure Flores, Le Four Martin de Jean Amblard, paradigme d'une légitimation patrimoniale).

Statut juridique et protection

Statut juridique du propriétaire

Propriété privée

Typologie de la protection

Classé au titre objet

Date et typologie de la protection

2017/01/10 : classé au titre objet

Précisions sur la protection

Arrêté de classement n° 002. Commission nationale des monuments historiques 13/10/2016. Commission départementale des objets mobiliers 29/01/2015. Objet inscrit au titre des monuments historiques le 3 avril 2015. Propriété d'une Fédération de travailleurs. Dépôt auprès de la ville de Port-de-Bouc.

Sources d'archives et bases de données de référence

Yves Cranga, conservateur des monuments historiques (DRAC Provence-Alpes-Côte d'Azur) ; Laure Flore, directrice du Centre d'arts Fernand Léger de Port-de-Bouc.

Références documentaires

Cadre de l'étude

Dénomination du dossier

Dossier individuel