Tombeau
Gisant ; tombeau en enfeu
Tombeau de l'évêque Conrad de Lichtenberg
Tombeau en enfeu avec gisant de l'évêque Conrad de Lichtenberg
Grand Est ; Bas-Rhin (67) ; Strasbourg ; cathédrale Notre-Dame
67482
Anciennement région de : Alsace
Cathédrale Notre-Dame
PA00085015
Chapelle Saint Jean-Baptiste, angle sud-est
Sculpture
Grès (gris) : polychrome
Le gisant, en grand orant, est couché sur une dalle bordée de colonnettes engagées et logée sous un enfeu aux allures de baldaquin à triple arcature, chacune couronnée de gâbles triangulaires à crochets agrémentés, de petites têtes, et ajourés de lancettes et rosettes polylobées.
Conrad de Lichtenberg est vêtu des vêtements et attributs ecclésiastiques (en réalité, il ne revêtit jamais les insignes de sa dignité épiscopale, n'ayant pas été consacré) : aube à plis tuyautés, tunique, dalmatique, chasuble, pallium, manipule. La tête mitrée inclinée à gauche repose sur deux coussins superposés avec lacets et glands. La mitre est richement ornée d'un relief de trilobes répondant aux quadrilobes du vêtement. Les pieds de l'évêque reposent sur un lion. Son visage 'bien en chair', encadré de courtes bouclettes, forme 'bloc' (Beyer) : l'artiste alsacien Richard Brunck de Freudeck qualifiait à juste titre ce gisant 'd'évêque monolithe couché dans sa mort'.
H = 600 ; la = 360 (Dimensions du baldaquin) ; Dimensions du gisant : l = 240
Traces de peinture ; oeuvre mutilée
Traces de polychromie ancienne patinée brun-rouge, rouge et jaune, ainsi que du noir sur les lions héraldiques des manipules. Oeuvre mutilée : quelques dégradations ; sur l'angle supérieur de la dalle, extrémité du manipule, main droite de l'avant-bras et de la crosse, gland supérieur d'un coussin brisé, ainsi que le nez, la bouche et le menton de l'évêque.
1er quart 14e siècle
Vers 1300. Rare dans les pays germaniques et rhénans, ce type de tombeau est plus répandu en France. La sculpture n'a jamais été repeinte. L'évêque de Strasbourg, Conrad de Lichtenberg, tombé au piège de la ville de Fribourg-en-Brisgau le 1er août 1299, a été enterré dans la cathédrale de Strasbourg. Comme cet édicule a dû être érigé à l'époque où maître Erwin était maître d'oeuvre de la cathédrale (1284 à 1318), et qu'il présente de grandes similitudes avec certaines parties du massif occidental, certains auteurs ont avancé son nom comme concepteur du projet. Si l'architecture de l'enfeu 'reflète exactement l'esprit et la grammaire ornementale de la façade (de la cathédrale) d'époque erwinienne ' (Beyer, Encyclopédie alsacienne), 'l'apparence massive du gisant...cette lourdeur impressionnante' encore absente de la statuaire des portails 'nous font assurément franchir le seuil du 14e siècle' (Beyer). V. Beyer a tenté de constituer un ensemble d'oeuvres strasbourgeoises élaborées par le même atelier que le tombeau de Conrad : une tête d'évêque, au musée de l'oeuvre Notre-Dame, deux statues de 'servantes', et peut-être un sonneur de trompe. Mais l'église de Niederhaslach dont la façade a été érigée au début du 14e siècle sous la direction d'un des fils de maître Erwin, lui paraît offrir un groupe 'particulièrement intéressant par son étroite dépendance à la fois de cet atelier et des portails de la façade occidentale de la cathédrale'.
Propriété privée
Classé au titre objet
2000/09/01 : classé au titre objet
Schmitt Otto, Götisch Skulpturen des Strassburger Münsters, 1924.Beyer Victor, La Sculpture strasbourgeoise au quatorzième siècle, Strasbourg, Paris, 1955.- La chapelle Saint-Jean, dans album alsacien, n°3, avril 1838, pl III.
CAOA
Dossier individuel
2002