Matrice de sceau
Matrice de sceau royale
Normandie ; Calvados (14) ; Fontaine-Henry ; château
14275
Anciennement région de : Basse-Normandie
Bretteville-l'Orgueilleuse
Château
PA00111341
Dans un salon sous vitrine
Orfèvrerie
Argent
La matrice découverte récemment par M. Faisant, présente au centre de son champ un écu aux armes de France timbré d'une couronne ouverte à cinq fleurons, vue en légère perspective – on aperçoit le départ et l'extrémité des fleurons situés à l'arrière - et dont le bandeau est scandé par l'alternance de cabochons taillés en baguette et de pierres circulaires. L'écu est embrassé par deux branches de lis au naturel, respectivement formées de trois tiges, celle du centre se terminant par une fleur épanouie, les deux autres par un bouton fermé. Les branches prennent naissance sous la pointe de l'écu sur un terrain au naturel à peine esquissé. Le revers lisse et ne portant la marque d'aucun poinçon, est muni d'une poignée formée d'un arc de cercle terminé par deux enroulements et renforcé par un second arc de cercle d'une section plus petite, aux extrémités recourbés vers l'intérieur et soudés sur le revers. La légende est inscrite entre deux bordures formées d'un filet orné d'une frise de flanchis et bordée par deux filets plus fins (certains termes sont séparés par de minuscules losanges difficilement logés dans les interstices).
Armoiries
D=10 (environ)
Armoiries ; inscription
Inscription : SIGILL - LVDOVICI 16 - FRANCORUM - REGIS - PROEXPEDICIONE - LITERARUM - IUSTICIE IN BVRGVNDIA ORDINATV.
1er quart 16e siècle
Il s'agit de la matrice de la chancellerie établie près le parlement de Bourgogne. La fin de la Guerre de Cent ans vit en effet une inflation du nombre de matrices royales : outre celle de la grande chancellerie suivant le roi, d'autres petites chancelleries furent établies à travers le royaume. Cependant, jusqu'à aujourd'hui, aucune matrice royale, que ce soit pour la grande chancellerie ou l'une des petites, n'était connue. D'où l'intérêt de celle-ci. Réalisée durant le règne de Louis XII, elle est restée en usage jusqu'à la Révolution, le nom du souverain ayant alors été remplacé au fur et à mesure. Cela explique pourquoi elle porte aujourd'hui le nom de Louis XVI. Si une autre matrice, celle de la chancellerie près le parlement de Bretagne, a été très récemment retrouvée à la Bibliothèque nationale (et sera publiée en même temps que celle de Bourgogne), elle date de 1575 et est donc plus récente. Elle a en outre une qualité plastique nettement inférieure. La matrice bourguignonne est de plus un exemple matériel de remplacement du nom du souverain, pratique attestée par les textes mais qui ne nous était jusqu'alors pas connue dans les faits. C'est un intéressant témoignage de destruction du prénom pour l'objet. C. Blanc-Riehl propose d'attribuer le modèle à Jean Bourdichon. L'objet appartient de nos jours au propriétaire du château, descendant du marquis Toussaint-Jean-Hippolyte de Cornulier (1789-1862). Ce dernier avait épousé en 1824, Marie-Charlotte-Herminie de Sesmaisnons, petite-fille de Charles-Henri Dambray (1760-1819), premier garde des sceaux de Louis XVIII – il fut nommé en 1814 - et gendre de Charles-Louis-François de Barentin, dernier à assumer cette charge sous le règne de Louis XVI. La filiation de l'actuel propriétaire avec les chanceliers Dambray et Barentin étant établie de manière absolue, la tradition attribuant l'entrée de l'objet dans le patrimoine familial ne soulève guère d'objection, même si la matrice ne figure pas dans l'inventaire après décès de Dambray, établi le 18 juin 1819. Un document acquis très récemment par les Archives départementales de Saône-et-Loire permet de préciser une partie du devenir de la matrice de la suppression du parlement de Bourgogne en septembre 1790 jusqu'à sa réapparition sous la Restauration. Les archives bourguignonnes renferment en effet dans le fonds Bouthier de Rochefort, famille qui compta le dernier des chanceliers de Bourgogne, une attestation datée de 1819 par laquelle nous apprenons qu'après avoir été sauvée par le dernier chancelier de Bourgogne, la matrice du parlement passa en 1814 à son fils Charles-Marie et que celui-ci la restitua au premier gentilhomme de la Chambre Amédée Durfort de Duras qui la remis à Louis XVIII. Si l'on ne sait rien des raisons qui présidèrent au passage de la matrice en main privée après 1814, les fonctions du chancelier, sa proximité avec le roi, permettent d'avancer sans trop de difficultés l'hypothèse d'un don royal d'un objet qui n'avait par ailleurs plus aucune utilité fonctionnelle.
Propriété privée
Classé au titre objet
2018/04/20 : classé au titre objet
Arrêté n°016
L'arrêté de classement du 20 avril 2018 se substitue, en ce qui concerne l'objet mobilier classé, à l'arrêté d'inscription au titre des monument historiques du 11 mai 2011 : Objet inscrit par arrêté du 6 avril 2011, modifié par arrêté du 11 mai 2011. La notice PM14002171 faisant mention de l'inscription du même objet a été supprimée. Fiche CAOA et photographie manquantes à la MPP. Se renseigner auprès de la Conservation des antiquités et des objets d'art.
Dallas Martine, Corpus des sceaux français du Moyen Age - Les sceaux des rois et des régences, 1991 ; Faisant Etienne et Blanc-Riehl Clément, article in : Revue de la Société française d'héraldique et de sigillographie.
Base des objets mobiliers protégés au titre des Monuments Historiques du Calvados, Conservation des antiquités et objets d'art, 2018 : 14OM27924.
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Dossier individuel