Pièce murale
Pièce murale de l'Histoire de Psyché : Psyché découvre l'Amour endormi
Centre-Val de Loire ; Eure-et-Loir (28) ; Châteaudun ; château
28088
Anciennement région de : Centre
Châteaudun
Château
PA00097021
Azay-le-Rideau : premier étage, chambre Psyché
Centre-Val-de-Loire, 41, Chambord, château ; Centre-Val-de-Loire, 37, Azay-le-Rideau, château
Tapisserie sur métier
Laine : tissé ; soie : tissé
Réduction = 8 fils/cm.
Psyché ; Cupidon
Psyché convaincue par ses soeurs que son amant invisible est un monstre, examine Amour pendant son sommeil. Les trois épisodes sont clairement délimités par l'architecture qui par son rythme ternaire s'apparente à un arc de triomphe. Les deux scènes externes se détachent sur deux arcatures ouvrant sur la nature alors que la composition centrale est dans une alcôve occupée par un lit surmonté d'un baldaquin. Les différents niveaux de sol ainsi que la multiplicité des emmarchements contribuent à différencier les trois séquences narratives. On remarque également sur cette pièce un goût prononcé pour l'architecture marquée ici par de hauts stylobates, des colonnes et des pilastres adossés. Bordure à candélabres dans laquelle les éléments architecturaux alternent entre des balustrades sur lesquelles se détachent de volumineux vases de fleurs et des portiques soutenus par de fines colonnettes abritant une figure de Diane et d'Orphée. Entre ces deux éléments des rinceaux disposés symétriquement sont peuplés de trophées d'armes, de petites figures et d'animaux (singes et oiseaux) (source : CMN, 2024).
H = 392 ; la = 580
Numéro d'inventaire
3e quart 16e siècle
1562 ; 1567
Cette tapisserie, acquise pour le château de Oiron en 1969, a été livrée directement à l'atelier de restauration Aubry. Conservée au château de Châteaudun, elle est inscrite sur la liste des monuments classés le 8 avril 1971. Elle rejoint le château d'Azay-le-Rideau en 1991. Elle fait l'objet d'une restauration en 1996 et passe alors par le coffre-fort de Chaillot (CRMH). La tenture de l'Histoire de Psyché d'après Giovanni Battista Castello est un unicum. Orazio Pallavicino, fils cadet de Tobia Pallavicino, ambassadeur de la République Génoise auprès de Catherine de Médicis qui avait fait fortune grâce au monopole de l'exploitation de l'alun de Tolfa près de Rome, fit un séjour à Anvers entre 1566 et 1578. C'est peut-être lui qui supervisa le tissage puis l'expédition des pièces à Gênes. La tenture est restée au palais Pallavicino jusqu'au XVIIIe siècle. En 1704, le palais est vendu à Filippo Carrega. Celui-ci puis son fils firent des aménagements intérieurs qui ne permirent plus de présenter la tenture qui fut vendue à une autre famille de Gênes (Magali Bélime-Droguet, 'Psyché d'après Giovanni Battista Castello', in L'objet d'art, mai 2012, p. 60-67). La scène centrale, Psyché découvre l'Amour endormi, de cette pièce semble être la transcription en tapisserie de la fresque peinte par Giovanni Battista Castello pour le palais Pallavicino dans les années 1560. Cette fresque, aujourd'hui remontée dans un plafond du XVIIIe siècle de la Chambre de Commerce de Gênes, faisait partie d'un ensemble plus vaste figurant l'histoire de Psyché. La scène est représentée de manière identique sur la tapisserie mais en sens inverse. La disparition de la plus grande partie des fresques du palais Pallavicino ne permet pas d'affirmer de façon certaine que la tenture de l'Histoire de Psyché est la transcription fidèle du cycle peint. Six dessins attribués à Giovanni Battista Castello semblent être les modèles utilisés par le peintre cartonnier. Les scènes en camaïeu des bordures seraient dues à l'interprétation des lissiers flamands en l'absence de directives précises de Castello. Deux photographies de l'hôtel particulier d'Émile Vaisse à Marseille prises à l'occasion de la vente de sa collection en 1885 montrent huit pièces de la tenture de l'Histoire de Psyché. Deux d'entre elles ne sont pas identifiables et la trace de ces tapisseries est aujourd'hui perdue. Deux pièces représentant deux autres épisodes sont mentionnées dans l'inventaire de la Corcoran art Gallery de Washington en 1936 ; elles ne sont pas localisées aujourd'hui. Les collections publiques comptent sept pièces qui représentent neuf épisodes. En reconstituant la tenture à partir de toutes ces pièces, on s'aperçoit que le premier épisode représenté figure Le Repas de Psyché dans le palais de l'Amour or, il semble improbable que la tenture n'ait pas comporté un ou deux épisodes préliminaires permettant de comprendre le récit. Il semblerait donc que la tenture comportait plus d'épisodes que ceux conservés aujourd'hui qui portent ce nombre à dix-sept. Ce grand nombre de scènes rappelle la tenture de Psyché composée de vingt-six pièces, tissée à Bruxelles d'après les cartons de Pieter Coecke van Aelst pour François Ier. Le motif du dais de Psyché apporte à Vénus le baume de beauté donné par Proserpine (Edimbourg, National Gallery of Scotland) se retrouve dans des tissages du XVIIe siècle d'après les cartons ayant servi pour la tenture de François Ier. Giovanni Battista Castello semble s'être inspiré des estampes du maître au Dé pour certaines scènes secondaires : c'est ainsi que dans Psyché se rend aux Enfers, celle-ci donne un petit pain à Cerbère. La même remarque peut être formulée pour Cupidon fait de Psyché sa femme (second plan de Le Repas de Psyché dans le palais de l'Amour, château d'Azay-le-Rideau) ou pour Psyché tourmentée par les servantes (associée à Psyché supplie Junon de l'aider, Victoria & Albert Museum, Londres). Source : CMN, 2024.
Propriété de l'État
Classé au titre objet
1971/04/08 : classé au titre objet
Commission supérieure des monuments historiques du 09/03/1970.
AR 0204, A.619 ; AZA1969000271
Magali Bélime-Droguet, 'Psyché d'après Giovanni Battista Castello', in L'objet d'art, mai 2012, p. 60-67.
Sous-dossier
Tenture de l'Histoire de Psyché
PM28000219
37014