Tableau
Tableau : Crucifixion (La)
Centre-Val de Loire ; Cher (18)
18000
Anciennement région de : Centre
Peinture
Bois (support) : peinture à l'huile
15 planches assemblées par tenon.
Crucifixion ; Christ ; La Croix , croix ; homme ; Golgotha ; Jérusalem ; soldat ; Romain ; armure ; casque ; lance ; cheval ; sainte Marie-Madeleine ; Vierge ; sainte Marie ; saint Jean
Christ sur la croix entouré des deux larrons sur leur croix. A ses pieds, sainte Marie Madeleine. A gauche au premier plan : La Vierge en compagnie de saint Jean et d'une sainte femme les mains jointes. Les soldats romains désignent le Christ. A l'arrière plan, scène de lutte avec des soldats et dans l'extrême plan arrière, vue de Jérusalem.
H = 100 ; la = 202,5 ; pr = 14
2e quart 16e siècle
1544
La Crucifixion est attribuée par Cécile Scalliérez et Frédéric Elsig à un peintre troyen de style bellifontain, actif entre 1540 et 1560 et nommé le Maître de Saint Bernard de Menthon, identifié comme Jean I Pothier. Ce panneau fut rapproché d'un petit groupe de tableaux conservés au musée Vauluisant de Troyes et dans diverses églises de la même ville et des environs par Cécile Scalliérez. Elle souligne la technique très caractéristique de ce peintre qui recourt à une multitude de petites hachures parallèles pour modeler ou donner de la texture aux différentes plages chromatiques. Cet artiste fut très au fait des créations de Fontainebleau, en particulier de Primatice. Or on sait que plusieurs artistes troyens ont secondé Rosso puis Primatice sur les chantiers décoratifs de Fontainebleau entre 1535 et 1550 et par ailleurs l'implantation à Troyes de Dominique Florentin, peintre et sculpteur associé à Primatice a aussi été un vecteur essentiel de cette influence. C'est en particulier avec le Portement de croix provenant de l'église Saint-Pantaléon et déposé au musée de Vauluisant de Troyes que la Crucifixion présente de très grandes analogies. Ce panneau est vraisemblablement un volet de retable dont la Crucifixion en serait le panneau central, les dimensions s'accordant tant en hauteur qu'en largeur. Par ailleurs, le sujet et le style sont également à rapprocher. Ainsi la figure de Véronique dans le Portement de croix, au visage de profil, ressemble à la Vierge assise à gauche du tableau ou à la sainte femme aux bras croisés à gauche de la Crucifixion. On note en particulier les yeux effilés en amande, au regard en coin, le caractère dansant des figures, les drapés bouillonnants, le chromatisme plutôt clair et le goût pour les paysages dans lesquels les architectures sont plantées en biais comme des décors de théâtre. La Crucifixion, datée de 1544 constitue la pièce la plus précoce des oeuvres réunies autour du Portement de croix, soit la Charité de Saint Bernard de Menthon, daté de 1552, conservé au musée de Vauluisant, de deux panneaux double-face relatifs à l'Histoire de saint Loup, conservés aujourd'hui dans la cathédrale de Troyes. Cet artiste, étant donné ses dates d'activité et sa parenté avec l'art de Primatice pourrait être Jean Pothier, fils de Louis Pothier et membre apparemment le plus éminent d'une grande famille de peintres troyens formés sur le chantier de Fontainebleau. Cet artiste était connu jusque là uniquement par les archives. On peut aujourd'hui lui attribuer des oeuvres conservées depuis toujours dans la région troyenne. Ce panneau, aujourd'hui conservé dans le Cher, appartenait à un aïeul du propriétaire qui était originaire de Troyes. Le lien avec Troyes est indéniable par le lien direct avec l'édifice de conservation. (Sources : Irène Jourd'heuil).
Propriété privée
Classé au titre objet
2013/06/18 : classé au titre objet
Arrêté n° 035. Commission départementale des objets mobiliers du 04/02/2012. Commission nationale des monuments historiques du 04/02/2013. Arrêté d'inscription le 10/02/2012.
Scalliérez, Cécile, Un peintre troyen de style bellifontain : le Maître de saint Bernard de Menthon, in Peindre en France à la Renaissance, II. Fontainebleau et son rayonnement, dir. Frédéric Elsug, 2012, p. 81-95.
Dossier individuel