Dessin
Carton de tapisserie
Ensemble de douze cartons et fragments de cartons de tapisserie illustrant L’Histoire de Don Quichotte
Centre-Val-de-Loire ; Indre-et-Loire (37) ; Boussay ; Château
37033
Preuilly-sur-Claise
Château
PA00097600
Toile (support) : peint
Les cartons de Boussay, datant du 18e siècle, ont été utilisés comme tenture depuis leur installation. Les panneaux mesurent entre 175 et 263 cm de hauteur et entre 111 et 352 cm de largeur. Chacun se compose de trois bandes de toile peinte, de 85-90 cm environ de large, cousues horizontalement entre elles. Un décor similaire – d’origine ? – entoure les panneaux, formé d’un motif géométrique et d’ornements floraux.
Moyen
Fragiles.
Charles-Antoine Coypel (1694-1752)
18e siècle
L’Histoire de don Quichotte a inspiré deux tentures tissées par les manufactures royales en France au 18e siècle : à la manufacture des Gobelins, d’après les tableaux de Charles-Antoine Coypel puis à la manufacture de Beauvais, d’après les tableaux de Charles-Joseph Natoire. Charles-Antoine Coypel (1694-1752) est sans doute le premier artiste français à avoir illustré en peinture le roman de Cervantès. Les vingt-huit cartons commandés à la manufacture des Gobelins ont été peints entre 1715 et 1735, à l’exception d’un tableau, aujourd'hui perdu, réalisé en 1751 pour compléter la série. Ils ont connu un immense succès, notamment par les gravures. Les tapisseries ont suscité un engouement identique. Pas moins de 175 pièces - dont une quinzaine seulement en basse lisse - furent tissées au 18e siècle avec différents alentours, soit en basse lisse, soit en haute lisse. La production des tapisseries en laine et soie de l’Histoire de Don Quichotte d’après Coypel a commencé en 1723 et sept pièces étaient terminées en 1725. Elles furent rachetées au duc d'Antin – commanditaire - pour le compte de Louis XV. Jusqu'en 1794, la tenture resta sur métier, sauf une courte interruption de six années. Plus de neuf versions de la série ont été créées. Les modèles s'usant vite, ils ont été modifiés, retouchés et repeints plusieurs fois et la main de Coypel est devenue moins visible au fur et à mesure. Si les cartons de Boussay sont tous de la même main et ressortent d’une même série, le nom de leur auteur, leur date et lieu de réalisation comme une utilisation éventuelle pour la fabrication de tapisserie n’ont pas encore été confirmés. Des vingt-huit dessins originaux de Coypel (propriété de l’Etat et conservés au château de Compiègne), trois ne furent jamais gravés, ni utilisés par aucune édition. Les autres furent copiés et gravés à plusieurs reprises pour illustrer de nombreuses éditions des œuvres de Cervantès au cours du 18e siècle. Les gravures connurent une très grande diffusion et furent reproduites dans de nombreux recueils et éditions. Elles ont, pour la plupart, servi de modèles aux cartons de Boussay. Les titres des tapisseries représentant l’Histoire de Don Quichotte d’après Coypel ont été listés en 1893 par Edouard Gerspach, administrateur de la manufacture des Gobelins, dans son Répertoire détaillés des tapisseries des Gobelins exécutées de 1662 à 1892, Paris, A. Le Vasseur et Cie, qui les a relevés sur les légendes des tapisseries et sur les inventaires des modèles. Ces titres sont utilisés pour nommer les cartons Boussay. Le 7 janvier 1804, le « Contrat de mariage de M. René, Louis, François de Menou et Demoiselle Thérèse, Octavie, Gabrielle de Broglie. Du 16 nivôse an 12. Du 7 janvier 1804 » est passé devant René Moreau, notaire à Paulmy, au château de Paulmy. Parmi la dot accordée au futur époux, qui regroupe des domaines, maisons et terres, ses parents lui donnent par préciput le château de Boussay, ses dépendances et son nouveau parc. Elle inclut également les meubles, linges, chevaux, voitures et bestiaux de tous les lieux, qui sont détaillés dans un état estimatif annexé au contrat de mariage. Dressé par les parents du marié, dans leur château de Boussay, cet état inclut parmi les nombreuses tentures dont « ...toute l’histoire de Don Quichotte faisant tenture dans plusieurs pièces estimée la somme de vingt quatre livres.. » (article 111). Il est donc possible que les cartons soient arrivés au château entre 1794 et 1804. (Source : dossier de protection rédigé par Isabelle Girard, CAOA d’Indre-et-Loire, en 2022).
Propriété privée
Inscrit au titre objet
16/10/2023 : inscrit au titre objet
Commission régionale du patrimoine et de l’architecture du 15/11/2022. Arrêté n°23.232.
Dossier individuel
PM37001739 ; PM37001740 ; PM37001741 ; PM37001742 ; PM37001743 ; PM37001744 ; PM37001745 ; PM37001746 ; PM37001747 ; PM37001748
2021