Voiture automobile
EHM2
Automobile prototype ADLER Trumpf Junior
Grand Est ; Haut-Rhin (68) ; Mulhouse ; Musée national de l'Automobile
68224
Anciennement région de : Alsace
Mulhouse
Musée national de l'Automobile
Patrimoine automobile
Marque : Adler ; type : Trumpf Junior ; carrosserie : coach ; puissance fiscale : 5 CV ; moteur : quatre cylindres en ligne ; cylindrée : 995 cm3 ; alésage et course : 65 x 75 mm ; alimentation : carburateur simple corps inversé Solex ; distribution : soupapes latérales ; puissance : 25 ch à 4000 tr/mn ; allumage : batterie et bobine ; transmission : roues avant motrices, joints Tracta, boîte de vitesses à 4 rapports ; suspension : quatre roues indépendantes ; freins : tambours AV/tambours AR, commande mécanique ; direction : à crémaillère ; structure : carcasse coulée en alliage léger ; vitesse maximale : 90 km/h. Prototype de carcasse coulée en Alpax (alliage d'aluminium). Innovation par assemblage d'éléments structurels de carrosserie en aluminium coulé.
L = 386 ; la = 145 ; h = 146 ; pds = 550
Grégoire Jean-Albert (propriétaire)
Lieu d'exécution : Allemagne
Prototype
2e quart 20e siècle
1934
En 1933, Tracta cesse de construire des automobiles mais le brevet du joint Tracta trouve des applications rapides dans la grande série en Allemagne. Les firmes DKW et ADLER ont été les premières à utiliser le joint Tracta pour des petites voitures légères de faible cylindrée à traction avant, dont l'essor présage celui de Citroën : plusieurs dizaines de milliers de véhicules dès le début des années 1930. Le joint Tracta équipe, en France, les premières Traction Avant Citroën (jusqu'en 1935, puis joints Spicer) ainsi que la Rosengart Supertraction (adaptation de l'Adler Trumpf). Adler devient le principal constructeur allemand de véhicules motorisés et à la veille de la Première Guerre mondiale, il représente 20 % de la construction nationale. Le modèle Adler Standard 6, produit jusqu'en 1934, sera le plus vendu en Allemagne. Durement touché par la crise de 1929, Adler est encore le 31 constructeur allemand à l'époque où il s'adresse à Grégoire pour utiliser le brevet Tracta. La Adler Trumpf sera produite à plus de 100 000 exemplaires. Dès 1932, elle est dotée d'une suspension à 4 roues indépendantes et de la traction avant, grâce au travail de l'ingénieur Hans Gustav Röhr, futur directeur technique de Mercedes. Adler cesse son activité de constructeur automobile après la Deuxième Guerre mondiale, tandis que sa production de motos se poursuit jusqu'à la fin des années 1950. Le modèle présenté est une Adler Trumpf Junior de 1934, en fait, un dérivé de l'Adler Trumpf avec moteur plus petit à 4 cylindres en ligne 995 cm3. C'est une traction avant système Tracta, dotée de suspensions à roues indépendantes. La carrosserie est due à Ambi-Budd, de Berlin. La voiture présentée n'est, toutefois, pas une Adler Trumpf comme les autres : c'est un prototype. Grégoire réalise ici, en collaboration avec l'Aluminium Français, l'adaptation sur un véhicule Adler d'une structure conçue par lui, pour répondre à un concours. Stimulé par le prix de 200 000 F proposé pour le gagnant, Grégoire décide de collaborer directement avec Français pour élaborer ce véhicule, inaugurant ainsi une longue et fructueuse collaboration. Grégoire figure parmi les cinq lauréats du concours. La solution proposée, entièrement originale, est constituée d'une carcasse coulée en Alpax (alliage d'aluminium chargé en silicium) formant châssis, qui confère à la voiture à la fois une grande rigidité et une grande légèreté (550 kg). Comme le châssis classique des Tracta était critiqué pour l'excès de shimmy (vibrations transmises à la colonne de direction) lié à la traction avant, Grégoire imagine, afin d'obtenir un châssis à la fois très rigide et très léger, une structure en alliage d'aluminium dont les éléments (ici au nombre de 6), abondamment nervurés, sont boulonnés entre eux et non soudés, comme c'est alors le cas pour la majorité des automobiles. Cette utilisation de l'aluminium dans l'automobile est alors un véritable combat solitaire de Grégoire : Employé en moulage, l'aluminium n'inspirait pas confiance aux techniciens. On ne l'apercevait dans une automobile que comme piston, carter ou culasse de moteurs à soupapes latérales, toutes pièces qui ne subissaient pas d'efforts sérieux. Et on s'en servait surtout pour fabriquer des casseroles. Mais la technique utilisée par Grégoire présente quelques inconvénients : le coût de la réalisation par une technique de fonte au sable des parties en Alpax, utilisée notamment pour la fonte des bronzes d'art, ainsi que la difficulté à peindre ce matériau, qui ne réagit pas de la même manière que la tôle d'acier formant le reste de la carrosserie. Sur ce modèle destiné à une présentation muséographique, Grégoire a souhaité mettre en valeur la structure en aluminium, qui n'est pas peinte contrairement au reste de la carrosserie. Il s'agit de l'unique véhicule de marque Adler répertorié dans une collection publique française et, probablement, dans un musée français.
Propriété d'une association
Classé comme un ensemble historique mobilier
2020/07/07 : classé comme un ensemble historique mobilier
2016/08/30 : classé au titre objet, arrêté de classement n°061 suite à la CNMH du 01/04/2016. Suite à la CRPA du 20/09/2020 et à la CNPA du 03/10/2019, arrêté n°22 portant classement au titre des monuments historiques d’un ensemble historique mobilier. Propriété de l'Institut pour l'histoire de l'aluminium. Objets mis en dépôt à la Cité de l’Automobile (musée national de l'Automobile) à Mulhouse.
Louis-Napoléon Panel, conservateur des monuments historiques (DRAC Grand Est) ; Rodolphe Rapetti, conservateur en chef du patrimoine (expert pour le patrimoine automobile)
Sous-dossier
Ensemble historique mobilier : 11 automobiles et 3 châssis roulants de la collection Jean-Albert Grégoire
PM68002063